Mouvement social contre le projet de réforme des retraites en France de 2023

Mouvement social contre le projet de réforme des retraites en France de 2023
Manifestation à Besançon, le .
Informations
Date Depuis le
(2 mois et 13 jours)
Localisation Drapeau de la France France
Caractéristiques
Organisateurs Intersyndicale, groupes de manifestants indépendants
Revendications Abandon du projet de réforme des retraites du gouvernement Borne
Types de manifestations manifestations, grèves, blocages, blocages d'axes routiers, piquet de grève, barricades, action directe
Bilan humain
Morts 1 (chute accidentelle lors d'une manifestation)
Parties au conflit civil
Emmanuel Macron
Gouvernement Élisabeth Borne
Police nationale
Gendarmerie
Compagnies Républicaines de Sécurité
Intersyndicale
Soutenu par
NUPES
- La France Insoumise
- EELV
- Parti socialiste
- Parti communiste français
Nouveau Parti anticapitaliste
Lutte Ouvrière
Personnages-clés
Emmanuel Macron (président de la République)
Élisabeth Borne (Première ministre)
Olivier Dussopt (ministre du Travail)
Philippe Martinez (CGT)
Frédéric Souillot (FO)
Laurent Berger (CFDT)
Laurent Escure (UNSA)
François Hommeril (CFE-CGC)
Benoît Teste (FSU)
Cyril Chabanier (CFTC) Simon Duteil et Murielle Guilbert (Solidaires)

Depuis , la France connaît un mouvement social contre le projet de réforme des retraites du gouvernement Élisabeth Borne, sous la seconde présidence d'Emmanuel Macron, dans le contexte d'autres réflexions sur les systèmes de retraite en Europe, organisé par une intersyndicale regroupant les huit principaux syndicats de salariés : CGT, CFDT, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA, Solidaires et FSU et leurs services d'ordre encadrant pendant trois mois des manifestations pacifiques[1],[2].

Ce mouvement, soutenu depuis le début par trois-quarts des Français dans les sondages, connaît une ampleur inédite quant au nombre de manifestants. En effet, les manifestations pacifiques des et à l'appel de l'intersyndicale nationale deviennent les plus grandes journées de mobilisation en France de la période contemporaine, davantage même que lors du mouvement social de 1995, avec services d'ordre jugés efficaces[1],[2] et une nouvelle mobilisation record le dans 300 villes.

En comptant les grèves, la situation n'a « jamais été aussi bloquée socialement et politiquement depuis les grèves de 1995 », voire mai 68, selon le spécialiste des conflits sociaux Guy Groux[3]. Plus de 15 % des stations-service étaient à court d'essence ou de gazole le , proportion dépassant 50 % en Loire-Atlantique[4] et un tiers en Île-de-France[5]dont 29,2% à Paris, 38,6% dans le Val-de-Marne et 38,5% dans les Hauts-de-Seine[5], malgré les réquisitions et déblocages de sites par les forces de l'ordre depuis plusieurs semaines, seule une des sept raffineries françaises continuant à travailler, à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) et une autre tournant « en service à débit réduit » à Feyzin (Rhône)[6]. Les grèves perturbent tous les secteurs, principalement, depuis la mi-janvier, les transports routiers et ferroviaires, l'électricité, l'enseignement, les carburants et la chimie, ou encore la collecte et l'incinération des poubelles, dans le public comme le privé, notamment dans 3 des 5 arrondissements de Paris servis par Derichebourg[7]. Des coupures de courant ciblées visant des personnalités et des institutions se multiplient sur tout le territoire, tout comme les invasions de voies routières, autoroutières, plate-forme logistiques et péages par des centaines de manifestants.

Le 11 mars, Emmanuel Macron répond non à une lettre de l'intersyndicale demandant à le rencontrer puis choisit le la procédure d'adoption sans vote du parlement, dite 49.3. Dès lors se multiplient, la nuit et en dehors des manifestations syndicales, des déambulations de centaines de jeunes dans les rues de nombreuses villes, dans certains cas rejoints par des casseurs qui multiplient les feux de poubelles ou tentent de mettre le feu à des bâtiments publics (Lyon, Rennes, Lorient, Bordeaux), policiers et pompiers parvenant chaque fois à les éteindre rapidement. L'intersyndicale demande le 29 mars une médiation sans l'obtenir.

La question des violences policières émerge également à partir de la 3ème semaine de mars. Au , l'Inspection générale de la Police nationale (IGPN) est saisie de 17 plaintes pour violences abusives, une progression de moitié en seulement trois jours, après trois blessures graves subies de jour par des manifestants à l'intérieur de cortèges déclarés et pacifiques. Une pétition demandant la dissolution de la brigade de répression de l'action violente motorisée (Brav-M) recueille plus de 100 000 signatures en quelques jours, durant le mois de mars.

Contexte électoral, démographique et mouvement précédent

Différences et similarités avec les réformes précédentes

Comme d'autres réformes des retraite en Europe depuis 2011, le projet contesté invoque une espérance de vie en hausse, comme ses sept prédécesseurs des trente années précédentes, les réforme Balladur de 1993, réforme Juppé de 1995, réforme Fillon de 2003, réforme Sarkozy de 2007, réforme Woerth de 2010, réforme Touraine de 2013, et réforme Philippe de 2020[8], qui ont toutes abouti, sauf celle de 1995, abandonnée, celle de 2003 ayant été amendée par un compromis entre le gouvernement et la CFDT et celle de 2020 simplement suspendue[8].

Réclamant un dialogue "ouvert et loyal", sans "pistolet sur la tempe" le leader de la CFDT Laurent Berger[9] avait souligné le 2 octobre 2022 que le "risque de déséquilibre budgétaire lié au baby-boom"[9] dès années 1945-1948 a déjà "été maîtrisé" par toutes les réformes précédentes[9] et qu'il faut arrêter de "prendre les Français pour des idiots"[9], car le "facteur âge n'a plus grand sens"[9].

Dès la réforme 2010, le ministre du travail Éric Woerth avait fait valoir que l'âge légal, de 65 ans au Royaume-Uni comme aux Pays-Bas, allait y passer à respectivement 68 ans et 67 ans[10], pour motiver son relèvement en France de 60 à 62 ans. Mais Marisol Touraine, principale oratrice PS, lui avait répondu que les bons critères de comparaison avec les autres pays sont ailleurs: "l'âge de départ sans décote en France est de 65 ans"[10] et "l'âge effectif", auquel les salariés quittent le marché du travail y est déjà de 61,5 ans, comme en Espagne et en Allemagne (62 ans)[10], où un salarié pouvait de plus partir avec une retraite complète après 35 annuités de cotisation, contre 41 en France[10]. Cette durée minimum de cotisation pour avoir une retraite sans décôte sera cependant allongée en en 2010, puis en 2013 par la réforme Touraine, puis par le projet de 2023 la portant progressivement à 43 ans, pour la génération qui partira en 2027 ou après, soit près de 7 ans de plus que la durée minimum de 37,5 années valable jusqu'en 1993, année de la réforme Balladur, qui a relevé à 40 années de cotisation minimum, mais en prévoyant une application très étalée dans le temps.

Alors qu'au Royaume-Uni et aux Pays-Bas les sommes gérées par les caisses privées de capitalisation « pèsent pour plus de la moitié dans les dépenses totales de retraite »[11], la France est une « exception » en Europe car la seule à « fonctionner totalement par répartition »[11], ce qui se reflète par des dépenses publiques dans le PIB en France plus élevée qu'ailleurs mais aussi un impact des décotes très sensible depuis la réforme Balladur de 1993: le taux de remplacement du salaire a depuis souvent été amputé sans être complété par une pension privée. La réforme Fillon de 2003 a divisé par deux ces décotes mais le cumul de ces trois réformes, 2003, 2010 et 2013 a fait passer en 14 ans de 6,8% à 13,2% la proportion de salariés partant avec une retraite amputée, faute d'avoir les trimestres suffisants[12].

L'initiative d'Agnès Buzyn en 2019 et l'espérance de vie

Dans son programme électoral de 2017 Emmanuel Macron avait souhaité une réforme, mais sans toucher à l'âge minimum légal de départ[13]. Il nomme en septembre 2017 Jean-Paul Delevoye haut-commissaire à la réforme des retraites, puis demande en janvier 2018 que l'ensemble de la réforme soit finalisée d'ici l'été 2019. Après une ébauche de texte en octobre 2018, un rapport est remis au Premier ministre, Édouard Philippe le 18 juillet 2019. Entre-temps, Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France, qui semble alors le favori pour représenter Les Républicains à la présidentielle 2022, déclare qu'il repousser chaque année l'âge légal de deux à trois mois, pour atteindre 65 ans en 2035[13]. Dans la foulée, Agnès Buzyn, ministre de la Santé, annonce à la mi-mars 2019 qu'elle n'y est « pas hostile » car l'espérance de vie a « considérablement augmenté ».

Le quotidien Le Parisien observant cependant qu'elle "marche sur des œufs" et a "remis sur la table un sujet tabou"[13] car Emmanuel Macron avait à la présidentielle 2017 "promis au cours de sa campagne de ne pas toucher à l'âge minimum légal de départ". Tentant une comparaison des âges légaux en Europe[13], le journal et d'autres observent alors qu'il est délicat de comparer les âges légaux en Europe[13],[10],[11], en raison de dérogations multiples, et de durées minimum de cotisation et systèmes de décotes très variable d'un pays à l'autre[13]. Même si l'âge légal n'y est que de 62 ans, la France est aussi le pays qui a l'âge le plus élevé pour bénéficier d'un départ à taux plein (67 ans)[11], devant l’Allemagne (65 ans et 11 mois en 2023, évoluant jusqu’à 67 ans en 2030)[11]. Dans ce pays, mais aussi en Italie, Espagne et Belgique, l'âge légal de départ est assortie de larges possibilités de départ anticipé[14]. En Italie, avoir cumulé 38 années de cotisation suffit pour partir non plus à 67 ans mais 62 ans[13]. Et en Pologne, depuis fin 2017, les hommes peuvent arrêter à 65 ans, deux plus tôt qu'avant[13], et les femmes à seulement 60 ans[13].

Le Parisien précise aussi que, si en vingt ans, de 1998 à 2018, les femmes ont gagné 2,9 années d'espérance de vie et les hommes 4,7 ans[13], par la disparition d'une génération de gros fumeurs chez les hommes, ce phénomène démographique, qui s'était accéléré dans les années 2000, s'éteint depuis la fin des années 2010. Depuis 2011 émerge le constat paralèlle que l'espérance de vie en bonne santé, un indicateur sanitaire et démographique recommandé par l'Union européenne, qui a émergé avec la fiabilité statistique des données médicales[15],[15], notamment à la fin du XXe siècle, avec l'espérance de vie sans incapacité (EVSI) suivie par l'INSEE[16] ne progresse plus beaucoup[17] puis au milieu de la décennie qu'elle a stagné en France sur dix ans, à un peu plus de 64 ans pour les femmes, 62 ans et huit mois pour les hommes. D'après un article du Monde, l’espérance de vie en bonne santé en 2016 est en dessous de la moyenne européenne (64,1 ans chez les femmes et 62,7 chez les hommes alors que la moyenne en Europe est respectivement de 64,2 et 63,5 ans[18].

L’écart est de presque dix ans avec le leader en Europe, la Suède (73,3 ans chez les femmes, 73 chez les hommes), malgré la même espérance de vie à la naissance, car le « système suédois, qui limite les inégalités sociales et la pauvreté, peut permettre de réduire les répercussions des maladies chroniques dans la vie quotidienne », selon Emmanuelle Cambois chercheuse de l’INED[18]. Par ailleurs, l'espérance de vie n'est pas seule à influer sur le ratio cotisants/retraités, la fécondité jouent également[13], avec de grands écarts entre pays européens. Selon François Charpentier, spécialiste des retraites, la fécondité plus élevé en France assure une plus grande sécurité démographique que chez ses voisins, expliquant que les relèvements d'âge n'ont pas été les mêmes[10].

Grèves et manifestations de l'hiver 2019-2020

Le mouvement de 2023 a été précédé par le mouvement social de défense des retraites de 2019-2020, démarré le 5 décembre 2019 et qui a duré jusqu'en mars 2020. Parmi les grèves, celle de 37 jours consécutifs à la SNCF, la plus longue de son histoire, dépassant les 29 jours de 1986-1987. Sur les dix journées de manifestations, les plus suivies avaient été celle du 5 décembre 2019 avec 806000 personnes selon le ministère de l'Intérieur et celle du 17 décembre 2019 avec 1,8 million de manifestants selon la CGT.

Ce projet a suscité une forte opposition de la part de l'opinion publique, des partis d'opposition et des syndicats[19]. En décembre 2019, Jean-Paul Delevoye démissionne en pleine grève après la révélation qu'il a été rémunéré en 2018 et 2019 par l'Institut IFPASS, détenu en majorité par IGS[20],[21], un des principaux instituts de formation de l'assurance, intéressé par la réforme des retraites[22], ce qui viole la déontologie de la fonction publique[23],[24],[25] et l'article 23 de la Constitution, qui interdit le cumul entre une fonction de membre du gouvernement et « toute activité professionnelle »[26].

Face à l'ampleur des manifestations, Emmanuel Macron accorde le 11 janvier 2020 un retrait de l’« âge d’équilibre » de 64 ans, dans l'attente d'une conférence sur l'équilibre et le financement des retraites et d'un éventuel accord entre les partenaires sociaux, ce qui satisfait plusieurs syndicats. Puis il annonce le 16 mars la suspension de la réforme, en mettant en avant la prise de mesures de confinement dans le cadre de la pandémie de Covid-19[27].

Présidentielle 2022 : évocation d'un référendum

Pendant l'élection présidentielle française de 2022, Emmanuel Macron annonce sur TF1 un nouveau point dans son programme, « décaler l'âge légal et le passer 65 ans », au moment où il dépasse 30 % dans les sondages, trois semaines avant un 1er tour qui le voit finalement revenir à 27,8 %. Le lendemain, dans deux entretiens à BFM-TV puis à des journalistes qui le suivent en campagne à Carvin (Pas-de-Calais), il annonce ne plus exclure un « éventuel référendum » sur la question[28] et se dit finalement prêt à faire évoluer le « rythme » et « les bornes » prévues dans sa réforme, en annonçant que le départ à 65 ans n'est plus « un dogme »[29], « ne se fera pas avant 2030 » de toutes façons, et qu'il ne fera « pas forcément une réforme jusqu'en 2030 ».

L'annonce du 6 janvier 2023

Le 6 janvier 2023, Élisabeth Borne présente un projet de réforme qui prévoit finalement l'augmentation de l'âge légal ouvrant un droit à la retraite, progressivement relevé de trois mois par année de naissance à compter du , pour passer de 62 ans à 63 ans et 3 mois d'ici 2027, puis 64 ans d'ici 2030. Les personnes partant à 67 ans bénéficieront toujours automatiquement d'une retraite à taux plein, sans décote, même sans avoir travaillé 43 ans[30].

Soutien massif de l'opinion publique

Comparant les leaders syndicaux à des cuisiniers célèbres, la presse[31] et Stéphane Sirot, historien et sociologue des grèves et du syndicalisme[31], estiment que Philippe « Etchebest » Martinez (CGT) et Laurent « Mariotte » Berger (CFDT), ont sû réunir « tous les bons ingrédients pour que la mayonnaise » prenne, avec un soutien très large et prolongé de l'opinion publique[31].

Trois quarts des Français dès janvier

Avec « près des trois quarts des Français hostiles au projet »[32], le soutien massif de l'opinion publique au mouvement, avant même la première manifestation du 19 janvier[32], apparait comme la base et le préalable à son succès prolongé, selon de très nombreux observateurs. Dès le 11 janvier, 59 % des Français soutiennent le mouvement selon un sondage Elabe pour BFM TV, proportion qui passe à 66 % puis 72 % lors des deux éditions hebdomadaires suivantes du même sondage, le gouvernement perdant même « de surcroît le soutien des retraités », un « constat cinglant pour Emmanuel Macron et Élisabeth Borne »[32].

Cette proportion se retrouve dans les autres instituts de sondages et se maintient deux mois après, malgré les gènes causées par les grèves et blocages. Un sondage Cluster 17 pour « Le Point » montre le 19 mars 74 % des Français favorables à la Motion de censure qui ferait tomber le gouvernement et son projet[33], malgré les risques brandis par la majorité et Les Républicains de voir le RN arriver au pouvoir, un « postulat faux » selon la presse[34], car les seuls sondages effectués[35] montrent qu'en cas de dissolution de l'Assemblée, RN et NUPES ne gagneraient chacun que dix à quinze sièges[34]. Un autre sondage Harris Interactive publié par le magazine économique Challenges, montre par ailleurs que les représentants syndicaux sont jugés largement plus crédibles que les politiques, économistes et journalistes sur les questions de retraite[36], seuls 21 % des Français estimant que le président de la République « comprend bien leurs préoccupations »[37].

Soutien fin février au blocage du pays, puis à un nouveau durcissement fin mars

Non seulement le mouvement est soutenu par trois-quarts des Français mais 67 % estiment même le blocage de l'économie justifié, indique un sondage Ifop pour le JDD le 22 février[31] peu après que l’intersyndicale ait annoncé sa volonté « de bloquer le pays »[31].

Un mois plus tard, 62 % de Français considèrent même que ce mouvement doit encore se durcir, selon un sondage de l'IFOP le 23 mars, jour des plus importantes manifestations, une semaine après l'adoption du texte sans vote par le déclenchement du 49.3. Ce souhait de voir le mouvement encore « se durcir » est partagée par 91 % des sympathisants de la France insoumise et 75 % de ceux du Rassemblement national, mais aussi 68 % du total de moins de 35 ans et 74 % des Français classés dans les « catégories pauvres »[38].

Soutien financier

Selon BFM TV, les sommes collectées sont plus importantes que pendant le précédent mouvement pour les retraites[39] car des centaines de caisses de grève créées par des sections syndicales locales ou des fédérations[39], proposées en ligne et recensées sur un carte interactive[39], ont fleuri depuis le début du mouvement en janvier[39].

Parmi elles, deux créées par la CGT cumulent 2,7 millions d'euros de dons[39], notamment celle des salariés de l'information et de la communication, forte de plus de 25 300 contributions depuis le début du mouvement[39] et qui a eu un afflux de dons, 150 000 euros par jour, dans les trois ou quatre jours suivant l'interview d'Emmanuel Macron à France 2 le 21 mars[39].

Certains syndicats prélèvent une partie des cotisations de leurs adhérents pour abonder des caisses de grève[39]. La plus importante est ainsi la Caisse nationale d'action syndicale (CNDS) créée en 1973 par la CFDT[39], qui a accumulé un trésor de guerre de 141 millions d'euros[39]. L'indemnisation des adhérents ayant cotisé depuis plus de 6 mois à la CFDT s'élève à 7,70 euros net de l'heure, un peu moins que le Smic net horaire (9 euros de l'heure)[39].

Déroulement

Janvier 2023

Manifestations du 19 janvier

Le , la première journée de manifestations est, selon le ministère de l'Intérieur, la plus forte mobilisation de ces trente dernières années. Elle regroupe entre 1,12 million de manifestants, selon le ministère de l'Intérieur, et 2 millions selon les syndicats[40]. La principale manifestation a lieu à Paris, réunissant selon la préfecture de police 80 000 manifestants, et 400 000 selon la CGT[41]. La manifestation se passe avec globalement peu d'échauffourées[42], malgré le fait qu'un homme ait perdu un testicule à la suite de coups de matraque donnés par la police[43],[44].

Des manifestations sont organisées dans environ 200 villes de France[45], réunissant par exemple au moins 26 000 personnes à Marseille[46], 16 000 à Bordeaux[47] selon la police (140 000 à Marseille et 60 000 à Bordeaux selon l'intersyndicale), ou à Lyon avec entre 23 000 et 38 000 manifestants[48]. Des violences ont cependant eu lieu dans cette dernière ville, conduisant à 18 arrestations[49],[50].

Les secteurs de l'énergie et des transports sont aussi fortement mobilisés[51].

Manifestations du 31 janvier

Le , une deuxième journée de mobilisation est planifiée par l'intersyndicale. La mobilisation s'est renforcée par rapport aux manifestations du 19 janvier, avec 1,27 million de manifestants selon le ministère de l'Intérieur, et 2,5 ou 2,8 millions de manifestants selon les syndicats[52],[53]. Il s'agit de la plus grande journée de mobilisation en France depuis les grèves de 1995[54]. Le cortège parisien a rassemblé 87 000 personnes selon la préfecture, et jusqu'à 500 000 selon ses organisateurs[55],[56]. Il s'est déroulé sans trop de heurts avec la police, malgré une trentaine d'arrestations suite à des violences[57],[58].

Le mouvement a, comme le 19 janvier, été suivi en province[59]. Entre 40 000 et 205 000 manifestants se sont réunis à Marseille pour protester contre la réforme[60], ainsi qu'au moins 25 000 personnes à Lyon[61]. Des manifestations ont également eu lieu à La Réunion[62], Strasbourg[63], Rennes[64], Nantes[65], ou Clermont-Ferrand[66]. Malgré l'augmentation du nombre de manifestants[52], le taux de grévistes baisse lors de la seconde journée de mobilisation, notamment dans l'Éducation nationale et à la SNCF[67].

L'intersyndicale appelle à deux nouvelles journées d'action, les 7 et 11 février[68].

Février 2023

Manifestations du 7 février

Le , pour la troisième journée de mobilisations, 757 000 personnes ont manifesté en France, selon le ministère de l'Intérieur, près de deux millions, selon la CGT. À Paris, la manifestation a réuni 400 000 personnes, selon la CGT, autant que le 19 janvier, 57 000 selon la place Beauvau. En province, les cortèges étaient moins fournis, selon les chiffres des autorités et des organisateurs[69]. La mobilisation rassemble aussi des militants d'associations, comme ATTAC ou Extinction Rebellion[70].

Manifestations du 11 février

Le , pour la quatrième journée de mobilisations sociales, plus de 2,5 millions de personnes ont manifesté en France, selon la CGT et 963 000 personnes, selon Beauvau. Plus de 500 000 personnes ont manifesté à Paris, selon la CGT, soit une hausse de 100 000 en comparaison au , alors que selon le décompte de la préfecture, 93 000 personnes ont participé à la manifestation à Paris. De plus, l'intersyndicale RATP a appelé à une grève reconductible à partir du [71].

Manifestations du 16 février

Le , pendant les vacances scolaires pour une partie des Français, le nombre de manifestants est le plus faible, depuis le 19 janvier, avec 1,3 million de manifestants revendiqués par la CGT et 440 000 manifestants selon le ministère de l'intérieur. À Paris, 37 000 manifestants sont comptabilisés par la police, 300 000 manifestants par les syndicats et 33 000 manifestants par le cabinet Occurrence[72].

Les organisations syndicales appellent à une nouvelle journée de mobilisation générale, le , après la période des vacances scolaires. L'objectif est de « mettre la France à l'arrêt » si le gouvernement maintient le projet de réforme des retraites[72].

Mars 2023

Au début du mois de mars, la contestation s'intensifie en particulier dans l'Hérault et le département voisin des Bouches-du-Rhône, des syndicalistes affirmant que le gouvernement veut « supprimer le système par répartition pour mettre en place la capitalisation »[73], après que le sénateur des Bouches-du-Rhône Stéphane Le Rudulier ait proposé un amendement pour introduire une dose de capitalisation dans le système des retraites[74],[75], soutenu par 30 de ses collègues puis adopté par le Sénat[74]. Stéphane Le Rudulier a également proposé de limiter le droit de grève dans les raffineries et les transports de produits pétroliers[74], en s'appuyant sur un graphique contesté affirmant que la France est « la championne du monde des grèves », amenant des chaînes de télévision à citer avec prudence des experts affirmant eux que « la comparaison est compliquée »[76].

La Fédération nationale des transports et de la logistique (FNTL) appelle les chauffeurs routiers à débuter la grève dès le 5 mars à compter de 22 heures, les autres organisations appellent, quant à elles, à un mouvement de 48 heures, les 7 et 8 mars suivants[77].

La ville de Chambéry connaît une série d'incivilités et d'actes de vandalisme attribués à l'extrême-droite et visant des partis politiques de gauche, des entreprises et des organismes publics, dans la nuit du 5 au 6 mars. La Maison des syndicats est vandalisée et taguée[78]. Trois véhicules, dont deux siglés FO, garés devant le bâtiment et contenant du matériel pour la manifestation du 7 mars, sont incendiés[78]. Les tags injurieux indiquent que les syndicats sont visés en raison de la manifestation prévue le lendemain[78]. La ville de Chambéry, propriétaire des locaux, porte plainte[78].

Journées des 7, 8 et 9 mars

Prévu comme le premier jour de mobilisation effective des salariés par l'intersyndicale, de nombreux secteurs professionnels ont répondu à la mobilisation contre la réforme des retraites le 7 mars 2023 et se lancent dans une action de grève générale assez bien suivie dans le domaine du transport. Ce même jour, un grand nombre de manifestants sont attendus à Paris et dans toute la France[79].

Le , entre 250 et 300 manifestations sont tenues à travers la France. Un nombre record de mobilisation a été recensé dans une majorité des secteurs concernés par la mobilisation. Près d'un employé d'EDF sur deux a pris part aux grèves selon la direction de la compagnie. Dans l'éducation nationale, plus de 30 % des professeurs étaient en grève selon l'éducation nationale et 60 % selon les syndicats. Plus de 700 000 manifestants ont participé à la manifestation parisienne selon les syndicats, soit 200 000 de plus en comparaison aux plus fortes mobilisations parisiennes des manifestations contre le projet de loi, d'après la préfecture, il y avait environ 81 000 manifestants dans la capitale française. En province, des taux de mobilisations records ont aussi été recensés selon les syndicats et la police. Avec une mobilisation d'environ 245 000 à Marseille selon les syndicats et de 30 000 selon la préfecture. Selon la CGT, près de 3,5 millions de manifestants ont défilé à travers la France. Selon le ministère de l'intérieur, les manifestations ont réuni 1,28 million de personnes, le plus haut taux du mouvement contre la réforme des retraites. Quel que soit le chiffre choisi, c'est le plus haut taux de mobilisation depuis plus de 50 ans[80].

À la suite de la dégradation d'une voiture de SOS Médecins en intervention, un homme est condamné à un an de prison ferme. Il effectuera sa peine sous bracelet électronique[81].

Le 8 mars, à l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, des manifestations et des actions en lien avec les grèves contre le projet de réforme ont lieu dans le pays[82],[83]. Dans de nombreux secteurs, les actions débutées les jours d'avant se poursuivent (occupations de sites de production, coupures de courants ciblées, baisse de production, gratuité des autoroutes...)[84]. Plusieurs ports sont complètement à l'arrêt[85]. Dans les aéroports, entre 20 et 30 % des vols sont annulés[86].

L'évacuation par les forces de l'ordre de manifestants au cours d'une opération péage gratuit sur le viaduc de Millau blesse Christian Roqueirol, une figure de la Confédération paysanne, qui doit être pris en charge dans un service d'urgence. Son organisation dénonce un cas de violences policières[87]. À Saint-Étienne, le mardi 7 mars, un militant de la CGT âgé de 51 ans chute de plusieurs mètres du haut d'une statue en bronze, il est hospitalisé mais décède des suites de ses blessures dans la nuit du mercredi 8 mars au jeudi 9 mars[88].

Une « journée de mobilisation et d'action de la jeunesse contre la réforme des retraites » est lancée pour le 9 mars, sous l'égide de l'Union nationale des étudiants de France (UNEF), avec l'organisation d'une manifestation et d'un rassemblement à Paris dans l'après-midi. D'autres organisations de la jeunesse[Note 1] ont également participé à ce défilé qui s'est achevé Place de la République à Paris. Les revendications portaient contre la réforme des retraites mais également contre la précarité, la plateforme Parcoursup et le système actuel des bourses d'études[89],[90].

Manifestations du 11 mars

Le , des rassemblements sous la forme de manifestations populaires sont de nouveaux organisés dans de nombreuses villes françaises. La presse enregistre cependant une mobilisation en nette baisse par rapport aux précédentes journées. L'intersyndicale profite néanmoins de cette nouvelle journée d'action pour effectuer un appel auprès du président de la République en lui demandant de consulter le peuple sur la réforme des retraites. Durant cette même journée, le Sénat a repris l'examen de la réforme avant d'émettre un vote favorable dans la nuit du samedi 11 mars au dimanche 12 mars[91]. La plupart des défilés se sont déroulés dans le calme, mais certaines tensions ont été constatées durant la manifestation parisienne qui aboutissait à la place de la Nation avec de nombreux jets de projectiles contre les forces de l'ordre, des poubelles incendiées et quelques vitrines caillassées par quelques individus isolés. Une trentaine de personnes ont été interpellées par la police[92].

Emmanuel Macron fait savoir son refus de rencontrer l'intersyndicale, la renvoyant au ministère du Travail d'Olivier Dussopt. Le président de la république s'attache à rester en deuxième ligne dans cette réforme, ne donnant pas de grande interview ni de séquence médiatique d'ampleur depuis qu'Élisabeth Borne a présenté le projet mi-janvier[93].

Manifestations du 15 mars et commission mixte Sénat-Assemblée

L'intersyndicale a appelé le mercredi 15 mars à une nouvelle journée de grève et de mobilisation contre la réforme des retraites, alors que les sept députés et sept sénateurs de la commission mixte paritaire (CMP) recherchent un compromis entre l'Assemblée nationale et le Sénat sur le projet de loi. La veille des manifestations, Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale, refuse la demande du président du groupe PS Boris Vallaud de retransmettre à la télévision ses débats, au motif que « la publicité des travaux » est « assurée » par des rapports imprimés sous l'autorité des présidents des deux assemblées[94].

Dès le matin de la journée de manifestations, plusieurs dépôts de bus sont bloqués en région. Des mouvements sont également organisés dans les services de transports et perdurent dans le service d'enlèvement des ordures alors que de nombreux blocages d'infrastructures portuaires continuent[95].

Le 16 mars, les réactions à l'annonce-surprise de l'article 49 alinéa 3

La Première ministre ne veut pas de l'article 49.3. Dans ce contexte, adopter cette réforme grâce au 49-3 est impossible, semble certain Laurent Berger dans une interview le 11 mars au Le JDD.[97]. Mais le 16 mars c'est la douche froide pour le mouvement social. Si à 7h49, Emmanuel Macron assure encore qu'il ne veut pas de 39.3[98] à 9h37, invité de France Info, le leader de la CFDT Laurent Berger dénonce « un marchandage » des voix[98], tandis qu'à 9h38 le ministre en charge du dossier Olivier Dussopt perd patience et fustige « une volonté d'obstruction dangereuse »[98]. Mais sur CNews, Aurore Bergé se dit « persuadée que si l'on va au vote », la loi aura la majorité[98] ». A 9h47, le sénateur PS Rémi Cardon s'indigne sur Public Sénat car le gouvernement vient de déposer un amendement technique de six pages qu'on a « même pas eu le temps de le lire », mais il n'obtient qu'une suspension de séance de dix minutes[98]. Et à 10h40, Emmanuel Macron fait savoir par un responsable de la majorité qu'il prendra sa « décision en fin de matinée » sur le recours ou non à l'article 49.3[98].

Cette option, constitutionnelle mais jusque là-imprévue, signifie que la loi sera adoptée sans vote, qui pourrait basculer du fait d'une partie des députés du groupe Les Républicains menés par l'ex-numéro deux du parti Aurélien Pradié, destitué pour cette raison[99]. « De derniers pointages donneraient une majorité de six voix », mais les estimations continuent à évoluer, font savoir aux médias des parlementaires du parti au pouvoir[98].

Parmi les informations de la matinée, la réaction des parlementaires LR au « compromis », entre le Sénat et l'Assemblée nationale émanant de la réunion la veille de la Commission mixte paritaire. A 8h19, Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, déclare sur Public Sénat que c'est « un bon accord ». Un peu plus tard, le sénateur LR des Bouches-du-Rhône Stéphane Le Rudulier et le député Modem d’Eure-et-Loir Philippe Vigier annoncent de manière erronée avoir obtenu que les carrières longues ne cotisent pas plus de 43 annuités[100], ce qui sera démenti ensuite par la presse, constituant un « nouveau pataquès, faisant un lien entre le feuilleton des carrières longues et le désastre de la communication autour des 1 200 euros »[100].

À midi, les leaders des syndicats sont, comme annoncé, devant l'Assemblée nationale[98].

« Ne votez pas cette loi, ça se ferait contre les salariés de vos circonscriptions » leur demande Laurent Berger, via les télévisions[98]. Une heure après, on apprend qu'à Montauban l'intersyndicale a envahi l'Assurance maladie pour souligner que la protection sociale est l'affaire des partenaires sociaux[98], puis à 14h49 que le gouvernement a choisi le 49.3[98], avant qu'un sondage Harris Interactive informe que 82% des Français estiment que ce choix serait « une mauvaise chose »[98]. Un parlementaire macroniste a inform" Laurent Berger qui lui répond par texto « Mais vous êtes dingues ! »[101].

À 15 h 9, alors qu'Elisabeth Borne doit l'annoncer officiellement à l'Assemblée, les députés de la NUPES chantent La Marseillaise et montrent presque tous un panneau avec marqué « 64 ans, c'est non » dessus[98]. Une manifestation toulousaine débute aux alentours de 15h15, avec, selon la police, 1 800 personnes tandis qu'à 16h25 la manifestation parisienne a rejoint la place de la Concorde à Paris, non loin du Palais Bourbon et du palais de l'Élysée, protégés par un solide cordon de police[102], changeant d'itinéraire[98], car l'autorisation a été donnée par la préfecture[98] à la demande officielle de l'Union syndicale Solidaires.

À 16 h 31, Emmanuel Macron invoque, pour justifier le 49.3, des « risques financiers trop grands »[98] et à 17h17, Éric Ciotti assure que le groupe LR ne votera « aucune motion de censure » mais une demi-heure après son ex-numéro deux Aurélien Pradié n'exclut pas de le faire. Dès 17h55, des syndicalistes mécontents bloquent un rond-point du centre-ville de Nérac, dans le Lot-et-Garonne[98]. À 18h22, le groupe LIOT annonce qu'il déposera une motion de censure transpartisane. Entre temps, des manifestants massés près de l'Assemblée nationale et un cortège de plus de 1 600 jeunes parti de la place de la Sorbonne, criant « À bas le 49.3 ! », arrive Place de la Concorde[98], où Elsa Faucillon, députée PCF, se mêle à la foule avec son écharpe tricolore, devant les caméras de BFM TV. À 19h40, l'intersyndicale appelle à une journée de mobilisation le jeudi 23 mars[98].

La Première ministre Elisabeth Borne, invitée du journal de 20 heures de TF1, s'y dit « très choquée » par les huées des oppositions à l'Assemblée nationale[103]. En cours de journal, on apprend que plus de 500 personnes ont manifesté spontanément leur mécontentement à Albi en fin d'après-midi[98] et que des centaines de manifestants sont toujours réunis place du Capitole à Toulouse[98]. D'autres manifestations sont improvisées dans de nombreuses grandes villes françaises, dont les photographies, diffusées par les agences de presse, sont reprises en première page de nombreux grands quotidiens étrangers : The New York Times, The Guardian, ou encore The Daily Telegraph[104].

Dans la nuit, au centre de la place de la Concorde à Paris, le chantier de l'Obélisque de Louxor est victime de plusieurs départs de feu, rapidement arrêtés par les sapeurs-pompiers[105]. Des incidents, des feux de poubelles voir d'Abribus sont constatés dans les rues adjacentes[106].

Le lendemain, 1 500 manifestants défilent à Strasbourg dans les quartiers de l'hypercentre, de l'Esplanade, de la place de l'Étoile, de la Krutenau, de l'Hôpital civil, de l'avenue des Vosges et de la Gare, sans blessés, ni interpellations, mais avec des Abribus, et distributeurs bancaires tagués et les premières vitrines cassées, celles des Galeries Lafayette[107].

Le samedi , les attroupements de jeudi et vendredi place de la Concorde, désormais interdits après avoir été soumis à près de 300 gardes à vue, essaiment dans d'autres quartiers de Paris. Des rassemblements s'improvisent aussi à Lille, Amiens, Caen, Saint-Étienne, Roanne, Besançon, Dijon, Grenoble, Gap, Annecy, Lodève, Montpellieretc. Quelques centaines de manifestants ont aussi défilé à Marseille[108]. Ce même jour, des manifestations parcourent Nantes, Brest, Caen, Le Mans, Lannion, Cherbourg, Angers, ou même Quimperlé[109], Le Cannet[110], Guéret[111], Orléans, Tours[112]etc.

Le dimanche 19 mars, des milliers de manifestants défilent à nouveau dans toute la France, dont 4 000 à l'intérieur du Forum des Halles, vaste centre commercial du centre de Paris, selon la police, qui y procède à 17 interpellations. À Marseille, des heurts dans l'après-midi au carnaval de La Plaine en ont généré 16.

Le 17 mars, proposition de loi visant à organiser un référendum d'initiative partagée sur l’âge de départ légal à la retraite

Une proposition de loi signée par 252 élus a été déposée afin d’organiser un référendum d'initiative partagée visant à empêcher de fixer l’âge légal de départ au-delà de 62 ans. Si elle est validée par le Conseil constitutionnel, le parcours législatif ne s’achèverait au plus tôt que début 2024[113].

Le 20 mars, rejet de la motion de censure transpartisane

Autre événement inattendu, les syndicats saluent la motion de censure dite « transpartisane », déposée par les députés centristes du groupe LIOT, menés par Charles de Courson, ex-bras droit de François Bayrou, pour protester contre l'adoption d'une réforme aussi importante sans vote de l'Assemblée nationale. Les députés de la NUPES et ceux du RN annoncent dans la foulée qu'ils la voteront.

Cette motion transpartisane est au contraire dénoncée, au sein du parti Les Républicains, par le nouveau président Éric Ciotti, le chef de file des députés Olivier Marleix et le sénateur Stéphane Le Rudulier, qui a présenté la stratégie du parti sur les retraites[114], car elle aggraverait selon eux le « chaos ». Lors des 300 interpellations place de la Concorde dans la soirée du 16 mars à Paris, peu après l'annonce du 49.3[115], Stéphane Le Rudulier effectue une « comparaison », jugée « excessive » par Le Figaro, avec les manifestations antiparlementaires du 6 février 1934, qui avaient fait 19 morts et plus de 2 000 blessés au même endroit, dans le sillage de l'affaire Stavisky[115]. La Première ministre a « fustigé » à son tour, peu après, « l'antiparlementarisme » des différentes oppositions et le « déchaînement de violence » de députés de gauche[116].

Au même moment, Mathilde Panot, présidente du groupe LFI, saisit la justice après divers témoignages sur des tentatives d'achat de voix des députés LR[117], et Marine Le Pen, présidente du groupe RN, annonce qu'elle ne présentera pas de candidat face aux députés LR qui voteraient la motion de censure, au cas où une dissolution de l'Assemblée suivrait.

La manifestation pacifique prévue par les syndicats le 23 mars semble alors se heurter à la fin du débat parlementaire qui apparait acquis: seule « une poignée de députés LR » devraient voter la censure[118], selon la presse, qui juge son succès très « peu probable malgré la colère »[118]. Le 20 mars, Eric Ciotti déclare sur BFM TV que « l'immense majorité » des députés LR ne la votera pas[119], ne répondant pas à une question sur l'exclusion du parti de ceux qui le feraient[119], justifiée par la destitution sans consultation d'Aurélien Pradié, numéro 2 du parti, le 22 février, pour n'avoir pas suivi intégralement la ligne d'Éric Ciotti sur les retraites[120], Stéphane Le Rudulier ayant ensuite expliqué à l'Agence France-Presse que ce dernier s'était démarqué « plus par ambition personnelle pour une visibilité médiatique que sur le fond même de la réforme »[120].

Finalement, 19 députés LR sur 61, le tiers, ont suivi Aurélien Pradié et la motion n'est finalement rejetée que « de justesse »[121], par seulement 9 voix[122], en obtenant un total de 278. Pour sa part, la motion de censure du groupe RN a recueilli 94 votes, dont six venant de députés LR[123],[124].

Le gouvernement présente ce rejet de la motion de censure comme un vote approuvant la loi, la Première ministre parlant même de « victoire »[125] et Emmanuel Macron « faisant le même constat »[125], ce qui déclenche de nouvelles manifestations spontanées dans tout le pays, le gouvernement en dénombrant plus de trente[126]. BFM TV improvise une soirée de suivi en direct de centaines de jeunes qui font le tour de Paris, Lyon ou Rennes, au milieu de feux de poubelles, suivis, souvent à distance, par les CRS. Parallèlement, la presse révèle que sur les 300 gardes à vue annoncées, dont 234 à Paris[127], seules 9 présentations au tribunal ont été effectuées, faute d'éléments dans les dossiers.

Le 21 mars, la « foule sans légitimité »

Le 21 mars à l'aube, Emmanuel Macron annonce qu'il effectuera sa première grande prise de parole publique consacrée au mouvement lors d'une interview diffusée au Journal de 13 heures de TF1 le lendemain. Le conseil des ministres du mercredi étant de ce fait reporté, il fait savoir qu'il a choisi cet horaire pour s'adresser à la France des territoires. Des parlementaires de son parti invités à l'Élysée transmettent aux médias, vers 21 heures, ses propos, sur la teneur de ce qu'il souhaite exprimer le surlendemain à la télévision[128],[129]. Il n'a « l'intention ni de dissoudre l'Assemblée, ni de remanier le gouvernement, ni de convoquer un référendum » et déclare que « la foule » qui manifeste contre la réforme des retraites, « qu'elle qu'elle soit »[130], n'a « pas de légitimité face au peuple qui s'exprime souverain à travers ses élus » et ajoute que « l'émeute ne l'emporte pas sur les représentants du peuple », selon un des participants à la réunion[128].

Dès le lendemain matin, plusieurs personnalités de la majorité essaient de tempérer : « je n'aurais pas dit les choses comme ça » car « les mots dans ces périodes sont facilement excessifs » déclare le président du Modem François Bayrou[131]. « La foule doit être entendue (...) nous n'avons pas le droit au déni », estime le député Renaissance Gilles Le Gendre[132]. La formulation choque immédiatement des syndicalistes présents sur des barrages filtrants devant des péages, des dépôt de carburants ou venus réclamer la libération de manifestants en garde à vue[133],[134],[135].

Peu après, la journée « ports morts » à l'appel de la CGT se traduit par des actions coups de poing menées autour de la zone portuaire de Capécure, deux ronds-points desservant les dépôts de carburant du nord de Bordeaux sont barrés, tout comme le dépôt de Puget-sur-Argens, tandis que le grand port maritime de Marseille est totalement bloqué[136]. Au niveau national, 14,3 % des stations-services connaissent une pénurie d'au moins un type de carburant[136].

Le 22 mars, Emmanuel Macron parle à la télévision de « factieux »

Au cours de l'interview, Emmanuel Macron rejette toute possibilité de revenir sur la loi, ou de rencontrer les syndicats à ce propos - bien qu'il les invite au dialogue pour d'autres projets. Il affirme vouloir son entrée en vigueur « d'ici la fin de l'année » et être prêt à « endosser l'impopularité » de la réforme des retraites[136]. Selon la presse, il choque en particulier par une « petite phrase » de l'interview : « Quand les États-Unis d'Amérique ont vécu ce qu'ils ont vécu au Capitole, quand le Brésil a vécu ce qu'il a vécu (...), je vous le dis très nettement (...) on ne peut accepter ni les factieux ni les factions »[137]. Le président du syndicat des cadres, François Hommeril y voit « une provocation » et se dit « très choqué », en plein congrès à Tours, où il a invité le leader de la CGT Philippe Martinez, qui estime lui « proprement scandaleux » de « comparer la situation en France avec ce qui s'est passé aux États-Unis » lors de « l'envahissement du Capitole par des hordes d'Américains »[138] et parle de « foutage de gueule et de mépris pour les millions de personnes » qui manifestent.

Les médias constatent aussi de nombreuses contre-vérités factuelles et statistiques[139], notamment lorsque Emmanuel Macron affirme que « le secrétaire général de la CFDT » Laurent Berger était « allé devant son congrès en proposant d'augmenter les durées » de travail, alors que la texte proposé par la direction de la CFDT à ce congrès, en juin 2022, considérait au contraire le report de l'âge légal comme « une mesure injuste et inacceptable, car elle ne tient pas compte de ceux qui ont commencé à travailler tôt »[140]. Peu après l'interview, Laurent Berger tweete que Macron « refait l'histoire et ment pour masquer son incapacité à trouver une majorité pour voter sa réforme injuste »[141], les amendements des congressistes le durcissant encore plus ensuite[140].

L'interview est globalement jugée par la presse comme renforçant l'opposition à la réforme de la part des syndicalistes[136],[142],[143]. De manière générale, au delà de la réforme elle-même, l'utilisation du 49-3 est perçue comme un déni de démocratie et un signe de mépris de la part du président de la République envers eux, mis en avant par de nombreux manifestants[144],[145],[146]. Le soir du 22 mars, des manifestations spontanées ont lieu à la suite du discours : 300 personnes à Paris, 600 à Lyon, et environ un millier à Lille où deux policiers sont blessés et deux personnes interpellées[136].

Manifestations du 23 mars 2023

En conséquence, le 23 mars, la neuvième journée d'action, organisée dans plus de 300 villes partout en France, révèle un regain massif de mobilisation. Le nombre total de manifestants double par rapport à la précédente[147]. Paris, Marseille, Toulouse, Rouen, Nice et d'autres villes connaissent leurs plus forte mobilisation depuis le début du mouvement[147]. Le ministère de l'Intérieur annonce 1,089 million de manifestants et la CGT 3,5 millions. À Paris, c'est 119 000 selon ministère de l'Intérieur, trois et demi fois plus qu'à la journée précédente, et 800 000 selon la CGT, presque un doublement[148],[149].

Une forte présence de la jeunesse[150], indignée par le recours au 49.3 et les images de violences policières, est observée[146]. À Marseille, où elle a manifesté en masse sur les voies de la gare Saint-Charles[150] et à Bordeaux crié « grèves, blocages, Macron dégage » et « de l’argent il y en a dans les caisses du patronat ». « Beaucoup de lycéens, d’étudiants » n'ont pu se mobiliser qu'une fois passées les épreuves de spécialité du bac, les trois jours précédents, selon la CGT[150].

Parmi les blocages d'universités, celui de la faculté de droit d'Assas, habituellement peu contestataire, est particulièrement remarqué[148]. À Toulouse, une assemblée générale d'un millier d'étudiants vote le blocage reconductible des trois universités de la ville[151]. Le ministère de l'Intérieur recense jeudi après-midi 148 incidents dans les lycées en France dont 38 blocages[148].

Près de 500 étudiants avaient manifesté le 22 mars à Ivry-sur-Seine pour soutenir la grève des éboueurs parisiens, le poids de déchets dans les rues de Paris était estimé à 9 500 tonnes[151]. Les usines d'incinération d'Ivry-sur-Seine et d'Issy-les-Moulineaux étaient toujours bloquées, celle de Saint-Ouen faisait l'objet d'un barrage filtrant et le site d'évacuation de Romainville a de nouveau été débloqué par les forces de l'ordre[151]. À Lyon, huit camions à benne appartenant aux services techniques de la métropole avaient été sabotés dans la nuit du 21 au 22[151].

Dans les écoles, 21 % des enseignants sont en grève selon le Ministère de l'Éducation nationale[152], entre 40 % et 50 % selon le Syndicat national unitaire des instituteurs, professeurs des écoles et PEGC.

À la SNCF, où 25 % des salariés sont grévistes, seule la moitié des TGV inOui et Ouigo et le tiers des TER circulent, et le trafic est brièvement complètement bloqué en raison d'irruptions de manifestants sur les voies à gare de Lyon à Paris[153] et dans plusieurs gares du Sud de la France, notamment à Toulouse, Montpellier et Nîmes[148],[149]. Tandis que la RATP fait état d'un trafic « très perturbé »[148],[149],[151].

Trois raffineries TotalEnergies sont en grève, tandis que les sites d'expédition de carburant des deux raffineries ExxonMobil et les dépôts pétroliers de Puget-sur-Argens du nord de Bordeaux et du port de Lorient sont bloqués[151]. Ceux de Puget et de Bordeaux sont libérés par les manifestants après quelques heures, tandis que celui de Lorient est débloqué par la police[151]. En conséquence, au niveau national, 14,3 % des stations-services connaissaient une pénurie d'au moins un type de carburant, et les ventes de carburants à la pompe étaient rationnées dans les Alpes-Maritimes, se rajoutant ainsi au Gard, Vaucluse, Alpes-de-Haute-Provence et Var[151]. L'approvisionnement en carburant des aéroports de paris devenant « critique », le gouvernement prend un arrêté de réquisition à l'égard des grévistes de la raffinerie TotalEnergies de Normandie[154]. Il prolonge également l'arrêté de réquisition à l'encontre du personnel du dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer pour assurer l'approvisionnement en carburant de la région lyonnaise[155].

Les gaziers du terminal de Dunkerque ont réduit la circulation du gaz au débit technique minimum (une coupure totale nécessiterait ensuite plusieurs mois de remise à niveau)[151]. Et 25,3 % des salariés d'Électricité de France étaient en grève[151].

Le 23 mars est également riche en blocages, qui s'intensifient par rapport aux jours précédents. Les ports de Marseille et de Brest sont totalement bloqués, et l'accès à la de zone portuaire de Boulogne-sur-Mer est limité[151]. Des routes sont également bloquées ailleurs, notamment l'autoroute A55 dans le sens Fos-Marseille durant huit heures, et le pont de Saint-Nazaire de h à 14 h 30[151]. À l'inverse, des manifestants mènent des opérations péage gratuit éphémères, aux péages de Chambéry nord et Sainte-Hélène-sur-Isère[151]. Pour ce qui est du transport aérien, à l'aéroport de Bordeaux-Mérignac, un mouvement de grève « inopiné » du contrôle aérien provoque l'annulation d'une trentaine de vols[151]. Autour de 20 % des vols sont annulés à Marseille-Provence, Toulouse-Blagnac et Lyon-Saint-Exupéry et 30 % à Paris-Orly[151]. À Paris-Charles-de-Gaulle, des centaines de manifestants se rendent dans le terminal 1, bloquant les voies dépose-minutes[153].

Alors que les huit premières journées de mobilisation nationale avaient été globalement pacifiques, les violences de casseurs y étant très rares et sporadiques, leur retour est largement mentionné par les médias au cours de la journée du 23 mars, même si le plus remarqué, l'incendie du porche de la Mairie de Bordeaux a eu lieu bien après la manifestation et pas sur son parcours. Le Ministère de l'Intérieur communique sur 457 personnes interpellées en France et 441 policiers et gendarmes blessés[149] mais plusieurs journaux suivent les audiences en justice qui montrent une très grande majorité d'interpellations sans aucun résultat: ainsi, sur 122 personnes interpellées, 93 n’avaient, "in fine, rien, ou à peu près rien, à reprocher"[156] et sur les 29 autres[156], seuls 10 sont présentées en comparutions immédiates[156], qui n'ont "pas grand-chose à voir avec les black blocs" l'une d'elles ayant même été embastillée quatre jours de suite puis relaxée[156], le dossier d'accusation étant démenti par des photos de presse[156].

À Paris, durant le cortège officiel, un syndicaliste de SUD Rail perd son œil gauche à cause d'un éclat de grenade de désencerclement[157]. Le cas de la manifestation de Rouen (14 800 manifestants selon le ministère et 23 000 selon les syndicats) est médiatisé nationalement : vers 13 h, des échauffourées éclatent entre des manifestants et des policiers, et ces-derniers utilisent alors des grenades lacrymogènes et de désencerclement, qui touchent également des manifestants pacifiques ; l'explosion d'une grenade arrache le pouce d'une jeune femme et lui fait perdre connaissance[158].

À Paris, si durant la majorité de la journée la manifestation est pacifique, à la fin du mobilier urbain est brisé, sur fond de multiplication des incendies de poubelle - 903 en tout[159]. Plus tard, dans d'autres lieux de la capitale, des affrontements entre protestataires et la police se poursuivent durant la nuit[149]. D'autres confrontations avec la police ont lieu à Toulouse, Nantes, Rennes, et Lille[149]. À Lorient (7 200 manifestants), le commissariat et la sous-préfecture des débuts d'incendie sont déclenchés, vite éteints par les pompiers[160]. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin accuse des « casseurs souvent venus de l'extrême gauche »[149].

Dans la nuit, à Bordeaux (entre 18 000 et 110 000 manifestants selon la préfecture et l’intersyndicale - ou 16 personnes sont blessées dont 12 policiers selon les autorités), les portes de l'hôtel de ville, qui dataient du XVIIe siècle, sont incendiées, et finissent calcinées, par un groupe de personnes proférant des cris de ralliement de l'extrême droite[161] ; 5 personnes sont placées en garde à vue en lien avec cet incendie (en plus de 11 autres personnes pour des jets de projectiles plus tôt dans la journée)[161] et finalement un homme de 25 ans, sans aucune orientation politique connue, avoue en garde à vue avoir mis le feu, selon Le Figaro[162].

Au niveau national, l'usage des BRAV-M est fortement critiqué, après de nombreux témoignages de manifestants pacifiques ou coopératifs, de journalistes, ou de personnes déjà arrêtées et menottées affirmant avoir été arrêtés abusivement, menacés ou frappés parfois au visage ou à terre[163]. Le lendemain, 11 enquêtes sont confiées à l'IGPN pour des cas de violence policière présumée[164]. Amnesty International ainsi que le Conseil de l'Europe expriment leurs inquiétudes vis-à-vis de la politique de maintien de l'ordre en France, à la suite de la répression policière du 23 mars[165]. En outre, Christophe Deloire, président de Reporters sans frontières, demande à Gérald Darmanin de « mettre fin de toute urgence aux violences contre les journalistes qui couvrent les manifestations »[166],[167].

Manifestations du 28 mars 2023

Le 28 mars la Tour Eiffel, le château de Versailles et l’Arc de triomphe de l'Étoile sont fermés au public par le personnel gréviste. De même le musée du Louvre, habituellement fermé le mardi, était fermé le 27 mars[168]. Le Monde écrit que « le mouvement social contre la réforme des retraites reste puissant et bruyant », bien que le nombre de manifestants (740 000 selon le ministère de l'Intérieur) soit inférieur à celui de la précédente journée de mobilisation[169]. Une partie de la jeunesse est à l'inverse davantage présente[169],[170].

Nombre de manifestants et manifestantes

Pour estimer le nombre de manifestants, un collectif de médias français utilise depuis 2017 le cabinet Occurrence, d'abord lancé en Espagne, estimation jugée difficile car les défilés peuvent avoir plusieurs parcours, s'étirer dans le temps et certains manifestants n'en réaliser qu'une partie[171]. Ses chiffres sont ainsi régulièrement contestés, par le service de vérification des faits de Libération, Checknews[172], et les organisateurs de manifestations[173], qui l'accusent de connivence avec le parti LaREM, en pointant du doigt les déclarations de son président Assaël Adary sur les réseaux sociaux, même si Occurrence se présente comme indépendant[174]. Son algorithme de comptage n’est pas public[175] et plusieurs statisticiens, notamment le professeur Bruno Andreotti, ont souligné ses limites techniques et méthodologiques[176],[177],[178].

L'écart entre les chiffres de la police et des syndicats est en général beaucoup plus réduit dans les villes de province que pour les manifestations parisiennes, qui représentent la plupart du temps moins de 10 % du total du ministère de l'Intérieur alors que la région parisienne pèse un cinquième de la population française, avec un système de transport globalement plus développé.

En 2023, la plupart des quotidiens régionaux français ont effectué leur propres calculs dans les villes des départements qu'ils couvrent, le cabinet Occurrence ne donnant des estimations que pour Paris.

No  Date Toute la France Paris
CGT Ministère
de l'Intérieur
Source CGT Ministère
de l'Intérieur
Cabinet
Occurrence
Source
1 19 janvier 2023 2 000 000 1 120 000 [179] 400 000 80 000 / [179]
2 31 janvier 2023 2 800 000 1 270 000 [180] 500 000 87 000 55 000 [181]
3 2 000 000 757 000 [182] 400 000 57 000 60 000 [183]
4 2 500 000 963 000 [184] 500 000 93 000 112 000 [184]
5 1 300 000 440 000 [185] 300 000 37 000 33 000 [186]
6 7 mars 2023 3 500 000 1 280 000 [187] 700 000 81 000 68 000 [188]
7 11 mars 2023 1 000 000 368 000 [189] 300 000 48 000 33 000 [189]
8 15 mars 2023 1 700 000 480 000 [190] 450 000 37 000 / [190]
9 23 mars 2023 3 500 000 1 080 000 [191] 800 000 119 000 83 000 [191]
10 28 mars 2023 2 000 000 740 000 [168] 450 000 93 000 / [168]

Espoirs placés dans le Conseil constitutionnel

Les syndicats ont appelé à une nouvelle mobilisation le mardi 28 mars[192] et par ailleurs placé des « espoirs »[192] dans l'examen de la loi par le Conseil constitutionnel, travaillant à « accorder leurs violons » sur les différents « points susceptibles d'être retoqués »[192]. Selon le constitutionnaliste Dominique Rousseau, « il semble difficile que le Conseil constitutionnel ne censure pas la loi » en bloc, sans même se prononcer sur le report de l'âge légal à 64 ans, car le principe constitutionnel de « clarté et de sincérité » des débats parlementaires, reconnu par la jurisprudence du Conseil[193], a été nié de plusieurs façons et à plusieurs reprises[193],[194]. L'institution a en effet un « rôle de gardien du bon fonctionnement de la procédure et du débat parlementaire »[193]. Ce professeur de droit constitutionnel à l'Université Paris I Panthéon Sorbonne[194], qui a siégé au Conseil supérieur de la magistrature[194], a estimé dès l'annonce du « 49.3 », le 16 mars 2023[194], que si le gouvernement veut éviter « les débordements, les violences »[194], il faut « soit faire un référendum, soit dissoudre » l'Assemblée nationale[194]. Selon lui, « tout a été fait pour bloquer le débat parlementaire »[194], aussi bien par la majorité que par « ses oppositions », une pléthore d'amendements « parfois farfelus ou abracadabrantesques »[194], s'ajoutant au recours au vote bloqué via l'article 44.3 au Sénat[194] et au refus de prolonger l'examen de la loi jusqu'à son article 7, les débats étant même « précipités »[193] par le recours à l’article 47.1[193]. Tous les observateurs, y compris ceux du gouvernement, constatent par ailleurs que les débats ont été cahotiques, s'en reprochant mutuellement la responsabilité. La Première ministre fait de plus passer un vote pour ou contre le maintien du gouvernement pour un vote sur la loi elle-même[194], qu'elle présente comme une « victoire »[125]. Élisabeth Borne a en effet mis en avant les concessions faites aux sénateurs LR désignés par leur parti à la commission mixte paritaire, mais qui n'ont pu être validées par les députés de ce parti, la fronde d'un tiers d'entre eux se révélant beaucoup plus importante qu'annoncée, malgré les risques d'exclusion et la destitution de leur chef de file Aurélien Pradié. Le 14 mars, Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale, a refusé la demande du président du groupe PS Boris Vallaud de retransmettre à la télévision les débats de la CMP, au motif que « la publicité des travaux de la commission est assurée » par des rapports imprimés sous l'autorité des présidents des deux assemblées[195].

Conséquences économiques et sociales

Les grèves perturbent tous les secteurs, principalement, depuis la mi-janvier, les transports routiers et ferroviaires, l'électricité, l'enseignement, les carburants et la chimie, ou encore la collecte et l'incinération des poubelles, dans le public comme le privé, notamment dans 3 des 5 arrondissements de Paris servis par Derichebourg[196]. Des coupures de courant ciblées visant des personnalités et des institutions se multiplient sur tout le territoire, tout comme les invasions de voies routières, autoroutières, plate-forme logistiques et péages par des centaines de manifestants. Au-delà des manifestations publiques et de l'organisation de grèves sur des périodes bien définies, certains syndicats ont évoqué des actions innovantes, telles que le soutien de petites entreprises ou d'artisans.

L'intersyndicale se met d'accord en février sur un blocage économique, avec des journées complètes de grève et des grèves perlées en estimant que l'État reste sourd à ses revendications[197].

De son côté, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin déplore la « pression» exercée sur les symboles de l'État »[198], notamment des actions consistant à occuper des bâtiments administratifs ou institutionnels aux quatres coins du pays.

Blocage des raffineries

Le 10 mars, six des sept raffineries de pétrole en France métropolitaine sont bloquées par les grévistes. En revanche, celle d'Esso-ExxonMobil, à Port-Jérôme-sur-Seine (voir Raffinerie de Port-Jérôme-Gravenchon) fonctionnait le 9 mars[199].

Perturbation des réseaux routiers

Le 7 mars, des barrages de routiers bloquants ou filtrants, selon les lieux et la façon de procéder des manifestants, ont été organisés dans divers endroits, notamment sur le périphérique de Caen où sur certaines routes du département du Nord où les camions étaient immobilisés quelques minutes, laissant tout de même le passage aux véhicules des particuliers[200]. Le 15 mars, à l'occasion d'une nouvelle journée d'action nationale, d'autres blocages de voies routières ont été mis en place, notamment sur les routes du département de l'Oise, générant des bouchons[201]. Ce même jour, un blocage total des trois entrées de l'autoroute A26 est organisé dans le secteur de Tournehem, dans le département du Pas-de-Calais[202].

Au lendemain de l'annonce d'Élisabeth Borne déclarant procéder à l'application de l'article 49.3, le périphérique parisien est provisoirement bloqué le matin du 17 mars, à l'occasion d'actions opération « coup de poing » initiée par la CGT d'Île-de-France et opérée notamment porte de Clignancourt et porte de Montreuil[203]. Ce même jour, des blocages routiers sont également effectués par des syndicalistes et des agents d'Enedis dans l'agglomération de Caen[204].

Le dimanche 19 mars, des manifestations spontanées ont organisé une opération « péage gratuit » au péage de Senlis sur l'autoroute A1.

Perturbation des réseaux ferroviaires

Dans la matinée du lundi 20 mars, des manifestants de la CGT ont occupé les voies ferrées de la gare de Versailles-Chantiers, engendrant de nombreuses perturbations sur le trafic ferroviaire[205].

Coupures d'électricité

Dans la matinée du 15 mars, des coupures d'électricité ont été enregistrées sur la commune de Pollestres et au sud de Perpignan dans les Pyrénées-Orientales. Ce même jour, le président du syndicat CFE-CGC Énergie Côte d'Azur, annonce une coupure d'électricité au Fort de Brégançon, résidence de vacances du président de la République Emmanuel Macron et de son épouse Brigitte Macron[206]. Des actions du même type avaient déjà été organisées lors de la journée d'action du 11 mars avec notamment une coupure de courant du chantier des Jeux olympiques de Paris 2024 en Seine-Saint-Denis ou la mise en hors tension de l'aéroport de Toulouse-Blagnac[207].

Grèves des éboueurs

Les villes de Paris, Le Havre, Nantes, Marseille, Montpellier, Metz, Saint-Brieuc et Antibes sont touchées par les grèves des éboueurs, qui entraînent des polémiques par les risques sanitaires causés par l'entassement des ordures[208].

Les éboueurs du public peuvent partir à la retraite à 57 ans sans bonification du fait d'un travail pénible qui entraine une baisse de l'espérance de vie. En cas d'adoption de la réforme, l'âge de départ sera repoussé à 59 ans. Les éboueurs du privé partent déjà à la retraite à 62 ans et seront donc amenés à travailler jusqu'à 64 ans[209].

Paris

À Paris, la grève des éboueurs municipaux entraîne le 12 mars un cumul de plus de 5 000 tonnes d'ordures sur les trottoirs, causant selon les riverains, « un vrai problème d'hygiène », lié aux odeurs et à la prolifération de rats dans les rues. Trois usines d'incinération situées aux portes de la capitale sont par ailleurs à l'arrêt, empêchant la possibilité de traitement de ces ordures dans un délai rapide[210].

Le 24 mars, deux des trois usines d'incinération ont rouvert et le personnel de la société privée Pizzorno Environnement, en charge du ramassage des ordures dans le 15e arrondissement, met fin à sa grève[211]. Le 28 mars, la CGT annonce la suspension, à compter du 29 mars, de la grève des éboueurs et du blocage des incinérateurs[212].

Grève dans les centrales nucléaires

Le , une grève surprise, lancée par la section syndicale CGT Mine-Energie, affecte, dès ce jour, la production d'électricité nucléaire. Cette grève concerne notamment la production des quatre réacteurs de la centrale du Tricastin (Drôme), ainsi que celle des centrales de Flamanville (Manche), Gravelines (Nord), Paluel (Seine-Maritime) et Saint-Laurent-des-Eaux (Loir-et-Cher)[213].

Grève dans l'Éducation nationale

Le est marqué par un taux de grève significatif. Le Snes-FSU constate un taux de 65 % des professeurs grévistes dans le secondaire[214], et le Snuipp-FSU recense 70 % d'enseignants grévistes dans le primaire[215]. Toutefois, le ministère de l'Éducation nationale, qui utilise un mode de calcul différent, conteste ce taux de mobilisation[216]. Dans la fonction publique d'État le ministère de la Fonction publique indique le chiffre de 28 %[217].

Taux de grève
Date Ministères Syndicats
35,15 %[218] 70 %[218]
25,92 %[219] 70 %[220]
32,71 %[221] 60 %[222]
21,41 %[223] 50 %[224]

Grèves et actions d'opposition à la réforme dans le domaine de la culture

Plusieurs Youtubeurs français habituellement apolitiques, comme Seb et Inoxtag, prennent position contre le projet de réforme courant mars 2023. La vlogueuse Léna Situations et l'influenceuse EnjoyPhoenix s'indignent du recours à l'article 49.3[225].

Lundi 27 mars 2023, les quatre entrées du musée du Louvre à Paris sont bloquées par environ 300 grévistes membres du personnel du musée, entraînant la fermeture du musée les 27 et 28 mars[226].

Annulation d'évènements officiels

Le vendredi 24 mars, au lendemain de la mobilisation d'un nombre de manifestants historique, l'Élysée annonce le report de la première visite officielle à l'étranger du roi britannique Charles III, qui aurait dû avoir lieu du dimanche 26 mars au mercredi 29 mars, en raison du contexte social. Un appel d'Emmanuel Macron au roi et une concertation entre les deux gouvernements a précédé l'annulation la visite[227],[228]. Pour s'excuser, une centaine de militants de l'intersyndicale de Calais ont déployé une banderole géante "Sorry Charles, see you later!", du haut des 150 mètres de la falaise du cap Blanc Nez, face aux côtes anglaises, avec une seconde banderole "Borne, change de cap !"[229],[230],[231],[232].

Un repas officiel au château de Versailles était initialement prévu entre le roi et Emmanuel Macron, entrainant une succession d'appels publics à manifester devant le château. Depuis plusieurs jours les remontées des renseignements territoriaux laissaient craindre un risque fort de perturbations[233]. La presse anglaise y a vu « une humiliation » pour Emmanuel Macron[234]. « Il sera bien difficile d’établir un itinéraire (...) afin d'éviter les manifestations, les piquets de grève, les graffitis et des services publics en déroute », ironisait déjà trois jours avant cette décision le Daily Telegraph[235]. Le Daily Mirror a de son côté rapporté des rumeurs selon lesquelles les conseillers en communication d'Emmanuel Macron ont finalement craint d'offrir l'image d'un « moment Marie Antoinette », en référence aux événements de 1789 en France lorsque des femmes sont venues implorer la Reine, devant le château de Versailles, de leur donner du pain[236].

Organisateurs : tous les syndicats de salariés et d'étudiants

Le mouvement social se structure autour d'une initiative commune lancée par une intersyndicale, regroupant les huit principaux syndicats de salariés : CGT, CFDT, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA, Solidaires et FSU. Les services d'ordre des syndicats sont jugés efficaces pour organiser pendant deux mois des manifestations pacifiques[1],[2].

Les syndicats affichent tout au long du mouvement leur autonomie par rapport aux partis politiques. Laurent Berger (CFDT), a ainsi regretté que l'article 7 de la loi, concernant le report de l'âge légal de 62 à 64 ans, n'ait pas été discuté à l'Assemblée nationale[237], suite aux dépôts à répétition d'amendements, critiquant « certains députés, notamment de LFI, qui ont considéré que l’obstruction, contre l’avis de toutes les organisations syndicales, était plus bénéfique ». Philippe Martinez (CGT), a même dénonçé une volonté « de ne pas aller à l'article 7 pour des raisons de s'approprier le mouvement social et de faire passer les organisations syndicales au second plan »[237],[238]. L'essayiste Mathieu Souquière, auteur en 2022 de « La flambée populiste »[239], a rappelé des enquêtes d’opinion montrant une demande de radicalité atténuée depuis 2017, rendant « contre-productive » une tactique trop virulente[238]. Emmanuel Macron a lui prétexté son souhait de ne "pas court-circuiter le travail parlementaire" pour refuser le 10 mars de rencontrer l'intersyndicale[240].

La lettre de l'intersyndicale demandant à le rencontrer[241],[242] avait aussi été signée par les trois syndicats étudiants ayant le plus d'élus, Fage, l'Alternative et l'Unef, dont la présidente Imane Ouelhadj estime que les jeunes seront « les premiers lésés »[243] par cette réforme. Les syndicats étudiants parviennet à mobiliser des universités habituellement peu contestataire comme Assasou Dauphine, en grève pour la première fois, après une assemblée générale de 200 étudiants[244], tandis qu'à Toulouse, une autre en réunit un millier[151]. Sur les réseaux TikTok et Twitch, très suivis par les lycéens et étudiants, le mot-clé #manifestation fait 30,7 milliards de vues[245] et le média Brut passe le cap de 4 millions d'abonnés[245]. Imane Ouelhadj, présidente de l'Unef, a organisé des manifestations étudiantes devant les stations d'incinération pour soutenir la grève des éboueurs. L'intersyndicale nationale lance son premier appel à la grève le [246].

Incendies, blessés, pressions et intimidations

Gardes à vue et emprisonnements abusifs, remises en liberté

Plusieurs centaines de personnes ont été arrêtées en France « depuis le recours au 49.3 » annoncé le 16 mars, observe France Télévisions six jours après[247] : 292 personnes sont ainsi placées en garde à vue à Paris, selon le parquet de Paris, dès le rassemblement spontané improvisé place de la Concorde, au soir de l'annonce du recours au 49.3. Finalement, seules neuf de ces 292 gardes à vue ont donné lieu à un déferrement à la justice[247], notamment pour un rappel à la loi, mentionne la même source[247]. La loi dite « Estrosi », votée en 2010 pour réprimer les violences entre bandes et dans les stades[11], via la « participation à un groupement en vue de la préparation de violences, destructions ou dégradations » est la plus souvent évoquée dans ces procédures[11], alors qu'un rapport publié en 2021 par Amnesty International dénonçait sa « formulation vague » incitant à des garde à vue abusives[11].

Le soir des interpellations, le ministre de l'intérieur Gérald Darmanin avait annoncé 258 interpellations à Paris, sans pouvoir encore préciser leurs motifs ni leur suite[105]. Malgré ces remises en liberté quasiment générales, le ministère de l'intérieur continue à communiquer des « bilans » sur le nombre d'interpellations, le samedi 18 mars[248] puis le lundi 20 mars[249]. Au total, 790 personnes sont interpellées à Paris du 16 au 20 mars[11]. Grégory Joron, secrétaire général du syndicat SGP Police Force Ouvrière, pense qu'il y a eu aussi « beaucoup d'interpellations », préventives ou non, de « black blocs », parfois venus d'Allemagne ou d'Espagne. L'ambassade d'Autriche est de son côté intervenue pour faire libérer deux adolescents autrichiens en voyage scolaire à Paris[250].

Médiapart a raconté la surprise d'une artiste arrêtée avec trente autres personnes alors qu'elle sortait de son cours de sport, avec le mail de réservation dans son téléphone, gardée à vue la nuit entière, alors que les CRS s’excusaient gentiment, lui disant « on sait que vous n’avez rien fait »[251]. L'AFP a relaté la relaxe à l'audience, sous les applaudissements d'une centaine de personnes[252], d'une libraire, après deux jours de garde à vue et deux d'emprisonnement à Fleury-Mérogis[156],[252], accusée d'"être habillée tout en noir"[253]et d’un masque de ski[156], sur la base du témoignage d'un seul policier[252], mais reconnaissable sur une photographie d'agence de presse[253],[156], lors de son arrestation, au sol[253] après sa chute lors d'une charge de police[252], où on la voit "en pantalon blanc, avec une écharpe bleu, le visage entièrement découvert sans lunettes"[253],[252].

Selon l'avocat Arié Alimi, saisi par une dizaine de gardés à vue, toutes ces arrestations ont essentiellement eu lieu « dans les nasses », consistant à barrer toutes les rues puis encercler progressivement un grand nombre manifestants[247], technique jugée illégale par le Conseil d'État en juin 2021, en « l'absence de conditions précises »[247]. Depuis, une nouvelle version du schéma national du maintien de l'ordre (SNMO), instituée en décembre 2021[247], n'autorise ces nasses que pour « faire cesser des violences graves et imminentes contre les personnes et les biens »[247], mais ces notions de « trouble à l’ordre public » sont en mars 2023 jugées « extrêmement malléable et floue » par Raphaël Kempf et Alice Becker, d'un collectif informel d’avocats[11], le Conseil d'État devant se prononcer sur un nouveau recours de Claire Dujardin, présidente du Syndicat des avocats de France (SAF)[247], classé à gauche, qui dénonce un « objectif d'intimidation » et de faire « cesser le mouvement social »[247]. Le Défenseur des droits, autorité administrative indépendante, le Syndicat de la magistrature et Amnesty International expriment aussi leurs inquiétudes[254], l'ONG internationale s’alarmant du « recours excessif à la force et aux arrestations abusives »[255].

Observant pour sa part des vitres d'abribus cassées et des poubelles brûlées, le préfet de police Laurent Nunez souligne dans les médias le caractère « sauvage »[247] de ce qui n'a rien de « manifestations déclarées »[247], mais la presse rappelle que d'après la loi, soit une manifestation est interdite par la préfecture, soit elle est de fait autorisée[247],[11], spontanée ou pas[247],[11], et que le tribunal administratif a donné raison aux organisateurs de celle du 16 mars, Place de la Concorde[11], d'abord autorisée puis contestée après coup par la préfecture[11], bien que la loi prévoit délai minimal de 3 jours avant.

Raymond Avrillier, l’ancien maire adjoint écologiste de Grenoble, a déposé un recours devant le Conseil d’Etat contre la déclaration du ministre de l’Intérieur qualifiant toute participation à une manifestation non déclarée de « délit » méritant une « interpellation »[256]. Son avocat Jérôme Karsenti y voit une décision administrative qui vaut consigne aux policiers mais « illégale car il n’y a pas d’infraction sans texte et la Cour de cassation a dit en 2022 que la participation à une manifestation non autorisée n’était visée par aucun texte »[256].

Violences des casseurs

Services d'ordre des syndicats

Au cours des deux premiers mois de manifestations, les services d'ordre des syndicats sont jugés efficaces[1], en « empêchant les fauteurs de troubles de rentrer dans les défilés », selon un spécialiste du maintien de l'ordre[1].

Le quotidien belge Le Soir observe ainsi que ces services d'ordre ont contrôlé la situation jusqu'à fin mars[2]. La police y contribue aussi en écartant les casseurs, en déployant en tête de cortèges la CRS 8[1], unité hybride spécialiste des violences urbaines dans les quartiers[1]. Trois autres compagnies devaient être créées en 2023 en vue des JO 2024[1].

Les tentatives d'incendier des bâtiments publics ont ensuite eu lieu hors du parcours des manifestations, le plus souvent à une autre heure. Par ailleurs, les principaux syndicats d'Ille-et-Vilaine ont été reçus le 24 mars à la préfecture pour se plaindre qu'un canon à eau ait délibérément visé le service d'ordre de la manifestation officielle[257].

Incendies aux portes de bâtiments publics

Les deux premiers graves incendies aux portes ou grilles de bâtiments publics, attribués à des casseurs, ont eu lieu le 23 mars, première journée de manifestations syndicales après le déclenchement du 49.3. Une semaine plus tôt des casseurs avaient brièvement pénétré, tard dans la soirée, dans la mairie du 4e arrondissement à Lyon, cassant les ordinateurs d'un bureau[258] mais sans parvenir à mettre le feu, immédiatement maitrisé par la police[259]. Dans la même ville, sur les pentes de la Croix-Rousse[258], des centaines de jeunes avaient renversé des trottinettes et brisé des panneaux publicitaires[259]. À Bordeaux, le 23 mars vers 20 h 30, un incendie volontaire d'une quinzaine de minutes a endommagé la porte massive en bois du porche de la mairie. La manifestation contre la réforme des retraites, partie de Tourny à 12 heures pour rejoindre le Cours Alsace-Lorraine, direction La Victoire[260], dispersée et terminée à cette heure-là, ne passait pas par la mairie, seul un autre rassemblement, « sauvage », ayant ensuite pris sa direction « vers 20 heures »[261]. Les cinq suspects placés en garde à vue n'ont cependant pas de profil militant ou combattant[262], deux d'entre eux ayant déjà été condamnés pour recel ou usage de stupéfiants[263]. RTL a indiqué au conditionnel « qu'ils seraient proches de l'ultragauche »[264] mais le même jour un individu de 25 ans a été mis en examen après avoir reconnu les faits en garde à vue et rien « ne permet de déterminer qu’il est attaché à une mouvance politique » a précisé le parquet de Bordeaux au Figaro[162].

De plus, les vidéos de la scène ne montrent pas de foule tentant de pénétrer le bâtiment[262]. Dans cette ville, le maire écologiste, détesté par la droite extrême traditionaliste, avait reçu des menaces de mort, selon Rue89 Bordeaux. La première journée d’audience du procès de huit militants d’extrême-droite pour des violences racistes datant de juin 2022 venait tout juste de se terminer au tribunal de Bordeaux, voisin de la mairie. Plusieurs vidéos tournées par Rue89 Bordeaux au moment de l'incendie comportent des slogans d'extrême droite[265]. Selon, Marie-José Lemoine, retraitée présente lors des flammes[263], cette porte était un symbole pour les gilets jaunes qui avaient essayé de l'incendier depuis 2018[263], tandis que Raoul Evrard, architecte de 41 ans a estimé que « ce ne sont clairement pas des manifestants qui ont fait ça »[263]. Parmi les hypothèses au simple conditionnel, l'hôtel de ville aurait pû être ciblé car le roi d'Angleterre Charles III était censé s'y rendre au cours d'une visite diplomatique la semaine suivante, dont l'annulation, déjà prévisible, a été décidée le lendemain[161].

À Lorient, selon des sources syndicales, des black blocs ont allumé vers onze heures un feu juste devant les grilles de la sous-préfecture puis à 13 heures au delà de celles du commissariat, tous deux éteints par les pompiers une demi-heure après leur début. Selon des sources syndicales, une cinquantaine de black blocs étaient venus à Lorient car ils n'avaient « plus de moyens d’action à Rennes et à Nantes ». Le commissariat « n'est pas notre objectif », a souligné Rémi Hamon, secrétaire général CGT de Lorient, dans Le Télégramme[266]. Le préfet du Morbihan a dénoncé ces « dégradations inacceptables » et signalé onze personnes interpellées, mais précise que « ni le commissariat de police, ni la sous-préfecture de Lorient n'ont connu d'intrusion »[266].

Violences policières au cours des manifestations

Personnes blessées par la police

Le nombre de manifestants blessés par la police n'est pas communiqué par le gouvernement. La presse francophone suisse y a consacré la première des articles[267],[268]. Évoquant les « violences policières, commises notamment par la désormais fameuse Brav-M », le quotidien d'information 20 Minutes a lancé une consultation auprès de ses lecteurs pour savoir si cela les a dissuadé d'aller manifester le 28 mars, s'ils ont craint pour leur sécurité, ou ont été témoins de violences[269]. Une vidéo du journaliste indépendant Amar Taoualit, vue plus de 2 millions de fois en 24 heures, a montré des policiers chargeant le 23 mars sur les Grands Boulevards de nombreux manifestants pacifiques au milieu de la chaussée, immobiles et souvent assis, en les couvrant indifféremment de coups de matraques, sans chercher à interpeller personne[270].

De nombreuses ONG ont dénoncé ces brutalités policières contre le mouvement s'opposant au projet sur les retraites, mais aussi l'ONU et le Conseil de l'Europe. « Les violences de tout ordre et l'impunité sont un scandale majeur », a dénonce le 24 mars le président de la Ligue des Droits de l'Homme (LDH), Patrick Baudouin tandis que Human Rights Watch a critiqué « le contrôle abusif des foules et des tactiques anti-émeutes »[268] et Reporters sans frontières les intimidations de journalistes.

Dès la première mobilisation du 19 janvier, un manifestant a été amputé d'un testicule après un coup de matraque à l'entrejambe, alors qu'il ne présentait aucun danger, a rapporté l'ONG Amnesty International[267].

Deux blessures graves causées par des grenades de désencerclement ont été constatées dans les cortèges officiels, et en plein jour, le 23 mars. À Rouen, elles ont été lancées dès 13 heures vers une ligne de manifestants pacifistes, qui contenaient des personnes âgées et des familles, causant onze blessés[158], l'explosion de l'une d'elles arrachant le pouce d'une jeune femme et lui faisant perdre connaissance[158]. À Paris, un militant du syndicat cheminot SUD Rail travaillant aux ateliers de réparation SNCF de Villeneuve-Saint-Georges a perdu un œil, malgré une opération chirurgicale la nuit suivante, victime d'un éclat de grenade en plein jour[268], alors qu'il était dans le cortège officiel, à deux stations de métro de l'arrivée de la manifestation.

À Rennes, les responsables des principaux syndicats d'Ille-et-Vilaine reçus le 24 mars à la préfecture se sont plaints d'une « volonté d'intimidation, pour faire peur et pouvoir dire que les manifestations se passent mal »[257]. Selon eux, la veille, un canon à eau a délibérément visé le service d'ordre et les secrétaires généraux réunis derrière la banderole de tête[257]. À Nantes, des violences similaires causant un blessé ont été dénoncés le 18 mars[257] alors que la tête du cortège n'avait pas atteint le lieu de dislocation de la manifestation[257]. Dans la semaine du 19 au 26 mars, douze enquêtes judiciaires ont été confiées à l'IGPN, la police des polices, après des plaintes pour violences[271].

Dans son interview télévisée du 22 mars, Emmanuel Macron avait d'avance « justifié cette stratégie du maintien de l'ordre par la nécessité de protéger les élus de la République et d'empêcher une radicalisation de la protestation populaire »[272], estime le quotidien Libération, cependant au « risque de favoriser la défiance des jeunes manifestants à l'égard des institutions démocratiques », selon Sebastian Roché[272].

Pétition contre la Brav-M

Créées au printemps 2019 lors du mouvement des gilets jaunes[273], les brigades de répression de l'action violente motorisée (Brav-M) sont visées par plusieurs enquêtes judiciaires pour des violences sur des manifestants[273] et accusées de symboliser la violence policière[273]. Leurs détracteurs estiment qu'elles ont recréé pelotons de voltigeurs motorisés créés en 1969 et dissous après la mort sous les coups d'un de leur membres de l'étudiant Malik Oussekine en 1986.

Une pétition lancée sur la plate-forme des pétitions de l'Assemblée nationale au soir des violences du 23 mars pour dissoudre la Brav-M[273], a passé le cap de 100 000 signatures le [273] mais devra en obtenir cinq fois plus, issues de 30 départements au moins, pour être admise à un débat dans l'hémicycle, selon le règlement intérieur de l'Assemblée[273]. La pétition atteint les 200 000 signatures citoyennes le 30 mars après-midi[274].

Enquêtes et poursuites

Plusieurs procureurs de la République ont saisi l'IGPN (Inspection générale de la police nationale), dont celui de Nantes le 20 mars après que quatre femmes, « âgées de 18 à 20 ans », soient « venues au commissariat » déposer plainte pour des faits d'agressions sexuelles subis lors d'un contrôle le 14 mars via une opération de barrage filtrant[267]. « Les quatre jeunes femmes indiquent qu'en réalité, au moins une fonctionnaire de police, aurait commis des agressions sexuelles et non pas une palpation de sécurité », a détaillé le procureur[275].

À Marseille, le parquet a ouvert le une enquête préliminaire après une vidéo de Sophie Boutière Damahi, journaliste à La Provence, montrant trois policiers en civil donner à une personne à terre des coups de poing et un coup de pied au visage, au 8 rue Horace-Bertin, le 19 mars vers 21 h 30, scène confirmée par une autre vidéo filmée d'un balcon où l'on entend les cris de douleur de la victime[276].

À Paris, il a annoncé une enquête administrative après une vidéo visionnée près de 3 millions de fois sur Twitter, montrant un jeune frappé violemment à la tête, soit d’un coup de poing, soit avec une matraque télescopique dans la soirée du 20 mars[267],[268].

Au 24 mars, au moins trois enquêtes avaient été ouvertes par le parquet de Paris[268], dont l'une le 14 mars après la plainte de la mère de Fanny, lycéenne de 15 ans, victime d'un éclat de grenade sur le front le 11 mars, à qui deux policiers ont donné des coups de matraque alors qu’elle était assise par terre[268].

La presse a aussi révélé un enregistrement sonore d'une des sept victimes, qui ne se connaissaient pas et verront pour la plupart leur dossier classé sans suite[271], d'une longue litanie de menaces, propos humiliants, insultants et racistes et coups, par plusieurs policiers de la Brav-M le 21 mars[271]. Parmi les victimes, une étudiante en sciences sociales de 22 ans, qui a croisé une vingtaine de ces policiers à moto qui l'ont fait tomber sur le dos, a découvert qu'un des sept a enregistré et transmis le fichier aux médias[271],[277]. Une enquête a aussi été annoncée.

L'IGPN a ouvert 17 enquêtes depuis le début des manifestations, a indiqué sa directrice le lundi 27 mars[278]. Le vendredi précédent ce chiffre était de onze[278]. « Il y a eu un changement de nature, d’individus particulièrement radicalisés qui n’étaient pas sur les premières journées nationales d’action », a souligné Agnès Thibault-Lecuivre[278].

Pressions contre des journalistes

De nombreux journalistes ont été victimes d'intimidations, d'interpellations ou encore d'agressions physiques par les forces de police, selon Reporters sans frontières, qui a cité les cas précis de journalistes connus et expérimentés comme Rémy Buisine (Brut), dont les vidéos ont eu une très forte circulation sur le réseau TikTok, atteignant à cette occasion 4 millions d'abonnés[245], grâce aux succès d'audience de deux vidéos à 1,1 million de vues et 1,7 million de vues[245]. Reporters sans frontières a aussi cité les cas de Raphaël Kessler (Hans Lucas) ou encore des indépendants Angéline Desdevises et Clément Lanot[167]. Ce dernier a en particulier filmé la vidéo d’un policier frappant un manifestant à Paris, qui entraînera le 24 mars une enquête préliminaire confiée à l’IGPN[279]. On y voit un manifestant plaqué à terre par les policiers de la Brav-M, puis un autre policier frapper à la tête un autre manifestant qui approche puis tombe inconscient, déclenchant un attroupement[280],[281].

Reporters sans frontières a globalement déploré « que les comportements violents des forces de l'ordre contre les journalistes se soient multipliés depuis la réforme des retraites »[166]. Son président Christophe Deloire a demandé au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin de « mettre fin de toute urgence aux violences contre les journalistes qui couvrent les manifestations »[167] et « de respecter les droits des journalistes », conformément au Schéma national du maintien de l'ordre (SNMO)[167].

Le journaliste indépendant Paul Boyer, frappé à coups de matraque par un policier de brigade motorisée, a eu le crâne ouvert et une fracture de la main gauche, avec une interruption temporaire de travail (ITT) de quatorze jours[282]. Selon Libération, beaucoup de journalistes « s'inquiètent d'un retour aux périodes noires qu'ont été le mouvement des gilets jaunes, et l'opposition à la loi sécurité globale, où les violences contre les journalistes et les entraves à la liberté d'informer de la part des forces de l'ordre avaient atteint des niveaux critiques[166],[283] ».

Le SNJ-CGT a estimé qu'on « ne compte plus » les journalistes « empêchés de travailler, invectivés, bousculés, frappés, gazés, arrêtés… »[284].

À France Télévision, la société des journalistes a de son côté dénoncé le « mauvais traitement » du mouvement de défense des retraites, faisant la part belle aux violences des casseurs au détriment des millions de manifestants pacifiques, malgré « une mobilisation record » sur laquelle « les syndicats et les autorités sont unanimes »[285].

Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale, a par ailleurs demandé aux syndicats de salariés et aux journalistes « d'appeler au calme », sous-entendant qu'ils « cautionnent » qu'un retrait de la loi puisse « passer par de la violence »[286].

Violences d'extrême-droite contre les opposants à la réforme

Mercredi 15 mars, à Reims, un étudiant participant à un blocage devant le campus de Sciences-Po Reims est agressé par des membres d'une mouvance d'extrême droite, l'Union nationale inter-universitaire (UNI), venus insulter des manifestants opposés à la réforme des retraites[287]. Jeudi 16 mars à Besançon, des militants d'extrême droite attaquent des étudiants qui participent au blocage de la faculté de Lettres. Les agresseurs, proches d'un syndicat étudiant d'extrême droite et de l'ex-candidat RN puis Reconquête Théo Giacone, s'emparent de banderoles et de pancartes et s'exhibent avec des symboles néofascistes, certains faisant un ersatz de salut nazi[287]. Jeudi 23 mars, des étudiants de l'Université Paris-Panthéon-Assas membres d'un groupuscule néonazi, les « Waffen Assas », attaquent un cortège étudiant et rouent de coups plusieurs manifestants[288]. Ce même groupe s'en prend, samedi 25 mars, aux étudiants participant au blocage de l'université Paris 1[289]. Les agresseurs, au nombre d'une quarantaine, armés de couteaux et de barres de fer, s'en prennent aux treize étudiants assurant le blocage et rouent de coups l'un d'entre eux qui a le nez cassé et la mâchoire fracturée[288]. Le quotidien Libération recense une quinzaine d'agressions commises par des militants d'extrême-droite contre des opposants à la réforme durant les deux dernières semaines du mois de mars 2023[290].

Pressions contre des parlementaires

Dégradations de permanences

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En marge du mouvement, les bureaux d'Éric Ciotti ont été vandalisés à Nice dans la nuit du 18 au 19 mars 2023.

Des dégradations de permanences ou véhicules de parlementaires avaient été déplorées lors du mouvement de Gilets Jaunes, puis fin 2022 sur la voiture louée par leader écologiste Yannick Jadot pour le rassemblement contre les méga-bassines de Sainte-Soline, sa rivale Sandrine Rousseau, commentant à la télévision qu'il faut "qu'il paye la manière dont il présente l'écologie"[291], réaction "largement critiquée à gauche"[292]. Ces intimidations ont repris lors du mouvement contre le projet de réforme des retraites, suscitant émotion et réprobation.

Dès l'après-midi du 15 mars, une centaine de militants CGT ont improvisé un rassemblement devant la permanence du député LR Vincent Rolland à Albertville (Savoie), pour écouter un discours lui demandant ne pas voter la loi qu'ils jugent « inadmissible, injuste et antisociale »[293]. Huit jours plus tard, un mur en parpaings sera érigé à l'aube, bloquant l'entrée de la permanence du député, couverts d'autocollants CGT et d'un slogan « 60 ans ! » à la peinture. Trois policiers seront alors mobilisés devant la permanence du député, qui porte plainte[294].

Entre temps, dès l'annonce du recours au 49.3, Aurore Bergé, présidente du groupe des députés Renaissance prévient dans la soirée du 16 mars les médias qu'elle a demandé au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin de « mobiliser les services de l'État » afin d'assurer la « protection des parlementaires ».

« Je tiens à vous confirmer que la protection des élus est actuellement et plus que jamais la priorité », lui a répondu dans la soirée Gérald Darmanin dans une lettre consultée par l'AFP[295], qui révèle que « plusieurs responsables syndicaux dans les secteurs du transport et de l'énergie » ont mis en garde contre de possibles « débordements » ou « actions individuelles » de salariés de la base[295]. Au cours de la même nuit du 16 au 17 mars, selon un article du Le Parisien, des stickers sont collés sur la permanence du député du Val-de-Marne Mathieu Lefèvre (Renaissance)[296], puis le lendemain des menaces écrites sur les murs de celle de la députée du Haut-Rhin, Brigitte Klinkert, ancienne ministre, sous la forme « on s'en souviendra », déclenchant l'ouverture d’une enquête pour « intimidation envers un élu », selon l'AFP et le journal L'Alsace[297]. Le 19 mars, le député Éric Ciotti, président du parti Les Républicains, twitte une photo montrant que les fenêtres de ses bureaux viennent d'être cassés dans la nuit à Nice[298]. Le lendemain, une enquête de police est ouverte, sans empêcher 280 personnes de manifester devant cette permanence alors qu'Éric Ciotti[119] vient de refuser, sur BFM TV-Côte d'Azur, de répondre aux questions sur l'éventuelle exclusion du parti LR des députés votant la motion de censure[119].

Menaces anonymes

Selon une information de la présidence de l'Assemblée nationale, datée du 27 mars, 33 députés, issus de la majorité présidentielle ou du parti Les Républicains, ont fait l'objet de menaces depuis le 19 mars[299], date du rejet de la motion de censure. Parmi eux, le président de LR Éric Ciotti et l'eurodéputée Agnès Evren, menacée de la guillotine. Pour la députée de Corrèze Frédérique Meunier : « On a l'impression que demain ils vont nous décapiter. C'est un vrai stress, on ne peut plus s'exprimer »[300].

La présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a déploré un contexte de « déchaînement de violences » avec des lettres de menaces anonymes reçues par des parlementaires[301]. Le député Renaissance Karl Olive a déclaré le 20 mars être venu au studio de RMC sous protection policière, après des menaces, et réclamé des sanctions[297] sans donner de précisions. Il avait déjà été menacé de mort en 2021 par un homme souffrant de problèmes psychologiques, qui le harcelait par écrit depuis 18 mois, et rodait près de chez lui, interpellé par la police ensuite le , alors qu'il attendait l'élu, devant la mairie[302].

Le 24 mars, Aurore Bergé et la députée Renaissance des Yvelines Marie Lebec dénoncent des lettres de menaces contre leurs familles, recevant le soutien explicite des députés d'autres partis, cependant parfois critiqués pour leur formulation, notamment par Maud Bregeon, députée Renaissance des Hauts-de-Seine[303]. Le Figaro a souligné que cette pratique a « suscité dégoût et indignation de toute la classe politique »[301]. Deux jours après, Yaël Braun-Pivet a révélé « avoir elle aussi reçu une lettre de menace contre ses enfants »[301], à « caractère antisémite » et longue de « deux pages »[301]. L'auteur est probablement un « récidiviste de ce type de courrier »[301], car elle a « reçu le même type de lettre, du semble-t-il même individu » et « quelques jours » seulement avant Aurore Bergé[301].

Réactions syndicales et politiques

Les leaders syndicaux et politiques interrogés dans les médias sur ces comportements les ont dénoncés : « Ce n’est pas normal », de faire ça, a souligné sur BFMTV Philippe Martinez tandis que Laurent Berger a appelé à la « non-violence » pour « garder l'opinion »[304]. « Évidemment qu’aucun d’entre nous ne peut approuver l’attaque d’une permanence parlementaire », a réagi sur LCI Jean-Luc Mélenchon[305]. Interrogé sur BFM, Bertrand Dumont (Solidaires RATP), explique que les syndicats ne sont « pas là pour donner les bons et les mauvais points »[306] et répond « on est bien d'accord, et on rappellera (aussi) qu'en 1936, on n'a pas gagné les congés payés avec des câlins, en 1968 on n'a pas gagné les accords de Grenelle avec des bouquets de fleurs », lorsque plusieurs journalistes soulignent que ces exactions sont répréhensibles et punies par la loi.

Tentatives de monnayer des votes

Selon de nombreux témoignages, le gouvernement a tenté de monnayer quelques votes à l'Assemblée en faveur de la réforme des retraites, avant de déclencher le 49.3. Le député Les Républicains des Ardennes, Pierre Cordier, a notamment déclaré sur BFMTV le 8 mars qu'un ministre lui avait envoyé des signaux dans ce sens[307]. « Un conseiller de [la Première ministre Elisabeth] Borne m'a appelé. Il m'a dit que si un sujet me tenait à cœur, il pouvait faire quelque chose si je m'abstenais… mais j'ai coupé court », a aussi raconté un député Liot à un journaliste de LCI[307]. Mathilde Panot, présidente des députées LFI a écrit le 16 mars à François Molins[307], procureur général près la Cour de cassation, pour demander la saisie de la Cour de justice de la République de ces faits et Marine Le Pen (RN) a aussi dénoncé le fait que des députés LR aient été contactés par des conseillers de ministres et des ministres leur disant que s'ils votaient la loi, ils auraient des millions pour leur circonscription.

Aurore Bergé a déclaré ensuite le 19 mars sur France Inter, que « des députés LR » étaient venus « frapper à la porte de Matignon »[307], pour proposer de voter la réforme en échange du financement à hauteur de « 170 millions d'euros » d'un « contournement autoroutier »[307], se rendant ainsi coupable du « délit de corruption », selon Benjamin Morel, maître de conférence en droit public à l'Université Paris 2 Panthéon-Assas[307]. Le député LFI Antoine Léaument a estimé qu'Aurore Bergé devrait en ce cas saisir le procureur de la République[307]. Ces pratiques sont selon Benjamin Morel interdites, car « toute limitation de la liberté d'un vote d'un député ou modification de son orientation correspond théoriquement à la définition de la corruption politique »[307]. Le Canard enchainé indique le 22 mars que le gouvernement a tenté de convaincre les trois députés nationalistes corses de ne pas voter la motion de censure en proposant la création d'un Centre hospitalier universitaire dans l'île. Les députés ont néanmoins voté la censure et le projet de CHU a été abandonné[308][source insuffisante].

Informations fallacieuses

Les infox et informations fallacieuses qui ont circulé pendant le mouvement ont entrainé une activité importante de vérification des faits dans les médias. « Le plus terrible, c'est qu'on nous reproche plus d'avoir menti que d'avoir voulu faire passer cette réforme », se désole-t-on au gouvernement, selon le magazine Le Point[101].

Commentaires et réactions

En France

Commentaires de la majorité

Le président de la République Emmanuel Macron, soucieux d'équilibre des comptes des régimes de retraite pour « ne pas baisser les pensions »[309], a le 22 mars, au journal de 13 heures de TF1, comparé les manifestations aux mouvement violents qui ont secoué le Brésil et les États-Unis[310], en déclarant que « quand les États-Unis d'Amérique ont vécu ce qu'ils ont vécu au Capitole, quand le Brésil a vécu ce qu'il a vécu (...), je vous le dis très nettement », « on ne peut accepter ni les factieux ni les factions »[310], ce qui a déclenché une vague de réactions syndicales, comme le lendemain à Châteauroux, où la manifestation pacifique traditionnelle a quitté son parcours prévu pour improviser la traversée d'une galerie marchande et signaler à la police que les « factieux » qui « n'en étaient pas pourraient le devenir »[310]. Le secrétaire général de l'Elysée, Alexis Kohler a ensuite appelé en fin mars Laurent Berger, de la CFDT « pour échanger sur l'ambiance » et ce dernier lui a réitéré sa demande de "faire une pause" sur la réforme des retraites[311].

La Première ministre Élisabeth Borne, invitée six jours plus tôt du journal de 20 heures de TF1, s'y était dite « très choquée » par les huées des oppositions à l'Assemblée[103] lors de l'annonce du recours au « 49.3 » quelques heures plus tôt[103], y voyant « le chaos, le désordre »[103] et « le fait qu'un certain nombre de groupes ne respectent pas nos institutions »[103], ce dont les Français modestes « paieront les conséquences »[103], malgré 68 % des Français assurant « ressentir de la colère devant l'utilisation du 49.3 », selon un sondage Elabe pour BFMTV[118] et 82 % estimant que ce choix serait « une mauvaise chose », selon un autre sondage, le même jour d'Harris Interactive[98]. Les députés NUPES avaient accueilli, juste avant, l'annonce officielle du recours au 49.3 par la Première ministre en chantant « La Marseillaise » dans l'Hémicycle[98]. Élisabeth Borne a ensuite souhaité dans un entretien à l'AFP « mettre de l'apaisement » avec les syndicats, se disant à leur « disposition » pour les rencontrer sur d'autres sujets[312].

La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a reconnu le 26 mars ne pas avoir réussi à « créer un consensus large » sur la réforme et plaidé, une fois la loi adoptée sans vote, pour une reprise au « plus tôt » des négociations avec les syndicats, sans mettre « des préalables ou des conditions à la discussion »[313], mais pas sur la loi[313]. Deux jours plus tôt, elle avait demandé aux politiques, syndicats et journalistes « d'appeler au calme », sous-entendant qu'ils « cautionnent » qu'un retrait de la loi puisse « passer par de la violence », en écho à Emmanuel Macron qui venait de critiquer les syndicats, selon elle coresponsables d'« un échec collectif »[286].

Commentaires de l'opposition

Au RN, Marine Le Pen, qui depuis 2012 plaide pour une retraite à 60 ans, à la différence de son père[314], s'est dite choquée par les « propositions d'achats de votes » par des conseillers de ministres et des ministres, dont des députés LR ont témoigné[315] tandis que Jordan Bardella a accusé Macron de « spéculer sur la violence ». « On a un incendiaire au sommet de l'État », avait fustigé Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, dès le déclenchement du « 49.3 »[316]. Critiques similaires à gauche, Fabien Roussel (PCF) accusant Emmanuel Macron de « créer un climat de guerre civile » et « de tout faire pour susciter tant de colère qu'elle déborde […] et retourner l’opinion contre les manifestations »[317]. Au PS, François Hollande a accusé son successeur d'avoir « exacerbé les tensions »[318] et vu « un double passage en force »[319] dans l'utilisation de l'article 49.3, le président du groupe à l'Assemblée nationale Boris Vallaud dénonçant lui un « forcené, en tête à tête avec lui-même », avec une « lance à incendie entre les mains »[320].

Pour le chef d'EELV Yannick Jadot, la réforme est « socialement injuste et humainement abjecte », Emmanuel Macron n'ayant « pas été élu sur la réforme des retraites » car seule « une partie minoritaire » de son électorat y souscrit, « y compris de son électorat de second tour »[321].

Jean-Luc Mélenchon, leader de La France insoumise, invité du 20 heures de TF1, a proposé à Emmanuel Macron de « laisser le dossier à ceux dont c'est le boulot », les administrateurs des caisses de sécurité sociale élus par les salariés et les employeurs[322], en soulignant que « la sécurité sociale n'est pas à l'État, elle appartient aux cotisants ».

Commentaires de LR et de Reconquête

La direction du parti Les Républicains a finalement refusé d'exclure du parti les 19 députés ayant voté la motion de censure contre le gouvernement, Éric Ciotti reconnaissant dès le lendemain « une épreuve et un échec » puis critiquant l'intervention d'Emmanuel Macron sur TF1 du 22 mars[323] pour ses solutions « pas à la hauteur de la crise ». « Je respecte les positions de chacun de mes collègues. Je ne peux pas leur en vouloir », a déclaré sur BFM Olivier Marleix, président du groupe LR à l'Assemblée[324]. Fin février, Éric Ciotti avait démis de ses fonctions le numéro 2 du parti Aurélien Pradié, des cadres lui reprochant de saper « l'autorité » d'Éric Ciotti par un manque d'esprit collectif[325].

Aurélien Pradié avait menacé « de ne pas voter » la réforme des retraites jugeant son contenu sur les carrières longues inadapté, « alors même que la direction de LR semblait avoir conclu un accord avec le gouvernement »[325]. « Qu'il soit applaudi par la NUPES a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase », a expliqué l'entourage d'Éric Ciotti. Malgré le changement de ton de la direction de leur parti à la fin mars, un collectif des jeunes LR militant dans trois départements bretons, Morbihan, Ille-et-Vilaine et Manche, a claqué la porte le 27 mars 2023, déclarant son désaccord, dans un communiqué disant que « le réveil français ne viendra pas des rangs d'un parti qui donne tacitement son accord à la politique d'Emmanuel Macron »[326].

Éditorialistes et presse

Selon une synthèse du quotidien Le Progrès, le recours au 49.3 a été « sévèrement jugé à l'étranger » car « la plupart des titres de presse internationaux se montrent très durs avec l'exécutif français », les expressions comme « option nucléaire », « brutal », « fin de quinquennat » ou encore « échec » y florissant[327].

Le quotidien Ouest-France juge cette réforme des retraites « coûteuse sur le plan social, coûteuse sur le plan politique » et ne dégageant pas les « marges budgétaires espérées » par ses promoteurs[328].

L'éditorialiste Alain Duhamel considère ce mouvement comme la conséquence d'une « grave crise de société »[329], tandis que Maud Vergnol dans L'Humanité estimé qu'Emmanuel Macron, « l'incendiaire de l'Élysée » est « l'unique responsable » d'une « crise de régime »[330].

Le magazine Le Point a estimé qu'il « faudra un jour s'attarder sur les erreurs et les ratages qui ont, depuis trois mois au moins, rythmé le cheminement de cette maudite loi »[101].

Économistes et sociologues

Plus de 140 économistes dont Dominique Méda, Philippe Askenazy ou André Orléan, ont publié le 24 mars 2023 dans le magazine Alternatives économiques, classé à gauche, un appel au président de la République à ne pas promulguer la loi sur les retraites et à ouvrir au plus vite des assises nationales du travail et de l’emploi, en vue de la transition écologique[331] en estimant que « suspendre un texte qui met le feu aux poudres » serait « un acte courageux », qui « ne revient pas à nier les problèmes mais à les voir »[331].

Pour l'économiste Michaël Zemmour, l'un de leurs chefs de file dans les médias, « le gouvernement a créé la situation de blocage depuis le début »[332] car il « refuse de chercher d'autres recettes pour financer les retraites »[333] et fait des choix qui pénalisent « ceux qui ont commencé à travailler tôt », particulièrement, « les femmes avec carrière et ayant eu des enfants »[334].

Selon le sociologue français Guy Groux, la forte inflation constatée depuis le début de l'année 2023 peut jouer sur la capacité de mobilisation des grévistes dans la durée mais ce mouvement peut cependant s'étendre sur des revendications liées au pouvoir d'achat[335]. Selon lui la situation n'a « jamais été aussi bloquée socialement et politiquement depuis les grèves de 1995 », voire même mai 68[3] et il est à craindre "qu'avec les débordements de violence, on arrive à un accident tragique"[3].

Essayistes

L'essayiste Alain Minc a déclaré sur le site Boursorama, lors de l'interview du 21 mars aux télévisions d'Emmanuel Macron, que la réforme est « fondamentale pour la crédibilité internationale de la France »[336]. Autre ancien proche de Nicolas Sarkozy, qu'il avait conseillé pour la présidentielle 2007, Henri Guaino s'est au contraire déclaré « solidaire » du mouvement de blocage prévu par l'intersyndicale le 7 mars[337].

Dans le monde

Institutions

Le Conseil de l'Europe s'est alarmé le vendredi 24 mars d'un « usage excessif de la force » envers « les manifestants contre la réforme des retraites » appelant la France à respecter le droit de manifester[338],[339]. « La violence, d'où qu'elle vienne, ne saurait en aucun cas être utilisée comme un moyen de résoudre une crise sociale et/ou politique » a déclaré la Commissaire aux droits de l'homme Dunja Mijatovic sur le site du Conseil de l'Europe, regrettant que « des personnes aient été blessées parmi les manifestants et les forces de l'ordre »[340].

Presse

« Il est temps de mettre fin à la Cinquième République, avec sa présidence toute-puissante — la chose la plus proche dans le monde développé d’un dictateur élu » a estimé le quotidien conservateur britannique Financial Times[341], en insistant sur le rôle d'Emmanuel Macron dans le mécontentent. Preuve du désenchantement pour la Vème république selon lui[341], ses trois derniers présidents, Nicolas Sarkozy, François Hollande et Macron, ont eu globalement des côtes de popularité entre 20% et 40%, là où leurs prédécesseurs Mitterrand (président de 1981 à 1995) et Chirac (1995-2007) obtenaient de 40% à 60 %[341].

Le quotidien américain The New York Times a jugé qu'Emmanuel Macron sera « affaibli et plus isolé » après la réforme[342] et le quotidien italien La Repubblica qu'il « défie l'Assemblée et le peuple »[342], l'anglais The Daily Telegraph le considérant comme un « canard boiteux »[342]. Un présentateur allemand a parlé de « Grosse Bertha » pour parler du recours au 49.3, jugé excessif[342].

Après l'annulation de la visite officielle du roi Charles III le vendredi 24 mars, Daily Mail donne « le ton des éditoriaux » de la presse anglaise, commentant « une humiliation pour Emmanuel Macron et pour la France »[343]. « Il sera bien difficile d’établir un itinéraire (...) afin d'éviter les manifestations, les piquets de grève, les graffitis et des services publics en déroute », ironisait déjà trois jours avant cette décision le Daily Telegraph[344]. Le quotidien Daily Mirror a de son côté rapporté des rumeurs selon lesquelles les conseillers en communication d'Emmanuel Macron ont finalement craint d'offrir l'image d'un « moment Marie Antoinette », en référence aux événements de 1789 en France lorsque des femmes sont venues implorer la Reine, devant le château de Versailles, de leur donner du pain[345].

Gouvernements étrangers

Nasser Kanaani, porte-parole du ministère des Affaires étrangères de l'Iran condamne sur Twitter le 11 mars, l'« usage de la violence de la police française », et dénonce « le manque d'engagement du gouvernement français envers les principes de la démocratie et de la liberté d'expression. »[346].

Hommes d'affaires

Sur le réseau social Twitter dont il est propriétaire, le milliardaire Elon Musk a réagi aux manifestations, en marquant son soutien au projet de réforme le 18 mars, en déclarant que « l'âge de la retraite en France est trop bas », posant « un vrai problème »[347].

Notes et références

Notes

  1. Fage, La Voix lycéenne, Jeunes EELV, etc.

Références

  1. a b c d e f g et h Article de William Molinié, sur Europe 1, le 7 février 2023 [1]
  2. a b c et d "Réforme des retraites en France: les manifestants ne désarment pas" le 27/03/2023 par Joëlle Meskens, du quotidien belge Le Soir [2]
  3. a b et c Guy Groux, chercheur au Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), cité dans "Une situation « bloquée » comme jamais depuis 1995, estime un expert", article de l'AFP, repris par le quotidien Ouest-France le 27 mars 2023 [3]
  4. Analyse par l'AFP des données du site gouvernemental des prix des carburants, le 27 mars 2023 [4]
  5. a et b Article par Clément Machecourt le 30 mars 2023, dans Actu
  6. Article par Margaux Fodéré, avec AFP, le 27 mars 2023 sur Europe1 [5]
  7. "Grève des éboueurs à Paris: préavis levé chez un prestataire privé", par l'AFP le 27 mars sur BFM TV [6]
  8. a et b "RETRAITES: ÂGE LÉGAL, DURÉE DE COTISATION... 80 ANS D'ÉVOLUTIONS DU SYSTÈME PAR RÉPARTITION" par Paul Louis, le 21 janvier 2023 sur BFM TV]] [7]
  9. a b c d et e "Retraite à 65 ans : Laurent Berger refuse de "discuter avec un pistolet sur la tempe", dépêche AFP reprenant son interview au JDD, citée par TF1 le 2 octobre 2022[8]
  10. a b c d e et f "Retraites, la bataille des comparaisons internationales" article dans le quotidien La Croix par Nathalie Birchem, le 12 septembre 2010
  11. a b c d e f g h i j k l m et n "Réforme des retraites : pourquoi il est peu pertinent de comparer les systèmes européens" article par Mathilde Damgé, Dorian Jullien et William Audureau, article le 27 février 2023 dans Le Monde [9]
  12. "Retraites : depuis les réformes de 2010 et 2013, le nombre de Français partis avec une décote a-t-il vraiment doublé ?" par Thomas Dezspot sur TF1 le 14 mars 2023[10]
  13. a b c d e f g h i j et k "Age de départ à la retraite : les clés pour comprendre un débat relancé", par Gaël Lombart le 18 mars 2019 dans Le Parisien [11]
  14. "Dix points sur les systèmes de retraites en Europe " par Jan Kroon le 7 février 2023 dans Le Grand continent [12]
  15. a et b Robine J.M., Colvez A., Bucquet D., Hatton F., Morel B. & Lelaidier S. (1986) « L'espérance de vie sans incapacité en France en 1982 ». Population (french edition), 1025-1042.
  16. Robine J.M & Mormiche P. (1993) « L'espérance de vie sans incapacité augmente ».
  17. Sieurin A., Cambois E. & Robine J.M. (2011) « Les espérances de vie sans incapacité en France: une tendance récente moins favorable que dans le passé », Ined.
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Voir aussi

Articles connexes