Massacre de Be'eri
Massacre de Be'eri | |||
La façade d'une des maisons de Be'eri après le massacre. | |||
Date | 7 octobre 2023 | ||
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Lieu | Be'eri (Néguev occidental - ![]() |
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Victimes | Civils israéliens | ||
Type | Fusillade de masse, tuerie de masse, kidnappings | ||
Morts | 130 civils israéliens au moins[1],[2]
103 membre du Hamas[3] |
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Disparus | 50 au moins[1] | ||
Auteurs | ![]() |
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Guerre | Guerre Israël-Hamas de 2023 | ||
Coordonnées | 31° 25′ nord, 34° 29′ est | ||
Géolocalisation sur la carte : Israël
Géolocalisation sur la carte : district sud
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Le massacre de Be'eri se déroule le , au début de la guerre Israël-Hamas de 2023, dans le cadre de l'attaque du Hamas contre Israël.
Les combattants du Hamas, après avoir pénétré en Israël à partir de la bande de Gaza, perpètrent un massacre dans le kibboutz de Be'eri.
Le bilan est de 130 personnes civiles tuées et une cinquantaine d'enlèvements.
Contexte
Le kibboutz de Be'eri est situé dans le conseil régional d'Eshkol, au nord-ouest du désert du Néguev, à proximité de la frontière entre la bande de Gaza et Israël.
La communauté, fondée en 1946, compte 1 200 habitants[1]. Ses membres sont généralement de gauche laïque et comprennent de nombreux militants pacifistes[4].
Le massacre de Be'eri se déroule un jour de Shabath et de fête de Sim'ha Torah, jour férié en Israël.
Attaque
Les assaillants du Hamas envahissent le kibboutz le vers sept heures[1] au même moment que l'attaque du festival de musique de Réïm[1]. Ce groupe est composé de militants appartenant au bataillon Nuseirat des Brigades Izz ad-Din al-Qassam dirigé par Moathe Abed al-Rahman[Note 1],[5]. Le commando s'élève à 70 hommes[1] et se déplace à l'aide de motos et camionnettes, après avoir franchi la barrière de séparation. Ils sont armés de mitrailleuses et de lance-grenades[6]. Les militants du Hamas sont divisés en escouades ayant chacune « une mission et une zone d’opération propre »[7] sachant ce qu'elle doit faire et l'une d'elle installe son quartier général dans une école maternelle du village, alors que deux jardins d'enfants deviennent le siège local du Hamas[7].
Après avoir entièrement envahi le village, les activistes vont de maison en maison, essayant d'entrer par effraction et de tuer ou capturer les habitants. Lors, des enfants sont assassinés dans leurs lits[7] et d'autres personnes sont longuement torturées avant de mourir[8]. Ils tirent également sur des bâtiments et y mettent le feu afin de faire sortir de leur pièce de sécurité les occupants qui étouffent pour les abattre ou les laissant brûler vifs, tuant ainsi de nombreux habitants. Ils sont accompagnés d'une équipe de cameramen et de journalistes qui documentent l'attaque et la présentent comme une victoire palestinienne[9].
Durant ces événements, les caméras de surveillance du kibboutz enregistrent l'irruption de citoyens palestiniens dont des enfants, des handicapés ou des personnes âgées, arrivés en camionnette ou en vélo tout au long de la matinée du 7 octobre et pillant tout ce qui se trouvait à proximité, comme des vélos, des téléviseurs et d'autres objets, et même tentant de voler un tracteur du kibboutz[10],[11].
L'attaque et les combats durent environ 17 heures[9] alors que le groupe de défense du kibboutz commence par affronter seul les agresseurs[7], avant que les forces armées israéliennes interviennent d'abord avec un hélicoptère devenu rapidement inopérant puis avec plusieurs unités d'élite dans l'après-midi de ce même jour, en prenant des « décisions difficiles » comme « bombarder des maisons avec leurs occupants afin d'éliminer les terroristes ainsi que les otages » selon le témoignage de Tuval Escapa, responsable de la sécurité du kibboutz[12], tandis que d'autres sont libérés après 18 heures de captivité[7]. Les combats cessent ainsi le lendemain vers midi après la neutralisation de 103 assaillants palestiniens[7]. Yasmin Porat, une habitante, également témoigné en ce sens.
Le bilan provisoire de l'attaque est de 108 morts (soit 10 % de la population de Be'eri) ; le chef régional de l'organisation humanitaire ZAKA s'occupant d'identification des corps, indique à Sky News qu'il a découvert « deux tas de dix enfants chacun attachés dans le dos » et brûlés vifs à Be'eri, et qu'environ 80 % des cadavres recueillis à Beeri et à Kfar Aza présentent des signes de torture[8][Information douteuse]. Au moins 50 personnes ont été enlevées dont des femmes, des enfants et des nourrissons[13],[1]. Parmi elles, figure Viviane Silver, portée disparue, membre important d'organisations humanitaires israéliennes[Note 2] oeuvrant pour les droits de l'homme palestiniens dans les territoires occupés[4], ou conduisant des Gazaouis malades vers des hôpitaux israéliens[14].
Le massacre commis dans le kibboutz est comparé à un pogrom[15]. L'ONG Human Rights Watch conclut à des crimes de guerre commis par le Hamas[16].
Après les combats, le kibboutz dévasté[17] de Be'eri ressemble à un camp militaire, avec de tout côté des chars, des véhicules militaires, des soldats et des volontaires de ZAKA[7].
Suites
En réponse au massacre dans ce kibboutz et dans les autres villages environnants, Israël lance l'opération Épées de fer.
Le 24 octobre 2023, les Forces de Défense Israéliennes annoncent avoir tué Moathe Abed al-Rahman, commandant adjoint du bataillon Nuseirat, qui a dirigé le massacre de Be'eri[18].
Notes et références
Notes
- Abed Alrahman est tué deux semaines plus tard.
- Vivian Silver milite auprès de l'ONG israélienne B'Tselem, l’organisation Women Wage Peace ainsi qu’à The Road to Recovery.
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Be'eri massacre » (voir la liste des auteurs).
- Philippe Mathé, « Attaque contre Israël : ce que l’on sait du massacre dans le kibboutz de Be’eri qui a fait 108 morts », Ouest France, 10 occtobre 2023 (lire en ligne, consulté le ).
- Yannick Vely, « Attaque du Hamas en Israël : les massacres de Be’eri et de Kfar Aza », Paris Match, (lire en ligne, consulté le ).
- Roni Green Shaulov, Yoav Zitun, « Charred remains of mother, son recovered 11 days after Hamas massacre », sur ynetnews.com, (consulté le ).
- (en) Rabin, Roni Caryn, « Peace Activists Are Among the Israelis Missing and Killed - The New York Times », sur web.archive.org, (consulté le )
- (en-US) « Israel kills three Hamas commanders, one who took part in massacre », sur The Jerusalem Post, (consulté le )
- (en) Professor Julian Richards, « PROFESSOR JULIAN RICHARDS: The whole world could pay a terrible price for the failure of Israel's 'invincible' security services », Daily Mail, (consulté le )
- Tami Harel, « Entre mares de sang et jouets déchiquetés : les journalistes du monde entier sur les lieux du massacre de Be’eri », sur I24news, (consulté le )
- (en) Stuart Ramsay, « Israel-Hamas war: Recovered bodies show 'bloodthirsty' gunmen 'took time over torture' - and that Hamas has changed », sur Sky News, (consulté le )
- (en) Canaan Lidor, « Kibbutz Be’eri bloodbath reminds Israelis of fears and fortitude from 1948 », The Times Of Israel, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) « בוזזים מכל הבא ליד: התיעוד החדש מהמתקפה הרצחנית על קיבוץ בארי » [« une vidéo sur la chaîne "Kan" »] (consulté le )
- « Choquant | Propriétés et effets personnels : documentation du pillage par le Hamas dans le kibboutz Bari , sur le site Channel 7 », sur www-inn-co-il.translate.goog, (consulté le )
- (he) Nir Hasson , « בקיבוצי העוטף מנסים להסתכל קדימה: "המטרה מול עיניי — לחזור הביתה" », Haaretz, (consulté le )
- (he) « עדויות תושבי העוטף ממתקפת הפתע על ישראל: "טובחים כאן בתינוקות" | ישראל היום », sur www.israelhayom.co.il, (consulté le )
- « Vivian Silver, otage présumée, est membre de Women Wage Peace », sur fr.timesofisrael.com, (consulté le )
- (en) Quique Kierszenbaum, « ‘It was a pogrom’: Be’eri survivors on the horrific attack by Hamas terrorists », The Guardian, (lire en ligne, consulté le ).
- Meg Kelly and Sarah Cahlan, « Video shows death of Israeli hostages in Hamas custody outside of Gaza - The Washington Post », sur web-archive-org (https://www.washingtonpost.com/investigations/2023/10/09/israel-hamas-hostage-death/), (consulté le )
- (he) « תמונות החורבן: כך נראו בארי וכפר עזה לאחר הטבח - וואלה! חדשות » [« Photos des destructions : voici à quoi ressemblaient Bari et Kfar Gaza après le massacre »], sur וואלה!, (consulté le )
- Emanuel Fabian, « Cinq commandants de la défense aérienne du Hamas tués – Tsahal », sur fr.timesofisrael.com, (consulté le )