Luis Antonio Tagle
Luis Antonio Tagle | ||||||||
![]() Crédit image: Perrant licence CC BY-SA 4.0 🛈 Luis Antonio Tagle en 2016. | ||||||||
Biographie | ||||||||
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Nom de naissance | Luis Antonio Gokim Tagle | |||||||
Naissance | Manille (Philippines) |
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Ordination sacerdotale | ||||||||
Cardinal de l'Église catholique | ||||||||
Créé cardinal |
par le pape Benoît XVI |
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Titre cardinalice |
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Évêque de l'Église catholique | ||||||||
Ordination épiscopale | par le Card. Jaime Sin |
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Dernier titre ou fonction | Préfet de la Congrégation pour l'évangélisation des peuples | |||||||
Préfet de la Congrégation pour l'évangélisation des peuples puis pro-préfet du dicastère pour l'évangélisation | ||||||||
Depuis le | ||||||||
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Archevêque de Manille | ||||||||
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Évêque d'Imus | ||||||||
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![]() Crédit image: I, SajoR licence CC BY-SA 2.5 🛈 | ||||||||
« Dominus est » (Jn 21,7) (« C'est le Seigneur ») |
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(it) Notice sur vatican.va | ||||||||
(en) Notice sur catholic-hierarchy.org | ||||||||
Luis Antonio Tagle, né le à Manille, est un prélat philippin du diocèse d'Imus dont il devient l'évêque en . En , il est nommé archevêque de Manille. Le , il est créé cardinal par Benoît XVI. En , il est appelé à Rome comme préfet de la congrégation pour l'évangélisation des peuples et depuis le , il est pro-préfet du dicastère pour l'évangélisation.
Il est cité comme l'un des principaux papabili progressistes du conclave de 2025.
Biographie
Formation
Luis Antonio Tagle naît à Manille de parents catholiques romains : Manuel Topacio Tagle, du groupe ethnique tagalog (austronésien), et son épouse Milagros Gokim, du groupe ethnique tsinoy (chinois), tous deux employés de banque[1] et dont il est le fils aîné. Au cours d'une interview, il évoque avec émotion son grand-père maternel chinois qui, enfant, avait été migrant et avait dû quitter la Chine pour se réfugier aux Philippines[1].
Son grand-père paternel est originaire d'Imus, dans le sud-ouest de l'île de Luçon ; sa famille paternelle appartenait à la principalía [2] (la classe aristocratique et gouvernante des Philippines, pendant l'époque coloniale espagnole, au côté de l'intelligentsia des ilustrados, à la fin du XIXe siècle).
Après des études primaires et secondaires à la St. Andrew's School de Parañaque, Luis Antonio Tagle fréquente le séminaire San Jose de Manille, où il obtient une licence de philosophie en 1977. Il entre ensuite au séminaire Saint-Joseph et fait ses études de théologie à l'université Ateneo de Manila.
Il est ordonné prêtre pour le diocèse d'Imus le . En 1987, il part pour les États-Unis, d'où il revient en 1991, titulaire d'un doctorat en théologie de l'université catholique d'Amérique qu'il obtient avec les honneurs (Summa cum laude) en soutenant une thèse sur la notion de collégialité épiscopale telle que développée lors du concile Vatican II et l'influence du pape Paul VI sur celle-ci.
Il exerce les fonctions de directeur spirituel puis de recteur du séminaire diocésain d'Imus de 1985 à 1992 avant de partir pour Rome approfondir ses études.
En 1997, il est nommé à la commission théologique internationale placée à l'époque sous la présidence du cardinal Joseph Ratzinger : il est alors considéré comme « une des voix les plus représentatives de la pensée théologique asiatique »[3]. De 1995 à 2002, il est membre du comité éditorial supervisant le projet L'histoire de Vatican II[4] basé sur les travaux de l'université de Bologne.
Évêque
De retour aux Philippines, il est recteur de la cathédrale d'Imus de 1998 à 2001 lorsque Jean-Paul II le nomme évêque d'Imus. Il reçoit la consécration épiscopale le suivant des mains du cardinal Jaime Sin, alors archevêque de Manille.
En 2005, il est le plus jeune des évêques à participer au synode sur l'Eucharistie et il est élu au conseil post-synodal[3].
Au cours de son épiscopat à Imus, il porte une attention particulière aux jeunes, mettant en ligne chaque semaine un message vidéo. En 2009, le diocèse d'Imus accueille la première rencontre des jeunes d'Asie, version continentale des JMJ[3].
En 2008, il est l'un des intervenants au Congrès eucharistique de Québec.
Archevêque de Manille
Le , le pape Benoît XVI, ayant accepté la démission présentée pour raison d'âge par le cardinal Gaudencio Rosales, le nomme archevêque de Manille et primat des Philippines. Son installation a lieu le (fête de Notre-Dame de Guadalupe), après un voyage en Terre sainte. Le , il est nommé membre de la Congrégation pour l'éducation catholique, avec un mandat renouvelable de cinq ans[5]. Il reçoit le pallium des mains du pape le aux côtés de plusieurs autres archevêques, dont l'archevêque de Séoul Andrew Yeom Soo-jung.
Cardinal
Le , le pape annonce que Tagle sera créé cardinal lors du consistoire, qui se tient un mois plus tard[6],[7]. Le , Benoît XVI préside son cinquième consistoire ordinaire public et élève Luis Tagle au collège des cardinaux[8] avec le titre de cardinal-prêtre de San Felice da Cantalice a Centocelle. Le , le cardinal Tagle est nommé membre de deux conseils pontificaux : celui pour la famille et celui pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement[9]. Il participe au conclave de 2013 qui élit le pape François.
Le , à l'occasion de la confirmation du préfet de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique, il est nommé membre de cette congrégation par François[10], et, le suivant, il est nommé membre de la congrégation pour l'évangélisation des peuples[11]. Succédant au cardinal hondurien Oscar Andres Rodriguez Maradiaga, archevêque de Tegucigalpa, il devient en 2015 président de Caritas Internationalis, jusqu'à la mise sous tutelle de cette association en novembre 2022.
Durant la visite du 15 au 19 janvier 2015 du pape François aux Philippines, le cardinal Luis Antonio Tagle a délivré au pape, dans une réunion privée, l'ordre de mission du Global Catholic Climate Groupe - qui deviendra le mouvement Laudato si' en 2021 - selon des leaders d'organisations qui font partie du mouvement[12].
Du lundi 23 au vendredi , il prêche les exercices spirituels aux prêtres romains sur le thème « Le Dieu de la miséricorde », où, dès le début de la semaine, s'appuyant sur les attentats des semaines précédentes, précise dans une entrevue avec Radio Vatican : « Tout acte de violence est une manifestation d'un manque de miséricorde. Tel est le mystère qui fait de nous tous silencieux en face de la violence », le cardinal réaffirme que le prochain Jubilé de la Miséricorde est une réponse claire à la violence[13].
Le , en la solennité de l'Immaculée Conception, il est nommé préfet de la Congrégation pour l'évangélisation des peuples[14].
Le , par un rescrit au nom du pape François, le cardinal Tagle est élevé au rang de cardinal-évêque sans diocèse suburbicaire[15],[16].
Avec l'entrée en vigueur de la constitution apostolique Praedicate evangelium du pape François le , le cardinal Tagle devient pro-préfet du nouveau dicastère pour l'évangélisation.
Lors du conclave de 2025, il est considéré comme l'un des principaux papabili progressistes par la revue géopolitique Le Grand Continent[17].
Armoiries

Les armoiries mises à jour de Tagle conservent tous les éléments essentiels figurant dans le côté senestre de ses armoiries en tant qu’archevêque de Manille. Maintenant qu’il n’est plus l’ordinaire en fonction, les armoiries de l’archidiocèse ne sont plus représentées.
Les armoiries adoptent une autre partition afin d’ordonner les pièces du blason de manière héraldique correcte.
L’écu se divise tiercé en pairle renversé.
Dans le champ d’or du côté dextre, on trouve une Bible ouverte portant les lettres grecques « Alpha » et « Omega », accompagnée d’une représentation du Bon Pasteur portant un agneau sur ses épaules et tenant un bâton de berger dans sa main droite. Un filet est suspendu à son bras droit, son extrémité dextre s’ouvrant largement vers le bas. Cinq poissons s’entremêlent dans le filet.
Depuis la pointe du champ d’azur du côté senestre s’élève une colonne corinthienne d’or, surmontée du monogramme blanc (Argent) de la Vierge Marie, couronné et entouré de douze étoiles d’or. Ce symbole renvoie à Notre‑Dame du Pilier, patronne de la paroisse d’origine et du diocèse natal de Tagle. La colonne corinthienne remplace la colonne ionique de ses armoiries précédentes. Il s’agit du même type de colonne qui supporte l’image de la Vierge sur la Piazza di Spagna, à Rome, située juste en face du bureau de Tagle en tant que préfet du Dicastère pour l’évangélisation des peuples.
La pointe triangulaire de sinople (Vert) de l’écu porte une équerre de charpentier d’or (Or) superposée à deux lys blancs (Argent) avec tige et feuilles.
Derrière l’écu se dresse une croix archiépiscopale ; l’ensemble est surmonté d’un galero rouge (Gules) d’où pendent, de chaque côté, quinze houppes rouges, disposées en 1, 2, 3, 4 et 5[18].
En langage héraldique, le blason se décrit ainsi :
Tiercé en pairle renversé d’or, d’azur et de sinople ; au côté dextre, rangés en fasce, une Bible ouverte chargée des lettres grecques Α et Ω de sable, et la figure du Bon Pasteur au naturel portant un agneau sur ses épaules et tenant un bâton de berger de bois au naturel dans sa main dextre, un filet de sable suspendu du bras dextre du Bon Pasteur jusqu’à la pointe dextre de la fasce, cinq poissons de sable pris dans le filet ; au côté senestre, sortant de la pointe, une colonne corinthienne d’or surmontée du monogramme de la Vierge Marie d’argent, couronné et entouré de douze étoiles du premier ; en pointe, une équerre de charpentier d’or brochant sur deux lys tiges et feuillés, le tout d’argent.
La devise de Tagle provient de l’Évangile selon Jean 21 : 7, Dominus Est (« C’est le Seigneur ! »).
Écrits
- La communauté de Pâques
« En tant que communauté chrétienne, nous devons redécouvrir, retrouver et nous réapproprier la puissance de Pâques, cet élément central de notre foi – espérance d'une vie nouvelle à venir – qui est le plus puissant symbole de la foi qui puisse transformer nos vies, notre Église, notre pays et le monde.
En remontant aux récits de Pâques dans l'Écriture, nous espérons voir avec une clarté renouvelée comment la foi au Seigneur ressuscité fait naître une communauté. Après l'arrestation de Jésus au jardin des Oliviers, ses disciples se dispersèrent. C'était probablement la peur qui les poussait à se cacher.
Déçus d'eux-mêmes, et même de Jésus, ils avaient dû perdre leur zèle d'autrefois à travailler ensemble pour la libération d'Israël. La mission de Jésus avait échoué. Ils lui avaient également fait défaut, en tant qu'amis et disciples. Ils avaient perdu leur chemin. Ils se séparèrent les uns des autres. Comment les disciples dispersés retrouvèrent-ils leur chemin les uns vers les autres ? Qu'est-ce qui les a réunis à nouveau en tant que communauté ? C'est leur croyance commune au Seigneur ressuscité qui leur était apparu. Ses paroles n'avaient pas été de condamnation, mais de paix.
La communion, brisée par l'infidélité et l'égoïsme, fut guérie et restaurée par celui qui avait triomphé du péché et de la mort. »
— Card. Luis Antonio Tagle, Peuple de Pâques, communauté vivante, Paris, Médiaspaul, 2014, p. 20-21.
Distinctions
Officier de la Légion d'honneur (par l'ambassadrice Florence Mangin le [19])
Bibliographie
- Luis Antonio G. Chito Tagle, Enzo Bianchi et Philippe Charpentier de Beauvillé (trad. de l'anglais), Peuple de Pâques, communauté vivante, Paris, Editions Médiaspaul, coll. « Spiritualité HC », , 206 p. (ISBN 978-2-7122-1305-3)
- Cindy Wooden (trad. de l'anglais), Luis Antonio Tagle : Un cardinal hors du commun, Paris, Editions de l'Emmanuel, , 160 p. (ISBN 978-2-35389-513-7)
- Luis Antonio G. Tagle (trad. de l'italien), Au risque de Dieu : dans le monde actuel, Paris, Salvator, , 192 p. (ISBN 978-2-7067-1592-1)
- Abbé Matthieu Dauchez et Luis Antonio G. Tagle (Préface), Pourquoi Dieu permet-il cela ? : Les enfants des rues face à la question du mal, Paris/Perpignan, Artège Editions, coll. « Art.Relig.& Société », , 192 p. (ISBN 979-10-336-0760-1)
- Luis Antonio Tagle, Lorenzo Fazzini et Philippe Baillet (traducteur) (trad. de l'italien), Dieu n'oublie pas les pauvres, Paris, Les éditions du Cerf, , 171 p. (ISBN 978-2-204-11712-8)
Notes et références
- (en) Hannah Brockhaus, « Cardinal Tagle chokes up while recalling grandfather’s migration story », sur Catholic News Agency, (consulté le ).
- ↑ Camille Lescard, « Cardinal Tagle , « le François asiatique » : futur chef de l’Église ? », sur Tribune Chrétienne, (consulté le ).
- (it) Luis Antonio Antonio Tagle arcivescovo di Manila, Avvenire 14 octobre 2011, p. 21
- ↑ Res Novae : Après le Pape Bergoglio, le Pape Tagle ? - Rédigé par l'abbé Claude Barthe le 04 février 2019. Il y a un Tagle que l’on pourrait qualifier de militant, celui qui s’est chargé de rédiger, dans L’Histoire du Concile Vatican II, le long chapitre concernant ce que l’on appelle « la Semaine noire », à la fin de la 3e session, en novembre 1964.
- ↑ Bulletin de presse du 12 juin 2012, vatican.va.
- ↑ (it) « Annuncio di concistoro per la creazione de sei nuovi cardinali », sur press.vatican.va, (consulté le ).
- ↑ « Le collège des électeurs du pape élargi », Le Figaro, (lire en ligne).
- ↑ Frédéric Mounier, « Créant six nouveaux cardinaux, Benoît XVI a souligné l'universalité de l'Église », La Croix, (lire en ligne, consulté le ).
- ↑ Bulletin de presse du 31 janvier 2013 « Copie archivée » (version du sur Internet Archive), vatican.va.
- ↑ (it) Salle de presse du Saint-Siège, « Rinunce e nomine », sur press.vatican.va, (consulté le ).
- ↑ (it) Salle de presse du Saint-Siège, « Rinunce e nomine », sur press.vatican.va, (consulté le ).
- ↑ (en) Dennis Sadowski, « Global Catholic climate group debuts as pope visits Philippines », sur Catholic News Service, (consulté le ).
- ↑ (it) Andrea Tornielli, « Tagle: il Giubileo è la riposta più forte alla violenza », sur vaticaninsider.lastampa.it, (consulté le ).
- ↑ « Nominations: Tagle à l'évangélisation des peuples, Filoni au Saint-Sépulcre », sur Vatican News, .
- ↑ (it) « Rescritto del Santo Padre Francesco con cui ha deciso di cooptare nell’Ordine dei Vescovi, equiparandolo in tutto ai Cardinali insigniti del titolo di una Chiesa suburbicaria, l’Em.mo Cardinale Luis Antonio G. Tagle », sur press.vatican.va, (consulté le ).
- ↑ Nicolas Senèze, « Les cardinaux Stella et Tagle promus cardinaux-évêques », La Croix, (lire en ligne, consulté le ).
- ↑ « Cardinal Luis Antonio Tagle », sur Le Grand Continent (consulté le ).
- ↑ (en) « Cardinal Tagle's Coat of Arms Updated », DominusEst.ph, (lire en ligne, consulté le ).
- ↑ « Le cardinal philippin Luis Antonio Tagle décoré de la Légion d’honneur », iMedia, (lire en ligne, consulté le ).
Voir aussi
Article connexe
- Religion aux Philippines
- Liste des cardinaux créés par Benoît XVI
- Église indépendante des Philippines
- Églises baroques des Philippines
Liens externes
- Ressources relatives à la religion :
- Ressource relative à l'audiovisuel :
- (en) Présentation de S. Em. Luis Antonio Tagle sur le site du Vatican
- (en) Articles à propos du cardinal Luis Antonio Tagle sur le site de l'archidiocèse de Manille
- « Cardinal Luis Antonio Tagle », sur Le Grand Continent (consulté le )
- Évêque catholique du XXIe siècle
- Archevêque de Manille
- Cardinal créé par Benoît XVI
- Cardinal philippin
- Étudiant de l'université catholique d'Amérique
- Naissance à Manille
- Naissance en juin 1957
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- Père synodal du Synode des évêques sur les défis pastoraux de la famille dans le contexte de l'évangélisation
- Personnalité de la curie romaine
- Clergé philippin du XXe siècle
- Clergé philippin du XXIe siècle