Kliment Vorochilov
Kliment Vorochilov | ||
![]() Kliment Vorochilov en 1937. | ||
Fonctions | ||
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Président du præsidium du Soviet suprême de l'URSS | ||
– (7 ans, 1 mois et 22 jours) |
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Prédécesseur | Nikolaï Chvernik | |
Successeur | Léonid Brejnev | |
Vice-président du conseil des ministres de l'URSS | ||
– (12 ans, 9 mois et 26 jours) |
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Président | Viatcheslav Molotov Joseph Staline |
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Commissaire du peuple à la Défense | ||
– (14 ans, 6 mois et 1 jour) |
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Président | Alexeï Rykov Viatcheslav Molotov Joseph Staline |
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Prédécesseur | Mikhaïl Frounze | |
Successeur | Semion Timochenko | |
Membre du Soviet suprême de l'URSS | ||
– | ||
Membre du Politburo | ||
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Biographie | ||
Date de naissance | ||
Lieu de naissance | Verkhneïe, Gouvernement de Iekaterinoslav, Empire russe | |
Date de décès | (à 88 ans) | |
Lieu de décès | Moscou, RSFSR, URSS | |
Sépulture | Nécropole du mur du Kremlin | |
Nationalité | Russe, soviétique. | |
Parti politique | POSDR PCUS |
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Conjoint | Ekaterina Vorochilova | |
Profession | Ouvrier, militaire. | |
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Présidents du Præsidium du Soviet suprême de l'URSS | ||
Kliment Vorochilov | ||
Origine | ![]() |
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Allégeance | ![]() |
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Grade | ![]() |
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Commandement | ![]() |
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Conflits | Guerre civile russe Guerre d'Hiver Seconde Guerre mondiale (Front de l'Est) |
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Distinctions |
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Kliment Iefremovitch Vorochilov (en russe : Климе́нт Ефре́мович Вороши́лов 23 janvier 1881 (dans le calendrier grégorien) - ) est un militaire et homme politique soviétique.
Sommaire
Un soldat de la guerre civile
Vorochilov est né à Verkhneïe, un village du gouvernement d'Ekaterinoslav, dans l'Empire russe[1]. Son père était un simple ouvrier et l'enfance de Kliment fut difficile. Il n'a sans doute pas pu finir l'école primaire et c'est un fait établi qu'il a appris à lire et écrire alors qu'il était membre du parti bolchévique. Devenu ouvrier dans la grande ville industrielle de Donetsk, il perd à plusieurs reprises son travail et doit vivre de la mendicité.
Ces conditions de vie difficiles l'ont conduit aux idées radicales et au marxisme. Il adhère au POSDR en 1903, où il fait partie de la tendance bolchévique. Délégué du Parti à plusieurs congrès, comme de nombreux « vieux bolchéviques », il est arrêté à plusieurs reprises ce qui ne freine pas son implication dans le parti. Mobilisé en 1914, il rejoint Pétrograd lors de la révolution de Février 1917.
Après la Révolution russe, Vorochilov fait partie du gouvernement provisoire de l'Ukraine. Il assure alors le poste de commissaire du peuple pour les Affaires intérieures. Il y commence une carrière militaire en 1918 contre les troupes d'occupation allemandes, devient ensuite l'ami de Staline au siège de Tsaritsine puis participe à la guerre civile, période où il a sous ses ordres Ivan Koniev qui lui devra plus tard une grande partie de son parcours dans la hiérarchie militaire soviétique. Vorochilov est membre du comité central dès 1921, poste qu'il conserve jusqu'à l'arrivée au pouvoir de Khrouchtchev au milieu des années 1950.
Le maître de l'Armée rouge

En 1925, après le décès de Mikhaïl Frounze, Vorochilov reprend ses responsabilités de commissaire du peuple pour les Affaires militaires et navales et de président du Conseil militaire révolutionnaire de l'URSS, poste qu'il occupe jusqu'en 1934. Il devient membre titulaire du nouveau Bureau politique en 1926. Faisant preuve d'une longévité exceptionnelle, il conserve cette responsabilité jusqu'en 1952.

Maréchal de l'Union soviétique en 1935, Vorochilov s'oppose à la modernisation de l'Armée rouge menée par Toukhatchevski et entérine la politique de liquidation dirigée par Staline. Les résultats de cette saignée — les trois cinquièmes des maréchaux soviétiques et un tiers des officiers de l'Armée rouge sont liquidés — sont sans aucun doute une des causes des lourdes défaites de l'Armée rouge contre l'Allemagne nazie en juin 1941.
Après l'échec de l'attaque de la Finlande en 1939, Vorochilov doit quitter son poste l'année suivante. Il conserve néanmoins une part de ses prérogatives. Il reste ainsi jusqu'en 1953 vice-président du Conseil des commissaires du peuple.
Le 5 mars 1940, avec les autres membres du bureau politique, il est cosignataire du décret préparé par Beria, qui donne lieu au massacre de Katyń, où sont assassinés environ 25 700 Polonais, dont 14 700 officiers.
Lorsque l'Allemagne attaque l'URSS, Vorochilov est nommé commandant des armées du nord-ouest pendant deux mois en 1941, mais, piètre stratège[2],[3], il ne réussit pas à empêcher les Allemands d'encercler Léningrad, ce qui précipite sa rétrogradation au rang de responsable du front de Léningrad le 5 septembre 1941, avant d'être lui-même limogé par Staline en personne et remplacé les jours suivants par Joukov.[4]
Un témoin ultime du stalinisme
Son rôle militaire s'achève à cette date. Il reste cependant en politique. Après la guerre, il supervise l'instauration du régime communiste en Hongrie. En 1952, il devint membre du Présidium du Soviet suprême. La mort de Staline, en mars 1953, provoque des changements importants dans les instances dirigeantes. Vorochilov est élu président du Présidium. Khrouchtchev occupe le poste de Secrétaire général. Ce sont ces trois dirigeants (s'est joint aux deux premiers Malenkov) qui organisent l'arrestation de Beria. Toutefois, des dissensions avec Khrouchtchev l'amènent à se joindre contre ce dernier avec Malenkov, Kaganovitch et Molotov. Cette tentative de mise à l'écart de Khrouchtchev se solde par un échec en juin 1957. Toujours prudent, Vorochilov a pu se rallier à temps au vainqueur.
En mai 1960, le Soviet suprême accepte sa démission et le remplace par Léonid Brejnev comme président du Présidium. Dans la foulée, il est évincé du Présidium en juillet suivant. Un an plus tard, en octobre 1961, lors du XXIIe congrès, son élimination politique est complète quand il est exclu du Comité central. Après la chute de Khrouchtchev, Brejnev rappelle Vorochilov, mais ce dernier ne joue plus qu'un rôle de figuration. Il est réélu comme suppléant au Comité central en 1966, avant d'être fait une seconde fois « Héros de l'Union soviétique » en 1968. Il meurt à Moscou à l'âge de 88 ans l'année suivante.
Une exceptionnelle longévité politique
Étonnant parcours que celui de Vorochilov si l'on en juge par sa longévité et son maintien dans les plus hautes sphères de l'État soviétique de 1921 à 1969, à l'exemple, - mais il est unique -, du surprenant Anastase Mikoyan. L'exploit est encore plus grand quand on examine la relative incompétence militaire du maréchal dans tous ses champs d'action lors de la Grande Guerre Patriotique[5]. Échec en Finlande, catastrophe en URSS lors de l'attaque par l'Allemagne nazie. Il n'y a guère de positif dans cette période que son rôle – très indirect – pour favoriser les innovations matérielles de l'Armée Rouge à la veille du conflit, dont témoigne le nom de l'excellent KV-1, baptisé « Kliment Vorochilov » en l'honneur du chef de l'industrie d'armement. Sans nul doute, sa proximité avec Staline, dès l'origine de son ascension politique, explique en grande partie l'exception que constitue le parcours de Vorochilov dans le monde très dangereux de la dictature stalinienne. Un chant lui est dédié : The Echelon's Song, interprété par les Chœurs de l'Armée rouge. Le 5 novembre 1935, la ville de Louhansk change de nom et devient Vorochilovgrad en son honneur.
Le rapport Khrouchtchev dévoilé lors du XXe congrès du PCUS en février 1956, semble indiquer que cette faveur était en train de faiblir au début des années 1950. Selon ces révélations, Vorochilov ne pouvait plus assister aux réunions du Politburo sur ordre de Staline qui voyait en lui un « agent anglais » à surveiller d'abord et à éliminer ensuite. Son épouse est décédée en 1959.
Titres et décoration
Principaux titres et décorations :
- Deux fois Héros de l'Union soviétique : 3 février 1956 (médaille no 10840), 22 février 1968 (médaille no 47) ;
- Héros du travail socialiste : 7 mai 1960 (médaille no 10268) ;
- Huit fois l'ordre de Lénine ;
- Six fois l'ordre du Drapeau rouge ;
- Ordre de Souvorov de 1re classe (22 février 1944).
- Médaille pour la victoire sur l'Allemagne dans la Grande Guerre patriotique de 1941-1945 : 1945
- Ordre de la Rose blanche
- Ordre de Sukhe Bator
Notes et références
- Ce village a été ultérieurement incorporé à la ville de Lyssytchansk, dans l'oblast de Louhansk, en Ukraine.
- Sheila Fitzpatrick, Dans l'équipe de Staline, Perrin, 2018, page 203 et suivantes.
- Ian Kershaw le qualifie lapidairement de « favori incompétent de Staline » (Ian Kershaw, L’Europe en enfer, Seuil-Points histoire, 2016 (pour la traduction), 2018, 640 p. (ISBN 9782757873151), p 317)
- Lasha Otkhmezuri et Jean Lopez, Joukov l'homme qui a vaincu Hitler, p 352-359
- Sheila Fitzpatrick, op. cit. page 203 et suivantes.
Liens externes
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- (ru) Biographie de Kliment Efremovitch Vorochilov, Maréchal de l'Union soviétique
- (ru) Biographie de Kliment Efremovitch Vorochilov, Héros de l'Union soviétique
- Vieux bolchevik
- Chef de l'État de l'Union soviétique
- Maréchal de l'Union soviétique
- Membre du Politburo du Parti communiste de l'Union soviétique
- Héros de l'Union soviétique
- Héros du travail socialiste
- Récipiendaire de l'ordre de Lénine
- Récipiendaire de l'ordre du Drapeau rouge
- Récipiendaire de l'ordre de Souvorov
- Titulaire de la médaille pour la Défense de Léningrad
- Titulaire de la médaille pour la victoire sur l'Allemagne dans la Grande Guerre patriotique
- Titulaire de la médaille pour la Défense de Moscou
- Grand-croix de l'ordre de la Rose blanche
- Naissance en janvier 1881
- Naissance dans le gouvernement de Iekaterinoslav
- Naissance en Ukraine
- Décès en décembre 1969
- Décès à Moscou
- Décès à 88 ans
- Personnalité inhumée dans la nécropole du mur du Kremlin