Hélène Schweitzer-Bresslau

Helene Schweitzer-Bresslau
Hélène Schweitzer au côtés d'Albert Schweitzer à Lambaréné
Biographie
Naissance
Décès
(à 78 ans)
Zurich
Nationalités
Formation
Université de Strasbourg
Université de Strasbourg ()
Activités
Père
Fratrie
Ernst Bresslau (en)
Hermann Bresslau ()
Conjoint
Parentèle
Johanna Engel (cousine)

Hélène Schweitzer-Bresslau, née le à Berlin, morte le à Zurich, est une éducatrice, travailleuse sociale et infirmière allemande, devenue française après la Première Guerre mondiale.

Issue d'une famille juive cultivée, mais non pratiquante, elle est baptisée dans la religion protestante, à l'initiative de son père Harry Bresslau qui veut lui éviter l'antisémitisme dont il est lui-même victime. Hélène arrive en Alsace, en , lorsque son père est titularisé à l'Université de Strasbourg.

Engagée dès son adolescence dans l'aide à l'enfance, et farouchement indépendante, elle reste célibataire jusqu'à ses 33 ans et travaille plusieurs années comme inspectrice des orphelins de la mairie de Strasbourg. Elle épouse Albert Schweitzer, qu'elle connaît depuis et dont elle partage l'intérêt pour l'action humanitaire le , peu avant de partir au Gabon établir l'hôpital de Lambaréné. Le couple est arrêté en du fait de leur nationalité allemande puis extradé vers la France pour la même raison en .

Souffrant de tuberculose, maladie qu'elle a contracté lors de ses études d'infirmière, et maman d'une petite fille prénommée Rhéna, Hélène Schweitzer reste en Allemagne lorsque son mari repart pour le Gabon, après guerre. Elle continue toutefois, d'assurer les collectes de fond et la médiatisation de leur œuvre depuis Königsfeld, jusqu'à l'arrivée du parti nazi au pouvoir. Elle émigre alors en Suisse jusqu'à la fin des études secondaires de Rhéna, puis aux États-Unis où Hélène donne une série de conférences pour faire connaître au public américain l'hôpital de Lambaréné et collecter des dons.

Hélène Schweitzer fera, au cours de sa vie, 9 allers-retours entre l'Europe et le Gabon, dont un durant la seconde guerre mondiale, sous protection de la Croix-Rouge de Genève. Épuisée par la maladie, elle s'éteint à Zürich à l'âge de 79 ans. Ses cendres sont inhumées à Lambaréné.

Outre l'hôpital qu'elle a cocréé avec son mari, elle est à l'origine d'un foyer pour mères célibataires à Strasbourg dès et de la Albert Schweitzer Fellowship, fondation américaine qui a financé l'hôpital de Lambaréné durant la seconde guerre mondiale. Elle a assuré la relecture et la correction des ouvrages publiés par son mari. Une rue à Lichtenstein/Sa. et un établissement allemand pour personnes âgées portent son nom.

Biographie

Enfance

Hélène Schweitzer-Bresslau nait le au no 18 de la Maaßenstraße, à Berlin-Schöneberg[1], dans une famille juive non pratiquante[2]. Son père, l'historien Harry Bresslau, est un humaniste et un défenseur de l'égalité entre tous les citoyens, indépendamment de leur confession religieuse[2]. Elle ne reçoit donc pas d'éducation religieuse dans sa famille et fréquente à partir de la Chalottenschule de Berlin, où ses camarades de classe sont chrétiennes et la discipline imprégnée de « morale protestante »[3].

En dépit de ses idéaux universalistes, Harry Bresslau, son père, est conscient de la discrimination que subissent les citoyens juifs dans l'Empire allemand : il en est lui-même victime à l'Université de Berlin, où sa carrière d'enseignant est retardée malgré la qualité de ses recherches et publications. Les thèses antisémites d'Heinrich von Treitschke[4],[note 1] circulent dans cette institution. Cette situation amène Harry Bresslau à faire baptiser ses 3 enfants (Hélène et ses frères Ernst Bresslau et Hermann), le [5] par le pasteur luthérien[6] de Suderode, une station balnéaire qui est aussi un lieu de villégiature des familles aisées[5]. Hélène a alors sept ans[6].

Adolescence et études

Jeune fille aux cheveux noirs coiffée d'un chignon le regard au loin.
Hélène Bresslau vers 1896

En , Harry Breslau est nommé professeur d'histoire titulaire à l'université Kaiser-Wilhelm de Strasbourg, promotion qu'il ne peut refuser malgré l'éloignement de la capitale. Hélène déménage donc avec sa famille dans la Neustadt, allée de la Robertsau[7]. Elle est alors inscrite dans une école pour jeunes filles où elle sympathise avec Elly Knapp qui fera carrière en politique[8]. Les deux amies fréquentent l'église Saint-Guillaume où elles ont une activité bénévole dans le cadre de la diaconie paroissiale : avec d'autres confirmants, elles s'occupent de jeunes orphelins[9]. En , elle entame des études pour devenir institutrice. Elle décroche son diplôme en , puis avec l'autorisation de son père, elle s'inscrit au conservatoire de musique, une occupation « qui convient tout à fait à une jeune fille [...]. Hors de question cependant d'en faire un métier »[10]. Elle reste dans cette institution pendant 5 semestres, puis à l'issue d'un voyage d'étude de six mois, en Italie, avec ses parents[11], s'intéresse à l'histoire de l'art et demande (et obtient) son inscription à la faculté d'histoire de Strasbourg comme auditrice libre[12],[note 2].

Dans les ruines d'un Château, un groupe de jeunes gens et de jeunes filles entourent le pasteur Hermann.
Le Chœur Saint-Guillaume en .

Elle fait la connaissance d'Albert Schweitzer le , lors du mariage[13],[14]. Albert Schweitzer et Hélène sont voisins de table[15] et Hélène issue d'une famille cultivée où l'allemand standard est de rigueur reprend son voisin dialectophone[13]. Les deux jeunes gens auront l'occasion de se revoir à nouveau lors de sorties à bicyclettes, à l'église Saint-Guillaume où Albert joue de l'orgue, alors qu'Hélène, membre du chœur de Saint-Guillaume, dirige les chants des jeunes orphelins[16], ou à l'église Saint Nicolas où Albert Scheitzer entame son vicariat[17]. Ils se découvrent en une passion commune pour l'action sociale[18] et débutent alors une correspondance amicale. Hélène Bresslau devient alors la confidente d'Albert Schweitzer[19].

À 23 ans, Hélène Bresslau n'envisage toutefois pas de se marier et part une année en Angleterre où elle exerce tour à tour les métiers d'enseignante dans un pensionnat de jeunes filles, de traductrice puis de jeune fille au pairs[20]. À Londres, elle traduit en Allemand l'essai autobiographique du pédagogue Thomas John Barnado, qu'elle fait publier dans un journal protestant[21]. Elle visite, par ailleurs, certains des hospices pour orphelins de ce philanthrope, dont celui destiné à la réinsertion sociale de jeunes prostituées[21].

Début de carrière

De retour à Strasbourg, Hélène Bresslau, forte de son expérience auprès des orphelins de la paroisse Saint-Guillaume et enrichie par son séjour londonien, propose ses services à la mairie de Strasbourg où le nombre d'« orphelins de père »[note 3] avoisine les 4 000 enfants[22] et où le taux de mortalité des nourrissons dépasse de 23% la moyenne des autres villes de l'Empire[22]. Après quelques mois de service, constatant qu'il lui manque des bases dans le domaine de l'hygiène et du soin, elle s'inscrit dans une formation d'aide-soignante durant un semestre en à Stettin, près de Berlin[23].

Une fois diplômée, de retour à Strasbourg, elle reprend quelques mois son poste à la nurserie de la ville[24] puis se voit proposer par l'adjoint au maire délégué aux affaires sociales Rudolf Schwander un poste d'inspectrice en charge des orphelins. Elle est à ce titre l'une des premières femmes titularisées comme fonctionnaires[25]. Sa fonction l'amène à effectuer une trentaine de visites à domicile par jour pour s'occuper des 1 200 nourrissons et jeunes enfants placés sous sa responsabilité[26]. C'est à cette période qu'Albert Schweitzer lui fait part de son projet de partir en Afrique avec la société des missions, non pas comme pasteur mais dans l'humanitaire. Le jeune homme entame alors des études de médecine[27].

De son côté, Hélène est reconnue experte dans le domaine de la protection sociale : elle donne intervient à l'hôpital de Strasbourg pour sensibiliser différents publics aux soins des jeunes enfants à partir de [28], elle publie un article sur le sujet en [29] et ramène, après 4 ans d'effort, le taux de mortalité des nourrissons dans la moyenne allemande[29] . Elle est aussi l'initiatrice du Mütterheim, une maison pour mères célibataires[30]. Elle démissionne de son poste en [31] et quitte Strasbourg, en , pour suivre une année d'internat et devenir infirmière à l'hôpital publique de Francfort[32]. Elle reprend ses études contre l'avis de ses parents[29]. Cette formation est très exigeante : les élèves sont mal payées, travaillent jusqu'à 18 heures par jour, n'ont que 2 demi-journées de congés par mois et les parents d'Hélène préfèreraient qu'elle se marie pour « assurer son avenir »[32]. Hélène poursuit sa correspondance avec Albert Schweitzer durant cette année d'étude, malgré l'interdiction faite aux internes de correspondre avec des hommes[32].

Lorsqu'elle retourne à Strasbourg après avoir décroché son diplôme, en , Hélène Bresslau déclare la tuberculose, une maladie qu'on ne sait pas soigner[33],[32]. Elle a probablement été contaminée lors de ses études d'infirmière[32]. L'année où Hélène fait son internat à Francfort, 35 infirmières de moins de 40 ans décèdent prématurément d'épuisement, de troubles cardiaques, de tuberculose ou d'addiction à la morphine[34]. Les personnes tuberculeuses qui ne décèdent pas rapidement sont exclues de la société par peur de la contagion[32]. Hélène va séjourner un an en sanatorium, à Königsfeld puis à Bad Schwartau, avant de revenir en Alsace[35]. Son état de santé s'étant amélioré, elle exerce pendant quelques mois au printemps à l'hôpital de Strasbourg[36].

Lambaréné (1er voyage)

Gravure noire et blanc montrant une rue bordée de baraquements en bois, en dessous la citation : ''Le secours prodigué aux hommes de couleurs ne doit pas nous apparaître comme une bonne œuvre mais comme un impérieux devoir''.
L'hôpital de Lambaréné au début du XXe siècle, avec une citation d'Albert Schweitzer.

Albert Schweitzer ayant achevé ses études de médecine, ils envisagent de partir ensemble pour l'Afrique. Toutefois, comprenant que la Société des missions ne les laissera émigrer que s'ils sont mariés, Albert Schweitzer présente une demande en mariage à Harry Bresslau le [37],[38]. Le mariage civil puis religieux sont célébrés en petit comité, à Gunsbach, en [36],[38]. Un mois auparavant, la société des missions a proposé à Albert de s'installer à Lambaréné, au Gabon, comme médecin. Si la mission fournit les bâtiments pour y établir un dispensaire, son équipement demeure à la charge du couple qui doit dès lors rassembler des fonds pour financer le matériel et les médicaments nécessaires. Un petit comité d'aide à la collecte de matériel médical et de donateurs est recruté parmi le cercle d'amis des Schweitzer[36]. Grâce à ce soutien matériel, Hélène et Albert embarquent depuis Bordeaux vers le Gabon avec 70 caisses de matériel et de médicaments, le [39].

Hélène Schweitzer prend une part très active dans la fondation du premier hôpital de Lambaréné : elle en gère l'administration, maintient le lien avec les donateurs européens, organise les services d'hôtellerie nécessaires pour accueillir et nourrir jusqu'à une cinquantaine de patients par jour grâce à un potager, un poulailler et des approvisionnements sur les marchés locaux[40]. Par ailleurs, elle gère la maternité, la nurserie et la pédiatrie pendant que son mari se consacre à la médecine tropicale, aux travaux et aux relations avec l'administration coloniale pour doter le dispensaire de salles d'opération[40].

Si le savoir-faire du couple est apprécié, ils n'en restent pas moins des citoyens allemands et lorsque la guerre éclate, l'armée française place Albert et Hélène Schweitzer en résidence surveillée à Lambaréné en , avec interdiction de recevoir des patients[41]. Blanchis avec l'aide de la société des missions en , le couple est autorisé à reprendre son activité[42]. Toutefois, l'impossibilité de se ravitailler en vivres et en médicaments et en l'absence d'argent frais en provenance des donateurs européens, l'hôpital tourne au ralenti[42]. À cours d'argent, le couple emprunte des fonds à la Société des missions[43]. En , Hélène Schweitzer fait une rechute : rattrapée par la tuberculose, son état de santé se dégrade et les Schweitzer passent la saison des pluies au bord de la mer où l'air est plus respirable[43]. Ils comptent retourner à Lambaréné pour la saison sèche. Cependant, le commandant du district leur ordonne de quitter le Gabon et les époux Schweitzer sont transférés en métropole à l'automne [44],[45].

Retour en Europe

Grande bâtisse de trois étages avec un toit de tuiles plates. Devant le bâtiment un jardin à la française.
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Cour intérieure du sanctuaire de Notre-Dame de Garaison.

Ils arrivent à Bordeaux en et sont enfermés dans une cellule glaciale[44]. Hélène ne supporte pas le choc thermique et sa santé se dégrade à nouveau[46]. Ils sont ensuite conduits au camp d'internement de Garaison, où les conditions de détention sont moins rudes, puis à Saint-Rémy-de-Provence, dans un centre réservé aux alsaciens[47]. Hélène est alors à bout de force[48]. Les alsaciens de Saint-Rémy de Provence sont libérés fin , à la faveur de l'échange de prisonniers[48] signé à Berne[49]. Lorsque Hélène prend la route pour Constance où l'attend sa famille, elles est enceinte [47]de 3 mois[48].

De retour en Alsace en décembre 1918, Albert Schweitzer obtient la nationalité française. Hélène devra patienter jusqu'en [50]. Cependant, contrairement à ses parents, et à bon nombre de ses connaissances[51], elle a eu l'autorisation de rester en Alsace, bien qu'elle soit d'origine allemande, car elle est mariée à un alsacien de souche[51]. Le couple Schweitzer est toutefois placé sous la surveillance des services de renseignement français pour ses opinions pacifistes et anti-nationalistes[51].

Le , Hélène donne naissance à Rhéna Fanny Schweitzer à Strasbourg, où Albert a obtenu un emploi à l'hôpital[52]. Il devient ensuite pasteur à Saint-Nicolas et bénéficie d'un appartement de fonction[53]. Toutefois, le niveau de vie du couple n'a plus rien à voir à celui auquel Hélène et Albert étaient habitués, d'autant qu'ils doivent rembourser les fonds empruntés à la Société des missions pour faire tourner l'hôpital de Lambaréné durant la guerre[52]. Hélène qui ne s'est pas remise de ses mois de détention et doit maintenant s'occuper d'un nourrisson, sort peu[52]. La situation se débloque au printemps  : l'archevêque d'Uppsala, sollicite Albert Schweitzer pour des conférences à l'université[53] et une tournée d'orgue en Suède qui connait un grand succès[53]. Les dons affluent, si bien qu'Albert Schweitzer se permet de refuser un poste de professeur à l'Université de Zürich et songe à retourner à nouveau en Afrique[54]. Cependant, la santé d'Hélène ne lui permet pas d'envisager d'accompagner son mari. Son état s'est à nouveau dégradé : à l'automne , suite à une hémorragie[55], elle séjourne un mois à l'hôpital de Cannstatt et, une fois rentrée en Alsace, sa santé reste fragile[56].

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La maison des Schweitzer de 1923, aujourd'hui le Musée Albert Schweitzer (Königsfeld) .

Le 1er mai 1923, Albert et Hélène Schweitzer emménagent dans une nouvelle maison à Königsfeld-en-Forêt-Noire. Le site a été choisi car, dans ce lieu de cure, Hélène avait, par le passé, réussi à reprendre des forces et sa maladie était rentrée en rémission. La maison, construite selon les idées d'Albert Schweitzer, sert à la fois de résidence pour le couple et de lieu d'accueil pour les employés de l'hôpital de Lambaréné. Lorsqu'Albert Schweitzer retourne à Lambaréné en , Hélène reste dans cette maison avec sa fille[57] et elle continue de collecter des fonds pour l'hôpital, crée des comités de soutien, notamment en Suisse, relit et fait éditer en Europe les écrits de son époux[58]. Elle espère, un temps, pouvoir rejoindre Albert Schweitzer en Afrique mais, au printemps , elle doit finalement se résoudre à laisser sa fonction administrative à l'hôpital africain à Emmy Martin. Son mari qui ne reviendra en Europe qu'en [59]. En , elle tente de retourner en Afrique mais arrive épuisée de son voyage en bateau et doit renoncer à reprendre son travail d'infirmière, une fois à Lambaréné[60].

Quand elle rentre en Europe, en , elle est hospitalisé à Kassel sous la supervision du Dr Gerson, qui propose un traitement « alternatif, destiné aux malades chroniques, appliqué autant aux migraines qu'à la tuberculose [...] aux résultats plutôt hasardeux »[60]. À l'annonce de l'élection d'Adolphe Hitler comme chancelier de la République de Weimar, craignant la montée de l'antisémitisme, Hélène et sa fille quittent rapidement l'Allemagne pour Gundsbach, où Albert Schweitzer a fait construire une maison financée par l'argent du Prix Goethe qui lui a été décerné en [61]. Au premier étage de la maison loge Emmy Martin qui a repris l'ensemble des fonctions de soutien à Lambaréné dévolues par le passé à Hélène, ce qui cause à cette dernière une certaine frustration[62]. Hélène déménage fin , à Lausanne où Rhéna va poursuivre sa scolarité et s'adapter très vite à cette ville universitaire, contrairement à sa mère[63]. Elles y restent jusqu'à ce que Rhena obtienne sa maturité, en [63]. Après cela, elles se rendent aux États-Unis sur l'invitation d'amis américains[64],[63]. Rhéna et Hélène arrivent à Ellis Island le , après une vingtaine de jours de voyage[65].

Conférencière aux États-Unis

Hélène a déjà eu l'occasion de présenter l'hôpital de Lambaréné à plusieurs reprises, en Europe. Lors de son séjour à Upsala, en , elle avait donné une conférence devant l'amicale des femmes de la mission d'Uppsala[53]. En , elle a réalisé quelques interventions sur le même sujet, en Allemagne, en utilisant, pour illustrer son propos, une innovation de cette époque : les diapositives[60].

Lorsqu'elle réalise quelques interventions sporadiques à New-York, Cambridge, Philadelphie, Washington et Baltimore sur l'Hôpital de Lambaréné, elle perçoit l'intérêt du public américain pour ce genre de sujet[65]. Elle décide de retourner une 3e fois au Gabon, au printemps pour réactualiser le matériel photographique et les données dont elle dispose sur le sujet et évaluer les besoins financiers de l'hôpital qui accueille désormais plus de 300 patients[65]. De retour aux États-Unis, en , elle s'appuie sur les établissements de la Société des missions disséminés dans le pays pour organiser une tournée de conférences de 7 semaines, à travers le pays, laquelle rencontre un franc succès et s'achève le , à New-York[66].

Cette démarche lui permet de s'assurer de nouveaux soutiens financiers durables en Amérique et de populariser sur ce continent le travail réalisé au Gabon[67]. Au printemps , elle embarque pour un 4e voyage au Gabon, en compagnie de sa fille de 20 ans qui va pouvoir découvrir l'hôpital créé par ses parents[68], mais les 2 femmes n'y demeurent que quelques semaines. Les rumeurs d'une possible guerre deviennent persistantes et Hélène ne veut pas risquer de rester bloquée sous les tropiques, comme lors de la précédente guerre, et retourne en Suisse[68]. Rhéna, pour sa part, est fiancée à un facteur d'orgues alsacien (Jean Eckart) et souhaite donc retourner à Paris où celui-ci réside[68].

Seconde guerre mondiale

Lorsque la guerre éclate, Jean Eckart est mobilisé. Hélène rejoint alors sa fille à Paris car celle-ci est enceinte[69]. Mère et fille vont fuir la capitale dans une petite voiture en , avec Monique Eckart, l'aînée de Rhéna, âgée de quelques semaines[69]. Lorsqu' Hélène apprend que les troupes de la France libre combattent celles du régime de Vichy en Afrique équatoriale à l'automne , elle s'inquiète pour son époux[70] et envisage alors de repartir pour le Gabon[71].

Son 5e voyage vers Lambaréné va nécessiter de nombreuses démarches administratives. Les troupes alliées ayant gagné la bataille du Gabon, il faut à Hélène l'accord des anglais pour rejoindre ce pays, visa qu'elle obtient finalement grâce à la Croix-Rouge et à son diplôme d'infirmière[72]. Il lui faut également l'autorisation de quitter le territoire français[72] pour se rendre à Lisbonne et embarquer depuis le Portugal vers l'Angola[72], puis de traverser le Congo jusqu'au Gabon. Partie le , de Bordeaux, elle arrive le à Lambaréné et écrira au sujet de son périple[72] :

« À mon arrivée, j'ai appris que j'étais la toute première personne à être autorisée à gagner légalement le Gabon depuis la France. À ma connaissance, je suis aussi la seule. »

Pour pallier au manque de personnel, Hélène reprend son poste d'infirmière jusqu'à la fin de la guerre[73]. Sa tuberculose, en rémission depuis finit par se réveiller et elle doit être hospitalisée, durant une semaine, lorsqu'elle rentre à Bordeaux[73].

Fin de sa vie

À partir de , Hélène regagne la maison de Königsfeld[74]. Elle fera plusieurs allers-retours vers Lambaréné, mais ses forces déclinent.[74] En , elle accompagne Albert Schweitzer aux États-Unis, où ce dernier est invité à Aspen (dans le Colorado) pour prononcer un discours pour commémorer le 200e anniversaire de Goethe et recevoir 2 400 US$ pour financer l'hôpital[75]. À cette occasion, Hélène est interviewée par le New-York Times[76] [76]. En , Hélène donne une dernière conférence à l'Université de Fribourg devant un public de 800 spectateurs[77]. Le grand amphithéâtre étant trop petit pour accueillir tous les participants, on laisse les portes ouvertes afin que tous puissent entendre ce qu'il se dit[78].

Elle accompagne son mari à Oslo en , au moment où il reçoit le prix Nobel de la paix, quoi qu'elle soit très affaiblie[79]. Comme elle reste discrète sur sa vie avant son mariage et sur son état de santé, les journalistes la perçoivent comme une femme au foyer qui aurait suivi son mari en Afrique[78]. En , elle entame son 9e voyage vers Lambaréné, où elle séjourne durant 16 mois[80]. Rapatriée en urgence en , elle s'éteint à l'hôpital de Zürich le , entourée de sa fille et de ses petits enfants[80]. Incinérée le au crématorium de Zürich[81],[82], ses cendres se trouvent à Lambaréné[83]. Quand Albert Schweitzer est mort, il a été enterré à côté d'elle[81].

Principales réalisations

Les réalisations d'Hélène Schweitzer ne se limitent pas à l'hôpital de Lambaréné.

Le Mütterheim du Neudorf

Dans le monde germanique, la fin du droit d'aînesse a entraîné la multiplication de naissances d'enfants hors-mariage car les fils cadets avaient l'interdiction de se marier afin de limiter le morcellement du patrimoine familial[84]. Or, suite à la réforme de code civil allemand de , de tels enfants sont orphelins, d'un point de vue légal, même s'ils ont toujours leur mère[note 4]. Cette dernière est considérée comme légère, inexpérimentée ou peu éduquée, donc incapable d'élever son enfant[85]. Les mères célibataires qui n'abandonnent pas leur progéniture dans un orphelinat sont mises au ban de la société, rejetées par leur famille et vivent dans le plus grand dénuement[30].

C'est dans ce cadre qu'Hélène Bresslau s'associe avec deux camarades pour améliorer durablement les conditions de vie de ces familles monoparentales[30],[26],[note 5]. Elles lancent dans les journaux un appel aux dons, et sont rapidement soutenues par des personnalités locales qui leur versent 150 000 marks[30]. Grâce à cette somme, elles peuvent acquérir un immeuble au 28, rue saint-urbain dans le quartier du Neudorf et d'en assurer l'entretien[30]. Cette maison permet d'accueillir 8 mères isolées[86]. Hélène en confie la gestion à Ella Schmalz, avec laquelle elle a sympathisé durant ses études d'aide-soignante[30].

La maison ouvre ses portes à l'automne [30],[26],[note 6]. Elle est organisée comme sur un mode participatif novateur pour l'époque : les pensionnaires reçoivent un logement et de la nourriture, à charge pour elle d'assurer l'entretien de la maison et de s'entraider au quotidien. Elles bénéficient par ailleurs d'un suivi médical réalisé par des infirmières[30].

La Albert Schweitzer Fellowship

Hélène Schweitzer a été très active dans la formation et l'animation de groupes de soutien à l'hôpital de Lambaréné entre les deux guerres mondiales, à commencer par celui de Bâle en [58]. L'un de ces groupes, l'Amicale Albert Schweitzer (Albert Schwitzer Fellowship) est fondé en à l'issue de la tournée de conférences réalisée aux États-Unis par Hélène Swhweitzer, avant son 4e séjour à Lambaréné[67]. Cette fondation joue un rôle décisif durant la seconde guerre mondiale en approvisionnant en matériel, en médicaments et en argent frais l'hôpital de Lambaréné, alors que les contacts entre l'Europe continentale et le Gabon sont coupés et permet alors à l'hôpital de continuer son activité malgré le conflit[73].

La fondation existe toujours au XXIe siècle. Son activité principale est aujourd'hui de financer les études d'étudiants dans le secteur social et médical en échange de leur travail dans des projets du secteur social et humanitaire[87].

Comme femme de lettres

Polyglotte[note 7] et issue d'une famille cultivée, Hélène Schweitzer a été dès le début de sa relation Albert Schweitzer une relectrice critique des écrits de ce dernier[88], à commencer par ses sermons[89]. À partir de , Hélène et Albert vont échanger abondante correspondance publiée entre et [90]. Le ton très formel des premières lettres devient plus familier au fil du temps[91] et le tutoiement apparait vers dénotant une proximité croissante entre les deux amis[92].

Malgré sa maladie, elle met un point d'honneur à relire les publications de son mari : sur l'été de l'année , Hélène achève la correction du récit de voyage A l'Orée de la forêt vierge d'Albert Schweitzer, qui une fois publié, contribue à médiatiser leur œuvre[93]. En , Albert Schweitzer lui dédicace le 1er volume de Kulturphilosophie[94],[95] dont elle a réalisé la correction[94]. En , restée en Europe, elle fait éditer et distribue auprès des soutiens financiers européens de Lambaréné des parutions en rapport l'hôpital[58]. En , c'est encore elle qui assure la correction et l'édition de Ma vie et ma Pensée[60].

Hommages rendus

Il existe une rue Hélène Schweitzer à Liechtenstein (Sachsen), en Allemagne, sous son patronyme (Bresslau)[96]. À Oschatz, près de Leipzig, et à Sentheim dans le Palatinat, des établissements pour personnes âgées portent son nom[97],[98]. La rue Hélène Schweitzer de Schiltigheim, en revanche, est dédiée à une homonyme, résistante durant la Seconde Guerre mondiale[99].

Notes et références

Notes

  1. Le , Treitschke a publié sous le titre Nos Perspectives, une rétrospective de l'année politique dont les dernières pages sont consacrées aux « dangers » que représentent pour la nation allemande la présence sur son sol de juifs qui refusent de devenir « des Allemands de l'intérieur », malgré leur émancipation.
  2. L'université de Strasbourg du début du XXe siècle est très conservatrice, les premières Hospitantinnen (auditrices libres) ne sont admises qu'en . Hélène Bresslau et Else Gütschow font partie de ces pionnières.
  3. euphémisme pour désigner les enfants nés hors mariage.
  4. La loi allemande ne changera qu'en 1969.
  5. L'identité des co-fondatrices du Mütterheim varie selon les sources. La première est Hélène Dominicus, dont le père est adjoint à la mairie de Strasbourg. La seconde serait soit Eléonore Knapp, elle-même très impliquée dans la promotion de la condition féminine, soit Ella Schmalz, aid-soignante diplômée de l'école de Stettin.
  6. Le ou le . Là encore les sources divergent...
  7. Elle parle l'Allemand, le Français, l'Anglais et le Russe.

Références

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Annexes

Articles connexes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Articles

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    Réédité en 2024
  • Albert Schweitzer et Helene Bresslau (préf. Jean-Paul Sorg), Correspondance : 1901-1905 : l'amitié dans l'amour, t. I, Colmar, Jérôme Do Bentzinger, , 250 p. (ISBN 978-2-84960-048-1, SUDOC 091487994, présentation en ligne)
  • Albert Schweitzer et Hélène Schweitzer (préf. Jean-Paul Sorg), Correspondance: l'amour dans l'amitié, t. II, J. Do Bentzinger, (ISBN 978-2-84960-182-2)
  • Albert Scheitzer et Hélène Schweitzer-Bresslau (préf. Jean-Paul Sorg), Correspondance : 1910-1912 : l'Alliance, t. III, Colmar, Jérome Do Bentzinger, , 331 p. (SUDOC 157338738)
  • (en) Patti M. Marxsen, Helene Schweitzer: a life of her own, Syracuse University Press, coll. « Albert Schweitzer library », (ISBN 978-0-8156-1051-9 et 978-0-8156-5326-4, présentation en ligne)
  • (de) Walter Boehlich, Der Berliner Antisemitismus-streit, Insel Verlag, , 2e éd. (1re éd. 1988) (lire en ligne), p. 7-14
  • (de) Andrea Blochmann et Einhard Weber, Helene Schweitzer Bresslau, Deutscher Hilfsverein für das Albert-Schweitzer-Spital in Lambarene e.V, coll. « Albert-Schweitzer-Rundbrief », (ISBN 978-3-9815417-4-8, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Jean-Laurent Vonau, Hélène et Albert Schweitzer: des Alsaciens-Lorrains internés civils dans la tourmente de la Grande guerre, ID l'édition, (ISBN 978-2-36701-170-7)
  • Blanche Walther, Madame Docteur : Hélène Schweitzer-Bresslau, une femme en quête d'émancipation, Strasbourg, La Nuée bleue, , 194 p. (ISBN 978-2-716-50958-9, présentation en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Dictionnaires

François Uberfill, « Schweitzer-Bresslau, Hélène Marianne », in Nouveau Dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 47, p. 4941

Liens externes