Grottes de Souk El Had

Les grottes de Souk El Had ou mine de Thala Oudrer ou minière de Aïn Oudrer est un site préhistorique algérien, constitué de plusieurs grottes naturelles, situées à proximité de la ville de Souk El Had, dominant la vallée du âarch des Aïth Aïcha, dans le Massif du Khechna au sein de la wilaya de Boumerdès, en basse Kabylie^[1],[2].

Description

Les grottes de Souk El Had contiennent du minerai de fer oxydulé ou magnétite qui a permis à ce site minier dans le territoire du âarch des Aïth Aïcha de développer le métier de forgeron chez les Aïchaouis qui sont ainsi passés de la cueillette à la sauvette vers le stade évolué de l'élevage animal, l'agriculture et le maniement de la forge^[3],[4],[5].

Ces forgerons des Aïth Aïcha, en parfaits troglodytes, ont exploité depuis l'âge du fer les trous, cavités et grottes présents dans le Massif du Khechna depuis que des cavités souterraines ont été creusées par le ruissellement de l'eau pluviale dans la roche volcanique^[6],[7],[8].

Les grottes de Souk El Had, en parfait exemple illustratif et pédagogique, ont ainsi été rentabilisées par ces kabyles de Basse Kabylie pour divers usages en plus de l'extraction du minerai de fer^{[9],[10],[11]}.

En effet, ce territoire montagneux qui culmine entre 700 et 1 000 mètres d'altitude était auparavant peuplé de carnivores qui s'attaquaient à l'homme préhistorique berbère, à l'instar de la panthère de Barbarie, du lion de l'Atlas, de l'ours de l'Atlas, du loup de l'Atlas et de l'hyène rayée, ce qui imposait aux numides paléolithiques de cette région d'inventer des moyens de survie^{[12],[13],[14]}.

En plus de façonner des dards et lances acérés, pointus et aiguisés, avec du métal ferreux forgé, les Aïchaouis se réfugiaient dans ces canalisations rocheuses pour fuir les hordes animales sauvages déchainées en temps de canicule ou de givre, pour se prémunir des éventuelles vagues de froid insupportables, et s'abriter des feux de forêts qui se déclaraient dans les maquis et bois de ce massif de l'Atlas tellien^{[15],[16],[17]}.

Voies d'accès

L'accès à la mine de Thala Oudrer peut se faire par voie routière ou ferroviaire^[18].

Routes

La route nationale RN5 permet d'accéder à ces grottes en pénétrant la ville de Souk El Had, puis en empruntant la rue Lounès Timizar jusqu'à la voie ferrée à la suite de laquelle une piste montante permet d'atteindre les hauteurs du village de Aït Hamadouche avant d'arriver aux entrées de ces grottes^[19].

Le chemin wilayal 25 ( CW 25 ) permet aussi d'accéder à ces grottes en pénétrant la ville de Thénia, puis en empruntant la rue Ahmed Rahmoune jusqu'aux villages de Thala Oufella puis Gueddara à la suite de laquelle une piste dénivelée permet d'atteindre les hauteurs du village de Aït Hamadouche avant d'arriver aux entrées de cette mine.

Le même chemin wilayal 25 ( CW 25 ) permet aussi d'accéder par la ville de Béni Amrane à ces grottes, puis en empruntant la rue Mouloud Megdoud jusqu'au village d'El Azla à la suite de laquelle une piste dénivelée mène vers Aït Hamadouche^[20].

Voie ferrée

L'accès ferroviaire à ces grottes s'opère par la ligne d'Alger à Skikda dont les trains marquent des arrêts et haltes à la Gare de Souk El Had .

Les deux tunnels de Souk El Had permettaient à leur niveau de charger le minerai de fer dans les trains de fret avant l'indépendance de l'Algérie en 1962^[21].

Sites miniers voisins

Les grottes de Gueddara, à plus de 5 km au nord-ouest de l'actuelle ville de Souk El Had, aussi riches en minerai que celles de Souk El Had, faisaient aussi office de mine de fer recelant de l'hématite tendre affleurant dans un îlot de schistes et quartzites archéens^[22],[23].

Les berges des cours d'eau présents sur le territoire des Aïchaouis étaient riches en matières métalliques telles que le fer oligiste autour du lit de Oued Keddache à 3 km au nord de Thénia près du mont Boukhanfar, avec des traces de pyrite au contact de micaschiste et de liparite^[24],[25].

Les autres grottes de Bordj Caïd Ladi, à 6 km au sud de Thénia, à l'ouest de Béni Amrane, riches en fer oxydulé et fer oligiste intercalés dans des strates de gneiss et de quartzites, n'étaient exploitées par les Aïchaouis de Béni Amrane que superficiellement^[26],[27].

Quant aux grottes de Thala Oudrer non loin des grottes de Souk El Had, elles ont ont exploitées en tant que mine à ciel ouvert par une procédure de concession durant la colonisation française de l'Algérie, mais l'exploitation avait buté sur du minerai ferreux et siliceux qui nécessitait un triage très difficile^[28],[29].

Ces grottes de Thala Oudrer ont été ultérieurement exploitées souterrainement avant l'indépendance de l'Algérie avant d'être complètement abandonnées après 1962^[30],[31].

Localisation

Les grottes de Souk El Had se situent à l'ouest de la ville de Souk El Had.

Galerie

Notes et références

Voir aussi

Liens externes

• Slimane Hachi, directeur du CNRPAH : «Nous en saurons un peu plus sur le néolithique méditerranéen», reportage d'El Watan du 04/09/2011.

Article publié sur Wikimonde Plus

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