Colonie du Sénégal

Colonie du Sénégal

1626–1758
1779–1809
1817–1946

Drapeau
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Blason
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Localisation du Sénégal (en rouge) en Afrique actuelle. La colonie n'est composée de tous ces territoires qu'à la fin du XIXᵉ siècle.
Informations générales
Statut Colonie française partie de l'Afrique-Occidentale française
Capitale Saint Louis
Langue(s) Français
Superficie
Superficie - km²
Histoire et événements
1626 Création de la colonie
1758 - 1779 Période de possession de la colonie par les Britanniques
1809 - 1817 Deuxième période de possession de la colonie par les Britanniques
1859 Rattachement de la colonie de Gorée et dépendances au Sénégal
1895 Création de l'Afrique-Occidentale française, par l'union du Sénégal et d'autres colonies française
1946 Création du Territoire du Sénégal, territoire d'outre-mer de la République française au sein de l'Union française

Entités suivantes :

Sénégambie, 1707
Ethnies du Sénégal, 1853
AOF, 1936

La Colonie du Sénégal désigne l'entité territoriale française établie à partir de l'embouchure du fleuve Sénégal en 1626 par la Compagnie normande de Rouen[1]. Correspondant initialement à l'île de Saint Louis ou « Île du Sénégal », ce nom sera étendu à l'ensemble du Sénégal actuel après les annexions qui font suite à la conférence de Berlin. Elle est considérée comme la plus ancienne des colonies africaines de la France[2], et c’est à partir du Sénégal que la France va coloniser l’Afrique de l’Ouest qui deviendra l’AOF[3].

Dans les années 1870-1880, la France érige en communes de plein exercice quatre villes sénégalaises, qui deviennent les Quatre communes, modèle de l’assimilation coloniale française.

À la fin du XIXe siècle, elle devient une colonie de l'Afrique-Occidentale française. Elle succède notamment aux royaumes précoloniaux et deviendra le Territoire du Sénégal membre de l'Union française en 1946.

Historique

Fondation des comptoirs coloniaux

En , des marchands dieppois et rouennais fondent la Compagnie normande, chargée de l'exploitation des territoires de ce qui deviendra les pays du Sénégal et de la Gambie. En , celle-ci devient la Compagnie du Cap-Vert et obtient le monopole de la traite des esclaves. En , le comptoir de Saint-Louis est fondée[4],[5] sur une île auparavant inhabitée[3].

Plan du fort fort Saint-Louis en 1702.

En , ces postes de traite négrière sont cédés à la Compagnie des Indes occidentales, créée par Colbert[4].

En , pendant la guerre de Hollande, l'escadre commandée par l'amiral d'Estrées détruit les forts hollandais établis sur l'île de Gorée. Jean du Casse, capitaine de vaisseau de Dieppe commandant la flûte La Baleine en profite pour étendre la domination française sur la côte du Sénégal en établissant des comptoirs à Rufisque, Portudal et Joal, en réprimant les révoltes des rois africains entretenues par les Hollandais, ce qui permet de créer la première colonie française au Sénégal. Jean du Casse s'empare et fait raser le fort hollandais d'Arguin en 1678, avant la signature du traité de Nimègue[6]. Pendant cette campagne, Du Casse pénètre assez profondément dans le fleuve Gambie en octobre 1678. En 1679, la Compagnie du Sénégal, ayant obtenu en 1679 le droit de commercer entre le Cap Blanc et la Gambie, installe un comptoir à l'embouchure du fleuve, à Albreda[7]. L'île de Gorée sert ensuite de base pour la traite des esclaves[4],[5].

En , les Britanniques chassent les Français du Sénégal[5]. La France accepte la conquête anglaise à la suite des traités de Paris du 10 février 1763, où les possessions françaises furent réduites aux Antilles et à Saint-Pierre-et-Miquelon en Amérique, et à l’île de Gorée en Afrique. La France consent à cette réduction énorme de ses établissements africains car elle réussie à conserver l’île de Gorée. Forcé de faire des sacrifices pendant les négociations de paix avec le Royaume-uni, le gouvernement français juge que le Sénégal n’est pas indispensable[8]. Mais derrière les négociations, la France prépare déjà la reconquête du Sénégal[9]. Les Français se rétablissent à Saint-Louis en [5]. À nouveau repris par les Britanniques en [5], le Sénégal est restitué à la France en [5].

Un décret du instaure la colonie de Gorée et dépendances, colonie distincte de celle du Sénégal[10]. Elle comprend, outre l'île de Gorée, les comptoirs des Rivières du Sud, de la Côte de l'Or et du Gabon[10]. Il est décidé de rattacher Gorée au Sénégal en 1859.

Extension de la colonisation et assimilation

Saint-Louis du Sénégal en 1868.

Dans les années 1870-1880 sont créé les Quatre communes: quatre villes du Sénégal reçoivent le statut de commune de plein exercice. Il s’agit de Saint Louis et Gorée en 1872, Rufsique en 1880 et Dakar 1887. Les habitants se voient octroyer plus de droits, dans un effort d’assimilation par la France.

De à , de nouveaux territoires sont annexés : Oualo, Sine, Saloum, Casamance, Cayor et Djolof[5]. En , la colonie atteint pratiquement ses frontières définitives[5].

En , le Sénégal entre dans l’Afrique-Occidentale française[5]. Il reste une colonie jusqu’en [5], date à laquelle il devient territoire d’outre-mer[5] sous le nom de territoire du Sénégal.

Accession à l'indépendance

En , le Sénégal devient une république autonome au sein de la Communauté française[5]. En , il devient membre de la Fédération du Mali qui accède à l'indépendance en .

Le Sénégal fait sécession en pour devenir l'actuelle République du Sénégal.

Subdivisions

Au XIXe siècle, l'extension coloniale nécessite la création d'arrondissements dirigés par les officiers commandants de postes assistés de chefs indigènes, en 1859 la colonie compte trois arrondissements : Saint-Louis, Gorée et Bakel. En 1861, l'état de paix installé dans les possessions impose plus d'intermédiaires, l'organisation territoriale s'étend à sept arrondissements : Saint-Louis, Richard-Toll, Dagana, Podor, Bakel, Gorée et Sédhiou[11]. La réforme de 1863 rétablit l'ancienne division en trois arrondissements, complétée par une subdivision en cercles[12].

Villes principales

Saint Louis du Sénégal (1910).

Lors du recensement de 1936 en AOF[13], les principales villes de la Colonie sont :

Notes et références

  1. Imprimerie du Gouvernement, Annuaire du Sénégal et dépendances (1861), p. 49, Saint Louis, 1861
  2. Roland Colin, Sénégal notre pirogue, au soleil de la liberté, Présence africaine, 2007, (ISBN 9782708707825)
  3. a et b Paulin Ismard, Benedetta Rossi et Cécile Vidal, Les mondes de l'esclavage: une histoire comparée, Seuil, coll. « L'univers historique », (ISBN 978-2-02-138885-5)
  4. a b et c Compagnie du Cap Vert (BNF 12443441)
  5. a b c d e f g h i j k et l « Sénégal et dépendances », sur anom.archivesnationales.culture.gouv.fr, Archives nationales d'outre-mer, mis à jour le 17 juillet 2015 (consulté le ).
  6. Georges Widal, L'île d'Arguin, dans Bulletin du Comité d'études historiques et scientifiques de l'Afrique occidentale française, 1922, p. 117-118 (lire en ligne)
  7. Georges Legrand, La Gambie, dans Bulletin du Comité d'études historiques et scientifiques de l'Afrique occidentale française, 1928, p. 446-447 (lire en ligne)
  8. Veyssière Laurent, « Signature du traité de Paris », sur FranceArchives (consulté le )
  9. « 1763 et la reconquête française du Sénégal avec le traité de Paris », sur ecolesausenegal.org (consulté le )
  10. a et b « Série géographique : Gorée et dépendances (1845-1859/1861) », sur anom.archivesnationales.culture.gouv.fr, Archives nationales d'outre-mer, mis à jour le 10 février 2012 (consulté le ).
  11. Arrêté du 28 décembre 1861, divise la colonie du Sénégal et dépendances en sept arrondissements
  12. Arrêté du 16 juillet 1863 qui rétablit la division du Sénégal en trois arrondissements
  13. Gouvernement général de l'Afrique occidentale française. Bulletin hebdomadaire d'information et de renseignements, 13 octobre 1936

Annexes

Bibliographie

  • Jean-Baptiste-Léonard Durand, Voyage au Sénégal ou Mémoires historiques, philosophiques et politiques sur les découvertes, les établissemens et le commerce des Européens dans les mers de l'Océan atlantique : depuis le Cap-Blanc jusqu'à la rivière de Serre-Lionne inclusivement ; suivis de la Relation d'un voyage par terre de l'île Saint-Louis à Galam et du texte arabe de Trois traités de commerce faits par l'auteur avec les princes du pays. Avec Figures et Atlas, chez Henri Agasse libraire-imprimeur, Paris, an X, 1802 (lire en ligne) et illustrations de l'Atlas pour servir au voyage du Sénégal
  • Paul Louis Jacques Gaffarel, Le Sénégal et le Soudan français, Librairie Ch. Delagrave, Paris, 1898 (lire en ligne)

Articles connexes

Liens externes