Bruno Polga

Bruno Polga
Illustration.
Fonctions
Maire de Saint-Priest

(20 ans, 8 mois et 6 jours)
Élection
Réélection

Prédécesseur Louis Gireau (DVG)
Successeur Martine David (PS)
Conseiller général du Rhône

(26 ans et 10 jours)
Élection
Réélection

Président Jean Palluy
Michel Mercier
1er adjoint au maire de Saint-Priest

(5 ans, 11 mois et 21 jours)
Élection
Maire Louis Gireau (PS/DVG)
Biographie
Date de naissance
Date de décès 81 ans an)
Lieu de décès Saint-Priest
Nature du décès hémorragie cérébrale
Nationalité Français
Parti politique CIR (1964-1969)
PS (1969-2016)

Bruno Polga était un homme politique français, né en 1935 et décédé le à Saint-Priest (métropole de Lyon), dont il a été le maire pendant plus de 20 ans, de 1983 à sa démission en 2003[1].

Biographie

Débuts en politique

Bruno Polga naît en 1935 dans une famille modeste d'origine italienne venue s'installer à Saint-Priest en 1937. Il fait alors partie d'une fratrie de 7 enfants[2].

Militant syndicaliste, il s'engage dès les années 1960 en politique au sein de la CIR. Fervent soutien et proche de François Mitterrand dès cette époque, il héberge même ce-dernier chez lui lors d'une tournée électorale à l'occasion des présidentielles de 1965[2].

Il fait partie de la liste électorale du socialiste Louis Gireau lors des élections municipales de 1977, opposé au maire sortant (socialiste également) Marius Joly. La liste menée par Gireau remporte cette élection et Polga entre en politique en tant que premier adjoint au maire de Saint-Priest[3].

Mais au cours de ce mandat, la majorité se divise et Polga se détache progressivement de Gireau. Alors que Saint-Priest forme pour la première fois un canton à part entière lors des cantonales de 1982, deux candidatures socialistes sont alors présentées. Une par Carrier, soutenue par Louis Gireau, et une par Polga, qui est devenu au fil du temps un de ses plus hostiles opposants. Le Parti socialiste investit le candidat du maire et Bruno Polga se présente alors comme socialiste indépendant. Il obtient finalement un meilleur score que son adversaire au premier tour. Néanmoins, le maintien des deux candidats socialistes au second tour mène à la victoire du candidat de la droite, Huon[3].

Après ce début de victoire face à la politique de Louis Gireau, Bruno Polga obtient le soutien du Parti socialiste pour sa candidature aux municipales de 1983. Le maire sortant quitte alors le parti et présente une liste divers gauche composée notamment d'anciens conseillers de Marius Joly. C'est finalement la liste socialiste qui est choisie par les san-priods le [3]. Bruno Polga devient alors maire de la commune de banlieue à l'issue du scrutin. Il remportera par ailleurs le canton de Saint-Priest en 1985, et deviendra ainsi conseiller général du Rhône (mandat qu'il occupera jusqu'en 2011)[4].

Maire de Saint-Priest

Élu pour la première fois à la tête de la commune de Saint-Priest en 1983, Bruno Polga sera réélu trois fois par la suite, en 1989, en 1995 et en 2001. Au cours de son quatrième mandat de maire et après plus de 20 ans passés à diriger la ville san-priode, Bruno Polga laissera sa place à sa première adjointe, Martine David, en 2003[5]. Il fait partie du conseil communautaire du Grand Lyon dès sa première élection en 1983, avant d'être nommé vice-président de 1995 à 2008, chargé successivement de l'eau et de l'assainissement, de l'habitat, de la propreté[6].

Au cours de ses mandats, et contrairement à certains de ses prédécesseurs (comme Charles Ottina), Bruno Polga a développé un véritable projet de développement pour sa ville, la rendant plus dynamique et accueillante après la construction massive qu'elle a subi sur son territoire au cours des Trente Glorieuses[7].

L'un des premiers travaux d'aménagement de grande ampleur entrepris par le maire socialiste sera le renouvellement total du centre-ville, regroupé autour de la mairie dessinée par Charles Ottina. De ce renouvellement résultera l'ouverture de nombreux commerces, l'inauguration d'un cinéma et celle de la médiathèque François Mitterrand. D'importants travaux de réhabilitation des HLM du quartier Bel Air ont ainsi été menés[8], ainsi que la rénovation totale du centre historique et celle du château de Saint-Priest en 1998[2],[7].

Persuadé du potentiel culturel et sportif de sa commune, c'est sur ces deux points particulièrement que Bruno Polga s'est penché durant ses deux premiers mandats. C'est ainsi que le terrain de baseball de Revaison, le boulodrome Marius Joly, le mur d'escalade Adrien Garioud du Fort, la MJC Jean Cocteau, l'Espace Mosaïque et d'autres équipements sportifs et culturels ont vu le jour à Saint-Priest à cette période[2],[7].

Soucieux du bien-être des san-priods, Bruno Polga s'est aussi illustré auprès de ses concitoyens grâce à la réhabilitation du Collège Gérard Philipe et surtout la construction attendue du Lycée Condorcet en 1993 en plein centre-ville. C'est toujours dans cette optique qu'est décidée l'instauration des conseils de quartier en 2002, favorisant la démocratie participative et l'écoute des san-priods[2].

C'est au crépuscule de son dernier mandat que le maire san-priod fit entrer sa ville directement dans une nouvelle ère en lien avec son époque[9]. La construction du Parc Technologique de Lyon, parc industriel high tech d'exception sur le territoire de la commune, et l'arrivée du tramway en 2003 reliant directement la ville au centre de Lyon ont ainsi tracé une nouvelle ligne directrice pour les successeurs de Bruno Polga ; celle du développement économique et durable de la commune[2].

Âgé de 68 ans, Bruno Polga annonce sa démission le , date à laquelle sa première adjointe, Martine David lui succède[10].

Fin de vie

Bruno Polga fut un proche de François Mitterrand dès les années 1960 et de Louis Mermaz, dont il diffusera les idées dans l'Est lyonnais[4].

Bien que véritablement en retraite politique à partir du , date à laquelle il cèdera son siège de conseiller général du Rhône après l'avoir occupé pendant 26 ans au cours de 4 mandats consécutifs, Bruno Polga ne fit que très peu d'apparitions publiques après sa démission à la mairie de Saint-Priest en 2003.

Lors des élections municipales de 2014, il apporte son soutien à Martine David, ce qui n'empêchera pas la défaite de celle-ci et l'élection de Gilles Gascon en tant que maire de Saint-Priest[11]. La même année, il publie ses mémoires intitulées "Liberté, égalité, fierté. Un parcours atypique." publiées aux éditions Musnier-Gilbert[2].

Reconnu et apprécié pour son humilité, sa tolérance et son humanisme, Bruno Polga est fait chevalier de la Légion d'honneur en 2000, puis élevé au rang d'officier à la demande de Jean-Jack Queyranne le . Sa distinction lui a été remise par Thierry Braillard[4].

Souffrant de problèmes de santé, Bruno Polga est victime d'une hémorragie cérébrale et s'éteint le à son domicile, à Saint-Priest[12].

Son décès a provoqué beaucoup d'émotion au sein de la classe politique ainsi qu'auprès de nombreux san-priods. Des messages de condoléances de la part de Thierry Braillard de Najat Vallaud-Belkacem ou encore de Bruno Le Roux ont été adressés à ses proches[13],[14],[15]. De nombreux hommages lui ont été rendus dans son fief dauphinois, dont un le jour de son inhumation le [16], et un autre lorsque la place de l'Ancienne Mairie à Saint-Priest a été renommée en son honneur place Bruno Polga le [17],[18].

Détail des mandats et fonctions

Décorations

Ouvrages

  • Liberté, égalité, fierté. Un parcours atypique. Éditions Musnier-Gilbert, 2014.

Voir aussi

Articles connexes

Notes et références

Notes

Références

  1. Adieu Bruno Polga, 1 septembre 2016
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 2,5 et 2,6 Hommage : Bruno Polga, octobre 2016
  3. 3,0 3,1 et 3,2 Saint-Priest ville mosai͏̈que: populations, identités, interculturalité (1945/1980), Lyon, Presses universitaires de Lyon, , 349 p. (ISBN 2729706739) [lire en ligne] 
  4. 4,0 4,1 et 4,2 Bruno Polga fait officier de la légion d'honneur, 19 avril 2016
  5. Disparition de Bruno Polga maire de Saint-Priest pendant 20 ans, 3 septembre 2016
  6. Bruno Polga
  7. 7,0 7,1 et 7,2 Les acteurs de l'urbanisme à Saint-Priest
  8. Corinne Scemama, « Comment la copropriété pourrit les banlieues », L'Express,‎ (lire en ligne)
  9. Marie-Annick Dépagneux, « Grand Lyon: polémiques sur le changement de régime de la taxe professionnelle », Les Échos,‎ (lire en ligne)
  10. Bruno Polga, ancien maire de Saint-Priest, est décédé, 1 septembre 2016
  11. Des mots des San-Priots - Martine David 2014 - Bruno Polga, maire honoraire, 8 mars 2014
  12. Bruno Polga, ancien maire de Saint-Priest, s'est éteint, 2 septembre 2016
  13. Tweet de Thierry Braillard en réaction à l'annonce du décès de Bruno Polga, 1 septembre 2016
  14. Tweet de Najat Vallaud-Belkacem en réaction à l'annonce du décès de Bruno Polga, 1 septembre 2016
  15. Tweet de Bruno Le Roux en réaction à l'annonce du décès de Bruno Polga, 2 septembre 2016
  16. Avis de décès de Monsieur Bruno Polga, 4 septembre 2016
  17. L'ancien maire Bruno Polga honoré, une place porte désormais son nom, 10 décembre 2016
  18. La place Bruno Polga inaugurée, 9 décembre 2016

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