Alexandra Henrion-Caude

Alexandra Henrion-Caude
Alexandra Henrion-Caude en 2021.
Fonction
Directrice de recherche
Institut national de la santé et de la recherche médicale
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Biographie
Naissance
Nom de naissance
Alexandra Henrion
Nationalités
Formation
Activités
Conjoint
Alexis Caude ()
Autres informations
A travaillé pour
Directeur de thèse

Alexandra Henrion-Caude, née le à Warwick au Royaume-Uni, est une généticienne franco-britannique. Titulaire d'un doctorat en génétique de l'université Paris-Diderot, ses recherches ont porté sur les maladies génétiques et sur l'ARN non codant.

Elle est notamment connue pour son opposition à la politique sanitaire mise en place pour gérer la crise liée à la pandémie de Covid-19 et sa contribution à la désinformation sur ce sujet.

Biographie

Née en 1969 au Royaume-Uni[1], Alexandra Henrion-Caude soutient une thèse de doctorat à l'université Paris-Diderot en 1997, sous la direction d'Axel Kahn[2],[3], et reçoit une bourse de recherche de la fondation Nestlé[4].

Elle travaille comme neurobiologiste au Joslin Diabetes Center à la Harvard Medical School de Boston[5] et au Salk Institute for Biological Studies[6].

Elle est directrice de recherche à l'Inserm de 2012 à 2018, en tant que chef d'équipe à l'unité 781[note 1],[7],[8]. Elle découvre en 2012 l'implication d'ARN non-codants dans des maladies génétiques[7],[8]. Ses travaux concernent des maladies génétiques comme la mucoviscidose[7] et le syndrome Ravine[9]. Elle est l'un des 22 lauréats des Eisenhower Fellowships en 2013[7].

Elle s'intéresse aux questions de bioéthique, notamment à propos de la recherche sur l'embryon humain, et crée le site internet Science en conscience[7].

Alexandra Henrion-Caude quitte l'Inserm début 2018 pour « convenances personnelles »[10] ; elle est retraitée de cet institut depuis , sans le titre de « chercheuse émérite ». Elle vit désormais à Maurice, où elle a fondé le laboratoire SimplissimA, qui se donne pour objectif de revaloriser les remèdes traditionnels[11],[12].

Engagements catholiques

Catholique engagée, Alexandra Henrion-Caude est active « au sein de la nébuleuse de la La Manif pour tous » au début des années 2010. Elle s'oppose activement à l'accès des femmes lesbiennes à la PMA[11].

Selon L'Express, elle fait partie de la communauté catholique traditionaliste et de l'Association des scientifiques chrétiens, liée au réseau Blaise Pascal. En , elle intervient « longuement » dans le numéro de la revue du mouvement traditionaliste Civitas, intitulé « Vaccin : ce qu'on nous cache »[13].

Désinformation pendant la crise du Covid-19

Alexandra Henrion-Caude figure dans le documentaire complotiste Hold-up, réalisé en par Pierre Barnérias[14], et contribue à la diffusion de fausses informations sur la pandémie[15],[16],[3].

En 2021, elle intervient dans plusieurs médias généralistes (CNews, Sud Radio, ou encore l'émission Touche pas à mon poste !). Elle y réaffirme « ses doutes concernant les vaccins à ARN messager », dont elle estime qu’ils vont « nous modifier génétiquement »[11],[3]. Elle intervient aussi dans des médias généralement considérés comme liés au catholicisme intégriste ou à l'extrême droite. Ainsi en , elle donne un entretien au magazine Civitas[11] et, dans un entretien à TV Libertés, elle « affirme notamment que les vaccins à ARN messager contre le Covid-19 peuvent « s'intégrer au génome » des patients[17]. »

Alexandra Henrion-Caude porte plainte pour diffamation contre Axel Kahn, qui avait regretté l'évolution d'une « chercheuse de grande qualité, très travailleuse », autrefois brillante, mais qu'il ne pouvait plus considérer comme chercheuse depuis qu'elle s'était illustrée par des « déclarations pas tellement différentes des pires positions complotistes »[16],[10],[3]. Il plaisante sur sa mise en examen à ce titre fin , peu de temps après avoir annoncé être atteint d'un cancer incurable, rappelant qu'il a « tenté d’expliquer l’incroyable dérive d’une chercheuse jadis de qualité par une logique intégriste puis sectaire » et se réjouissant que cela lui permette « une ultime bonne action avant de mourir. Gratuite, en plus[18],[8],[3]. » L'avocat d'Alexandra Henrion-Caude fait part de leur intention de se désister de la plainte contre Axel Kahn, « compte tenu des circonstances »[8].

L'Inserm se désolidarise des prises de position de son ex-chercheuse[10],[12],[3].

Des médias la décrivent comme « égérie des anti-passe sanitaire » (L'Express[8]), « des complotistes » (Le Parisien[19]) ou « des covido-sceptiques » (Marianne[12]).

Publication

  • Les Apprentis sorciers : tout ce que l'on vous cache sur l'ARN messager (en collaboration avec Ambre Bartok), Albin Michel, , 162 p. (ISBN 978-2226482631)[20].

Notes et références

Notes

  1. Jusqu'en 2013, le nom de l'UR 781 est « Génétique et épigénétique des maladies métaboliques, neurosensorielles et du développement ».

Références

  1. Gaël et Carla de Vaumas, « Génome : une immensité d’informations », sur presstvnews.com, (consulté le ).
  2. « Notice de thèse, 1997 », sur theses.fr (consulté le ).
  3. a b c d e et f Stéphane Long, « De l’INSERM aux covido-sceptiques, l'étonnante dérive de la généticienne Alexandra Henrion-Caude », sur lequotidiendumedecin.fr, Le Quotidien du médecin, (consulté le ).
  4. « Nestlé dote la recherche », .
  5. (en-US) Anne Swardson, « Best Minds Bidding France Adieu », The Washington Post,‎ (ISSN 0190-8286, lire en ligne, consulté le ).
  6. « Alumni », sur montminy.salk.edu (consulté le ).
  7. a b c d et e Fanny Pijaudier-Cabot, « Alexandra Henrion Caude - Une Fellow à la française », Science & Santé, Institut national de la santé et de la recherche médicale, no 16,‎ , p. 14-15 (lire en ligne).
  8. a b c d et e « Le CV de la scientifique Alexandra Henrion-Caude, nouvelle égérie des anti-passe sanitaire » Accès payant, L'Express, 28 mai 2021, mis à jour le 17 juin 2021 (consulté le ).
  9. « Le gène sauteur de la ravine », Institut national de la santé et de la recherche médicale, .
  10. a b et c Thomas Deszpot, « Virus manipulé par l'Homme, danger des masques… l'Inserm se désolidarise d'une de ses ex-chercheuses », LCI, (consulté le ).
  11. a b c et d Samuel Laurent, « Alexandra Henrion-Caude, caution scientifique des « covido-sceptiques » », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  12. a b et c Jean-Loup Adenor et Margot Brunet, « Alexandra Henrion-Caude la généticienne devenue égérie des covido-sceptiques », Marianne, .
  13. Étienne Girard, « La sensibilité catholique « tradi », fil conducteur de nombreux réseaux antivax » Accès payant, L'Express, (consulté le ).
  14. « Hold-up : qui sont les principaux intervenants du documentaire complotiste sur le Covid-19 ? », Sciences et Avenir, .
  15. « Hold-up : les fausses informations sur l'hydroxychloroquine, les traitements et les vaccins envisagés », AFP Factuel, (consulté le ).
  16. a et b Gaëtan Willemsen, « Fausse info sur les vaccins : 4 spécialistes démontent les affirmations d'une généticienne française sur une Web TV d'extrême-droite », RTL Belgium, (consulté le ).
  17. Thomas Saint-Cricq, « « Covid, vaccin, la généticienne Alexandra Henrion-Caude nous dit tout » : attention, cette vidéo virale comporte de nombreuses fausses affirmations », AFP Factuel, .
  18. Lucie Tollon, « Antivaccin, plainte contre Axel Kahn… 3 choses à savoir sur Alexandra Henrion-Caude, la figure de proue des « antivax » », La Dépêche du Midi, (consulté le ).
  19. Christel Brigaudeau, « Covid-19 : comment la scientifique Alexandra Henrion-Caude est devenue l’égérie des complotistes » Accès payant, Le Parisien, .
  20. Elsa Mari et Nicolas Berrod, « En tête des ventes et des fake news, le business des livres classés antivax » Accès payant, Le Parisien, (consulté le ).

Liens externes