Servon (Manche)
Servon | |
![]() La mairie. | |
Administration | |
---|---|
Pays | ![]() |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Avranches |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération Mont-Saint-Michel-Normandie |
Maire Mandat |
Daniel Furcy 2020-2026 |
Code postal | 50170 |
Code commune | 50574 |
Démographie | |
Gentilé | Servonnais |
Population municipale |
275 hab. (2018 ![]() |
Densité | 30 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 36′ 02″ nord, 1° 25′ 08″ ouest |
Altitude | Min. 6 m Max. 48 m |
Superficie | 9,23 km2 |
Élections | |
Départementales | Canton de Pontorson |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
Servon est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 275 habitants[Note 1].
Géographie
La commune est à l'ouest de l'Avranchin. Son bourg est à 9 km au nord-est de Pontorson, à 9,5 km au sud-est du Mont-Saint-Michel, à 13 km au nord-ouest de Saint-James et à 14 km au sud-ouest d'Avranches[1].
Le point culminant (48 m) se situe au sud, entre les lieux-dits la Braise et le Commun. Le point le plus bas (6 m) correspond à la sortie du territoire de l'Anguille, court fleuve côtier, au nord-ouest.
L'Anguille (nom qui ne figure pas sur les cartes IGN qui préfère ruisseau du Hamel) se mêlait à la Guintre pour se jeter au pieds du Mont Saint Michel comme le montre les cartes de Cassini[2] (et non pas le Couesnon). Elles ont ensuite été canalisées vers la Roche Torrin lors de la mise en polder et l'établissement des digues et des portes à flot établis pour empecher la remontée de la marée à l'intérieur des terres. Riche en anguilles et en saumons qui venaient frayer jusque dans les années soixante-dix selon Marcel Veron, elle a perdu sa richesse à la suite de différentes sécheresses, aux effluents déversés et à l'action des portes à flot.
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes de Servum en 1104, Servun fin du XIIe siècle, de Servone en 1412[4].
Le toponyme peut être dérivé d'un anthroponyme roman ou du latin servus, « esclave »[5] et du gaulois -ó-magos « marché d'esclaves »[4].
Autre hypothèse : du latin superior, comparatif de superus, soit « plus au-dessus, plus haut, plus élevé », d’où le gallo-roman °SUPERIORE > a.f. °sevror, °sevreux, et par métathèse °servor, °serveux, non attestés dans les textes, mais présents dans Champcervon (Campcervor 1179) et Campcerveux au Lorey, tous deux dans la Manche[6]. Cette hypothèse pose problème avec les formes anciennes, mais correspond à la situation de Servon sur une éminence, comme Servon (Seine-et-Marne).
Le gentilé est Servonnais.
Histoire
En 1769, Jacques Le Chevallier dit Le Chevallier Lambert épouse Françoise Marie Fontaine, fille du sieur des Marets de Courtils.[pertinence contestée] Le , ils donnent naissance à Jean Pierre qui deviendra futur sieur de Beaubisson, botaniste, créateur du jardin des plantes d'Avranches et auteur de la branche des Le Chevallier de Grand Champ.
En 1793, la famille Sauvé qui habite un lieu isolé, déclare deux jumeaux morts nés d'une fausse couche provoquée par une attaque des rebelles et brigands dits de la Vendée.[pertinence contestée]
Lors de la percée des troupes du général Patton, les éclaireurs ont peint sur la porte d'une grange limits to all troop, visible encore actuellement. La nationale est bordée des bornes roses de la « Voie de la Liberté ».
Rapidement à l'ère moderne, une voie de chemin de fer entre Caen et Rennes permet l'établissement d'une gare voyageur qui ferme dans les années 1980, et d'une gare de marchandises dont ne subsiste que les locaux et silos d'une coopérative agricole. La voie est double.
Politique et administration
Le conseil municipal est composé de onze membres dont le maire et deux adjoints[9].
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[10]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[11].
En 2018, la commune comptait 275 habitants[Note 2], en augmentation de 4,17 % par rapport à 2013 (Manche : −0,49 %, France hors Mayotte : +2,36 %). Servon a compté jusqu'à 796 habitants en 1831.
Économie
Lieux et monuments
- Église paroissiale Saint-Martin et croix du cimetière, inscrites au titre des Monuments historiques depuis le [14]. Dans l'église, le retable du maitre-autel du XVIIIe siècle, un vitrail et les lambris du XVIe sont classés à titre d'objets[15]. Le plafond est remarquable, en coque de navire inversé, lambrissé, avec des peintures sur certaines lattes. Quelques objets pourraient provenir de la chapelle Saint-Grégoire (ruines) qui se tenait à la Plane de Saint-Grégoire.
- Château du Bois-Chicot, du XIXe siècle. Le lieu fait face aux bois Jardin.
- Dans le chœur de l'église est inhumé Gilles Briand, curé de la paroisse de Servon de 1740 à 1755 (né vers 1682, décédé à Servon le à l'âge de 72 ans). Auparavant, il avait été chapelain de la cathédrale d'Avranches et ensuite vicaire de la cathédrale[16].
- Pendant la période révolutionnaire, l'église a été fermée par le maire le et rouverte début 1802 (apparaissent les registres paroissiaux clandestins). Durant cette période, en 1791, les registres paroissiaux sont ouverts par le Procureur de la République. Le curé continue son office et signe les registres paroissiaux avec l'officier municipal. En 1793, le curé et l'officier public signent tous les deux les actes des registres municipaux[17].
- Manoir de Servon, contiguë à l'église et de la même époque. Des légendes laissent supposer des souterrains en rapport avec le mont Saint-Michel.
- Moulin de Servon : proche de la gare, le long de la rivière. L'ancien moulin était dans le bâtiment démoli en 2018, à droite du corps d'habitation. Le passage de l'axe de la roue dans le mur ruiné est encore visible au-dessus de la fosse qui subsiste. Le bief descendait ici de la butte située juste derrière et qui constituait la digue. Le nom de ce champ qui jouxte le Hamel est d'ailleurs la Queue de l'Étang. L'étang qui s'y trouvait était régulé par une trappe sur la rivière à l'endroit dit de la Chute. C'était un important massif maçonné dont on voit encore les fondations juste en amont du gué. Il a été détruit avec difficulté lors du remembrement, causant la casse de matériel. Le cours principal de la rivière passait alors par la roue comme le montrent les cartes d'état major 1820-1866[2], mais sans trace de l'étang qui devait déjà être asséché. Le bief de fuite existe alors mais ne figure pas, il reprendra le rôle principal. Le moulin est donc plus ancien. Le fournil est situé juste au-dessus du moulin. Reste la gueule du four, le four lui même ayant été abattu par le nouveau propriétaire dans les années 1960. L'ensemble fait face à un champ se nommant la Lande au Trésor de l'autre coté de la route.
Activité et manifestations
Personnalités liées à la commune
- François Lemasle (1874 à Servon - 1946), évêque, vicaire apostolique à Hué (Indochine).
Notes et références
Notes
- Population municipale 2018.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
Références
- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2014 (site de l'IGN, téléchargement du 1er mars 2015)
- Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr
- « Géoportail », sur www.geoportail.gouv.fr (consulté le 28 février 2020)
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée »
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, t. 1 : Formations pré-celtique, celtiques, romanes, Genève, , 708 p. (ISBN 2-600-02883-8, lire en ligne), p. 194.
- René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Condé-sur-Noireau, Éd. Charles Corlet, (ISBN 2-905461-80-2), p. 247
- Dominique Fournier, « Notes de toponymie normande : champs / contre-champs », Histoire et Traditions Populaires, no 85,
- René Gautier, 601 communes et lieux de vie de la Manche : et les 46 communes fusionnées ou associées depuis 1960, Marigny, Éditions Eurocibles, , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 626
- « Jean Gédouin candidat à un quatrième mandat », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le 27 août 2015)
- « Servon (50170) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le 26 mai 2014)
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
- « Église et le calvaire », notice no PA00110612, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Œuvres mobilières à Servon », base Palissy, ministère français de la Culture.
- Archives départementales de la Manche
- Archives départementales de la Manche