À l'image des élections dans beaucoup d'autres départements, la République en marche ! et le MoDem connaissent une popularité certaine dans ce département très ancré à droite. En effet, la droite ne renouvelle pas son grand chelem, pour la première fois depuis 2002. Le mouvement présidentiel obtient ainsi deux élus : Olga Givernet, deuxième femme élue députée du département, après Stéphanie Pernod-Beaudon, ancienne suppléante d'Étienne Blanc, face à laquelle elle l’emporte, et Stéphane Trompille qui triomphe d'une candidate FN succédant ainsi à Michel Voisin, député sortant depuis 29 ans, qui ne se représentait pas. Toutefois, la droite se maintient ailleurs, malgré une avance confortable du MoDem dans les deux premières circonscriptions au premier tour, les sortants sont réélus et même largement pour Damien Abad.
Après avoir vu sa candidate à l'élection présidentielle y arriver en tête au second tour, le Front National pouvait certainement nourrir des espoirs d'élus dans l'Aisne. Espoir déçu puisque le parti d'extrême droite n'obtient aucun élu, malgré la présence de ses candidats au second tour dans chaque circonscription. C'est ainsi le parti présidentiel qui sort vainqueur avec 3 élus sur cinq sièges dont le sortant issu du PRG, Jacques Krabal, et l'ancienne candidate malheureuse du Nouveau Centre en 2012, Aude Bono-Vandorme. Ce sont sinon 2 sortants qui sont réélus : Julien Dive à Saint-Quentin et Jean-Louis Bricout dans le nord-est du département, devenant alors le seul député socialiste des Hauts-de-France.
Le département de l'Allier subit la tendance nationale pour le mouvement En marche ! : le parti obtient deux élues, qui deviennent également les premières femmes députées du département, dont Laurence Vanceunebrock-Mialon qui bat le maire LR de Montluçon, Daniel Dugléry, qui subit sa quatrième défaite de suite aux élections législatives. La "petite" surprise a pu venir de l'élection de l'ancien président du conseil général, le communiste Jean-Paul Dufrègne, qui a réussi à rattraper son retard de 6 points du premier tour pour battre la candidate en marche. Il signe le retour des communistes dans la délégation de l'Allier, absents depuis 10 ans.
Les Alpes-de-Haute-Provence plébiscitent la République en marche ! : le parti emporte les deux sièges avec plus de 60 % des voix. Le porte-parole du gouvernement et ancien socialiste, Christophe Castaner est réélu dans la circonscription de Manosque face au candidat de la France insoumise et Delphine Bagarry est élue à Digne face au FN, devenant la première femme jamais élue députée dans le département.
Les Hautes-Alpes sont une victoire supplémentaire pour la République en marche ! et une débâcle pour le parti socialiste : la sortante à Gap, Karine Berger, est battue dès le premier tour en cinquième position. C'est la conseillère départementale de Gap, issue d'En Marche !, Pascale Boyer qui lui succède. L'ancien radical de gauche et désormais marcheur, Joël Giraud est aisément réélu pour un quatrième mandat face à un dissident des Républicains.
Dans un département fortement ancré à droite, Les Républicains résistent plutôt bien, au vu du contexte national. Le parti conserve six sièges sur les neuf qu’il possédait face à En Marche ! ou au MoDem. Il en concède ainsi 3 à la République en marche ! qui les emporte tous face au FN (on notera un score de 47 % dans le secteur de Menton). On note également la réélection de Bernard Brochand, qui après 16 ans de mandat, devient le doyen de l’Assemblée nationale.
Au vu du contexte national, les socialistes ardéchois résistent bien : ils conservent deux sièges sur trois grâce à deux "figures" locales : le maire d'Annonay, Olivier Dussopt, et le président du département, Hervé Saulignac, dans le secteur de Privas. Seul le secteur d'Aubenas leur échappe, avec l'élection du candidat Les Républicains. Le grand perdant dans le département est donc le mouvement présidentiel : la République en marche ! n'obtient aucun élu malgré sa présence au second tour dans chaque circonscription, confirmant le résultat du premier tour de la présidentielle où Emmanuel Macron n'était arrivé que troisième dans le département. On notera également l'absence au second tour du FN et de la FI qui pouvaient espérer de meilleurs résultats suite à cette même présidentielle et, à l'image du reste du pays, des votes blancs et nuls nombreux au second tour avec presque 13 % des votants. (et une abstention bondissant de 16 %)
La droite remporte une victoire historique dans ce département puisque ce n'est que la quatrième fois sous la Ve République qu'elle réalise le grand chelem (précédents en 1958, 1962 et 1993). Cela a été rendu possible grâce à la chute du fief de gauche qu'est le secteur du nord du département, possiblement explicable par le morcellement des voix de gauche entre le PS et la FI. Les deux autres circonscriptions reconduisent aisément les sortants de droite avec des scores avoisinant ou dépassant les 70 % mais une abstention atteignant presque 60 %. À noter que la troisième circonscription est une des très rares à ne pas avoir qualifié la candidate En Marche !-MoDem pour le second tour.
La France insoumise fait carton plein dans ce département historiquement de gauche. La première circonscription, pour la première fois depuis 1958, n'élit pas un député socialiste à sa tête (il en est presque de même pour celle de Pamiers à quelques lointaines exceptions près). Dans les deux cas, la situation s'est résumée à une courte victoire face à En Marche ! arrivé en tête avec plusieurs points d'avance, au premier tour, et le PS en troisième position. Le report des voix à gauche aura donc profité à la FI dans un contexte de forte abstention (51,28 % au second tour) mais inférieure à la moyenne nationale (57,36 %).
Après que Marine Le Pen et François Fillon ont obtenu de bons scores à la présidentielle (30 puis 45 % pour la première, 23 % pour le second), il était attendu logiquement de bons résultats pour LR et le FN. Cela s'est plutôt vérifié pour les Républicains qui se maintiennent dans les secteurs de Troyes-Bar-sur-Seine, qui élit la première femme députée de l'histoire du département, et Troyes-Romilly-sur-Seine, secteur historique de François Baroin, malgré une nette avance des candidats soutenus par En Marche ! au premier tour. Le mouvement aura en revanche eu raison de la droite au cours de la seule triangulaire de France, dans le secteur de Troyes-Bar-sur-Aube qui met ainsi fin à 39 ans de mainmise de la droite sur ce siège. Le FN aura, quant à lui, déçu tous ses possibles espoirs en ne se qualifiant qu'en position d'arbitre de la triangulaire dans la première circonscription. Enfin, la gauche semble s'être presque totalement effacée ici avec la FI à seulement 8,4 % en quatrième force politique départementale et le PS complètement balayé à 2 %.
La République en marche ! sort nettement victorieuse de cette élection avec un grand chelem après que tous ses candidats sont arrivés en tête au premier tour. Du côté de la gauche, la popularité de Jean-Luc Mélenchon lors de la présidentielle (21 % des voix) et celle passée mais assez ancrée du PS ont contribué à un morcellement des voix de gauche entre les candidats de ce dernier et ceux de la FI. De plus, le sortant du secteur de Carcassonne, Jean-Claude Perez, se représente en dissidence. Ainsi, tout ceci a conduit à l'élimination de tous ces candidats sauf André Viola, président du département, qui est finalement battu dans le secteur de Castelnaudary , où on remarque un taux exceptionnellement haut de votes blancs et nuls : il dépasse 18 % des votants. Le FN rentre également bredouille de cette élection, possiblement déçu après que Marine Le Pen se soit pourtant placée en tête au 1er tour de la présidentielle, un mois plus tôt. La droite "plus modérée" représentée par LR voit, elle, ses résultats à la baisse avec à peine 12 % des voix contre 21, 5 ans plus tôt.
Après des élections présidentielles où son candidat était arrivé en tête dans les trois circonscriptions, la République en marche ! pouvait espérer des élus : c'est chose faite avec la conquête du nord du département grâce à deux transfuges des radicaux de gauche, l'ancien sénateur Stéphane Mazars et la maire de la petite commune de Naucelle, Anne Blanc, qui se paie même le luxe d'être la seule députée de cette élection à être élue sans opposant au second tour, à la suite du retrait du républicain André At. (on notera cependant au second tour une forte abstention de 67 % et des votes blancs et nuls représentant presque 32,5 % des votants) Les Républicains sinon sauvent les meubles en conservant largement le bastion du secteur de Millau (à droite depuis 1958) mais perdent donc l'autre fief que constituait le siège de Rodez, qui retourne au centre, 15 ans après le départ de l'UDF.
La vague "en marche" déferle sur les Bouches-du-Rhône et fait élire huit députés marcheurs et un MoDem. Le grand perdant est ainsi le PS qui perd tous ses députés et est relégué à un score départemental de 3,5 %. À droite, LR tient bon avec quatre députés réélus sur six et la reconquête par l'ancien député Éric Diard du siège de Vitrolles-Marignane, alors que le FN pouvait être attendu au second tour ici après un score de 54,5 % de Marine Le Pen le précédent. Le FN, qui, sinon, parvient à se qualifier au second tour dans cinq circonscriptions mais n'obtient pas d'élus, même s'il atteint presque 49 % dans le secteur d'Arles et 47,6 % au nord de Marseille. Enfin, à gauche, la France insoumise voit son chef de file élu dans le centre de Marseille face à Patrick Mennucci mais son seul autre candidat qualifié battu dans le secteur adjacent, cependant, le PCF conserve largement le fief de Martigues, acquis depuis 1997.
C'est donc encore le jeune parti présidentiel qui bouscule le paysage politique départemental en emportant quatre sièges sur six. Ce ne sont en revanche pas des novices en politique qui sont élus : le sortant radical de gauche, Alain Tourret, un ancien militant UDI, Bertrand Bouyx et d'anciens adjoints au maire, Fabrice Le Vigoureux (à Caen, pour le PRG) et Christophe Blanchet (dans la petite ville de Merville-Franceville, pour le MoDem) qui réussit à faire chuter Nicole Ameline, députée LR de Cabourg depuis 1991 et ancienne ministre. La droite réussit malgré tout à conserver un siège en faisant basculer le secteur de Falaise-Lisieux grâce au maire de Livarot-Pays-d'Auge, Sébastien Leclerc. Enfin, la petite surprise vient de la circonscription de Caen-est avec la réélection de la socialiste Laurence Dumont, qui souffrait d'une situation nationale difficile pour le PS et accusait un retard de 14 % au premier tour face au candidat médiatique, Éric Halphen, alors que l'on pouvait plutôt s'attendre à une présence au second tour d'Isabelle Attard qui avait réussi à fédérer la gauche (de la FI au PS) derrière sa candidature, à Bayeux.
Alors qu'après 54 ans de gouvernance sans partage de la droite et du centre droit, le socialiste Alain Calmette avait réussi à emporter le siège d'Aurillac en 2012, la République en marche ! ne réussit pas le même exploit avec la droite qui reprend ses pleins droits grâce au retour de Vincent Descœur à Aurillac et à l'élection de l'ancien suppléant d'Alain Marleix, Jean-Yves Bony. Il y a tout de même une nouveauté : pour la première fois depuis 1958, le siège de Saint-Flour, ancien fief de Georges Pompidou, élit son député au second tour (en raison surtout de la dissidence de l'ancien sénateur Pierre Jarlier).
La Charente est le théâtre, lors de ces élections, de la bataille des gauches entre les fidèles du PS et les nouveaux militants de la REM, au centre, et de la FI, plus à gauche. Ce sont finalement les marcheurs qui sortent vainqueurs avec le basculement des sièges d'Angoulême et du sud en leur faveur face à la FI et à LR (qui voit son électorat départemental passer de 24 % à 14 %). Le PS sauve son image avec la réélection du député de longue date, Jérôme Lambert.
Le phénomène en marche débarque en Charente-Maritime et parvient à emporter 3 sièges sur cinq face aux républicains dont celui de Royan-Jonzac que Dominique Bussereau tenait pour la droite depuis 1993. Ce sont les secteurs des îles qui résistent à la poussée centriste avec la réélection des sortants : le tombeur de Ségolène Royal en 2012, Olivier Falorni à Ré-La Rochelle et le "républicain" Didier Quentin à Oléron-Royan pour un cinquième mandat.
Les électeurs berrichons apportent à la coalition MoDem-LREM un grand chelem en faisant chuter toutes les formations sortantes. Le duel le plus serré a lieu pour le siège de Saint-Amand-Montrond face au socialiste Yann Galut, engagé dans le secteur depuis 1997. On remarquera aussi la chute des communistes à Vierzon, après 20 ans de direction et celle de la droite à Bourges invaincue depuis 36 ans.
Forte de sa popularité nationale, La République en marche ! parvient à faire élire dans le secteur de Tulle, son candidat, le maire de la petite ville de Naves, Christophe Jerretie, sur ces terres hautement symboliques, anciens fiefs des anciens chefs de l'État, Jacques Chirac et François Hollande (dont le candidat socialiste Bernard Combes, défait au second tour, est un proche). En revanche, ce n'est pas le cas de leur autre candidate, l'ancienne sénatrice socialiste, Patricia Bordas, qui chute sur le fil face à la candidate des Républicains, vice-présidente du département, Frédérique Meunier, qui permet à la droite de revenir à la tête du secteur de Brive après 10 ans d'absence.
Après des élections territoriales de 2015 qui leur étaient assez favorables, les nationalistes corses, unis au sein du front Pè a Corsica, pouvaient s'attendre à de bons résultats. Espoirs apparaissant plutôt déçus à l'issue du premier tour au cours duquel leur candidat dans le secteur d'Ajaccio est éliminé et celui à Sartène est qualifié mais distancé. Finalement, ce dernier, le conseiller territorial Paul-André Colombani, est élu, mettant fin à presque 60 ans de domination locale de la famille De Rocca Serra. En revanche, la droite sauve les meubles en conservant largement le siège d'Ajaccio face à la candidate en marche, dont le parti restera le grand perdant local de ces élections.
Au contraire de leurs voisins du sud, la popularité des nationalistes se fait ressentir rapidement avec l'élection large de leurs deux candidats face au sortant de droite à Bastia et au candidat des marcheurs à Calvi-Corte, mettant fin par la même occasion, après plus de 40 ans, à la présence des radicaux de gauche dans la délégation parlementaire de Corse.
La situation dans le département bourguignon s'est surtout résumée à un affrontement entre républicains et marcheurs mais avec quelques particularités. À Dijon-nord, c'est un dissident de droite qui arrive au second tour mais qui est battu. À Dijon-sud, c'est le FN qui se hisse au second tour devant une droite trop faible et une gauche divisée entre socialistes, insoumis et écologistes (et les soutiens de la sortante socialiste dissidente). Fadila Khattabi s'y offre tout de même l'élection la plus large du département. Sinon, En marche ! emporte les secteurs de Montbard et Beaune, moins largement, et finalement, seul le secteur de Dijon-est, ancré à droite depuis plus de 25 ans, résiste à la vague de la REM avec la réélection du sortant LR.
Comme c'est le cas depuis 2002, Marc Le Fur sera à nouveau le seul député de droite des Côtes-d'Armor mais non plus face aux socialistes mais aux marcheurs. En effet ceux-ci réussissent à l'emporter dans tout le département, sauf dans le secteur de Loudéac. On remarquera l'élection du maire MoDem de Saint-Brieuc pour le siège de sa ville qui était entre les mains du PS depuis 1997 et celle d'Éric Bothorel, ancien suppléant de Corinne Erhel, décédée un mois avant les élections. Sinon, le PS chute avec la défaite de tous ses sortants "fidèles", Annie Le Houérou, sur le fil, à Guingamp, à Saint-Brieuc donc, Michel Lesage et Viviane Le Dissez, dès le premier tour, à Dinan.
La République en marche ! se saisit de la circonscription départementale de la Creuse après 20 ans de direction de Michel Vergnier, battu dès le premier tour, et plus de 60 ans de présence des socialistes dans la délégation parlementaire départementale. C'est l'agriculteur local Jean-Baptiste Moreau qui est élu sous les couleurs du mouvement présidentiel face à la droite représentée par le conseiller départemental, Jérémie Sauty.
Un mois après les élections présidentielles, on s'attendait à une certaine corrélation avec ces échéances-ci. Cela s'est plutôt vérifié avec un certain succès de la FI après que Jean-Luc Mélenchon soit arrivé en tête, en Dordogne, au premier tour de la présidentielle au coude à coude avec Emmanuel Macron mais c'est bien ce dernier qui confirme sa popularité et celle de son mouvement avec un grand chelem pour la coalition centriste LREM-MoDem. Le second tour s'est donc surtout résumé à un duel entre gauche et centre à l'exception du siège du Bergeracois disputé entre la REM et le FN dont le candidat a surtout profité des divisions à gauche entre la sortante, insoumis et communistes, pour se hisser au second tour. Sinon, la seule sortante socialiste à se représenter, Colette Langlade, chute de peu à Nontron face au maire MoDem du village de Lanouaille, Jean-Pierre Cubertafon.
Malgré l'arrivée en force du nouveau parti présidentiel, En marche !, qui obtient 3 (indirectement 4) élus sur 5, le renouvellement politique dans le Doubs est finalement assez limité : trois sortants sur cinq sont réélus. La circonscription très ancrée à droite de Pontarlier conserve la républicaine Annie Genevard à sa tête tandis que l'ancien suppléant socialiste de Pierre Moscovici, Frédéric Barbier, est largement réélu sous la bannière des marcheurs face à Sophie Montel, figure locale du FN, et que Éric Alauzet, soutenu par la majorité présidentielle, est réélu largement à Besançon-est pour devenir le seul député écologiste de cette législature (ou du moins élu en tant que tel). En revanche, la socialiste Barbara Romagnan n'a pas la même chance que ses anciens collègues à Besançon-ouest en chutant face à une jeune marcheuse, novice en politique, Fannette Charvier. Enfin, LR perd de peu son second fief, celui de Montbéliard qui était tenu depuis 15 ans par Marcel Bonnot, non candidat.
20 ans après l'élection de Michèle Rivasi, première femme députée du département, la Drôme envoie à l'Assemblée une délégation parlementaire composée uniquement de 4 femmes. La République en marche !, dans son élan national, conquiert ainsi les trois premières circonscriptions à la suite de la droite dont les députés sortants ne se représentaient pas sauf l'UDI Franck Reynier, à Montélimar, seul candidat de l'union de la droite éliminé au premier tour, distancé par le FN qui offre à Alice Thourot l'élection la plus large du département. Fait assez surprenant, la droite parvient à se raccrocher à la seule circonscription qui lui manquait en 2012, celle de Romans-sur-Isère, où sa candidate, la conseillère départementale LR Emmanuelle Anthoine, devance la gauche divisée et le FN au premier tour pour battre ensuite la candidate marcheuse.
C'est un grand chelem pour l'alliance LREM-MoDem dans ce département où les électeurs ont décidé de rejouer la présidentielle dans chaque circonscription avec des duels FN-Majorité présidentielle. On note, bien entendu, la réélection à Évreux-Verneuil du nouveau ministre de l'Économie ex-LR, Bruno Le Maire qui s'offre l'élection la plus large du département alors que c'est Claire O'Petit qui est élue avec le moins d'avance à Vernon, où elle était déjà candidate en 2012 sous l'étiquette MoDem et n'avait alors emporté que 1,63 % des voix.
Alors qu'à l'échelle nationale, la République en marche ! connaît une popularité assez importante, l'Eure-et-Loir choisit plutôt de faire à nouveau confiance à la droite. Seule la circonscription de Chartres choisit le mouvement présidentiel pour la représenter, alors que le sortant, le député-maire de Chartres, ne se représentait pas. Sinon, la droite conserve donc sa mainmise sur le reste du département avec des élections assez larges (plus de 70 % pour Philippe Vigier à Châteaudun) face à des marcheuses, sauf Laure de la Raudière réélue dans un contexte plus flou face au PRG, alors qu'En Marche ! n'avait pas présenté de candidat ici.
5 ans après la gauche, ce sont les marcheurs qui raflent tous les sièges, menés par l'ancien socialiste, le sortant de la plus large circonscription, celle de Châteaulin-Crozon, Richard Ferrand, nouveau ministre. Ce n'est cependant pas lui qui obtient la plus large élection mais Liliana Tanguy, élue face à la droite à Douarnenez, qui était tenu depuis 10 ans par la socialiste Annick Le Loch, qui ne se représentait pas. Il en était de même pour deux autres figures : l'ancienne ministre Marylise Lebranchu, députée de Morlaix depuis 20 ans et Gilbert Le Bris, député de longue date de Quimperlé, dont les secteurs échoient donc aux marcheurs mais qui y connaissent leurs élections les moins larges du département (pour la première face à LR et la seconde face au PS élu à Quimperlé depuis 1973). Les autres sortants sont battus dont deux dès le premier tour (à Brest-ville et Landerneau) et l'ancien garde des sceaux, Jean-Jacques Urvoas, à Quimper. Dans le même temps, on pourra noter l'exceptionnelle impopularité du FN local à peine 7 % au premier tour.
Après des élections présidentielles réussies, les marcheurs parviennent logiquement à faire tomber toutes les circonscriptions gagnées par la gauche en 2012. Seule la circonscription de Saint-Gilles-Vauvert réélit de justesse la figure du FN, l'avocat Gilbert Collard, face à la torera Marie Sara, investie par le MoDem. Tous les autres secteurs départagent aussi au second tour le FN et les marcheurs mais ce sont bien ces derniers qui sont vainqueurs partout. On notera la réélection de la députée, ex-PS, de Nîmes-Beaucaire, Françoise Dumas, face à Yoann Gillet, secrétaire départemental du FN. En revanche, deux de ses anciens collègues n'ont pas cette chance ː le socialiste Fabrice Verdier à Alès-Est et l'écologiste Christophe Cavard à Nîmes-Uzès, éliminés dès le premier tour. On remarquera enfin la chute du secteur d'Alès-Le Vigan, qui était socialiste depuis 20 ans.
La Haute-Garonne suit le contexte national en élisant neuf députés marcheurs sur dix. Mais la particularité locale qu'est l'ancrage historique à gauche se ressent avec la présence de la FI au second tour dans six secteurs et celle du PS en déroute pour le siège rural de Rieumes. Mais étonnamment[2], c'est bien le socialiste Joël Aviragnet qui empêche le grand chelem des marcheurs en étant élu de justesse à la suite de la présidente d'Occitanie, Carole Delga, dont il était suppléant. Sinon, en revanche, les insoumis voient leurs espoirs d'élus déçus avec leur meilleur score revenant à l'avocate Claire Dujardin, à Toulouse-Blagnac, qui obtient près de 49 % des voix. Pour le centre, le MoDem obtient l'élection de son président départemental, Jean-Luc Lagleize, à Toulouse-Nord-Est et En marche ǃ fait donc élire huit députés dont Monique Iborra, réélue pour un troisième mandat à Colomiers-Tournefeuille.
Malgré sa débâcle nationale historique, sa forte position historique dans le Gers permet au PS de se positionner en challenger face aux marcheurs. Ce sont bien ces deux formations qui s'affrontent au second tour pour les deux circonscriptions départementales qui font des choix différents : alors que la sortante socialiste de Condom, Gisèle Biémouret est réélue pour un troisième mandat, le vice-président socialiste du département, Francis Dupouey, est largement battu à Auch par Jean-René Cazeneuve, conseiller municipal marcheur de cette même ville.
La Gironde confirme une volonté de changement profond du paysage politique avec onze nouveaux députés et un seul sortant réélu, l'ancien socialiste et désormais marcheur Florent Boudié, à Libourne. Ce renouvellement est surtout dû au mouvement présidentiel et son allié MoDem qui remportent dix secteurs sur douze, face aux formations sortantes dans l'ouest du département, tantôt assez largement face à Marie Récalde à Mérignac ou Yves Foulon à Arcachon, tantôt sur le fil face à Pascale Got dans le Médoc. C'est le FN qui lui tient tête au second tour dans le nord-est du département où Marine Le Pen était arrivée en tête en avril mais il y est largement battu. Dans le centre de Bordeaux historiquement plus à droite, ce sont les républicains qui font face en deuxième position mais sont systématiquement largement battus. Finalement, ce sont les secteurs plus périphériques à la ville d'Alain Juppé qui résistent au mouvement présidentiel et lui préfèrent la gauche qui l'emporte sur le fil : la FI dans le secteur historique de l'écologiste Noël Mamère, Bordeaux-Bègles, et le PS qui, après 10 ans de domination départementale, se raccroche au seul siège de Cenon-Lormont, acquis depuis 1958.
Après des élections présidentielles où Marine Le Pen était arrivée en tête dans le département au premier tour, il était attendu que le FN concurrence ici les marcheurs victorieux nationalement. Cela se concrétise effectivement dans la circonscription de Béziers qui élit Emmanuelle Ménard, la femme du maire proche du FN de cette même ville, Robert Ménard. Cependant, dans les six autres circonscriptions où le FN s'était qualifié, celui-ci échoue face aux marcheurs qui l'emportent plus largement à l'est avec Jean-François Eliaou, transfuge de la droite, qui est élu le plus largement avec près de deux tiers des voix à Mèze-Lodève. Alors que c'est le FN qui fait office de challenger à LREM dans sept circonscriptions, ce sont les insoumis qui réussissent à concrétiser à Montpellier le résultat de Jean-Luc Mélenchon en avril où il était arrivé en tête et avait obtenu 31 % des voix. Deux candidats de la FI parviennent donc à se qualifier et Muriel Ressiguier est élue à Montpellier-centre mais Stéphane Vidal se fait largement battre dans le nord-est de la ville.
La vague d'en marche déferle en Ille-et-Vilaine et le mouvement présidentiel avec ses alliés remporte ainsi six sièges sur huit. REM emporte directement quatre sièges du sud tandis que son allié MoDem fait élire sa candidate très largement à Rennes-Cesson-Sévigné face au candidat de la droite qui avait réussi à devancer une gauche très divisée au premier tour. Le sortant socialiste de Rennes-Pacé, François André est lui réélu assez largement avec le soutien implicite du parti d'Emmanuel Macron qu'il avait parrainé lors de la présidentielle. Les deux sièges résistant à cette montée des marcheurs sont ceux du nord détenus par la droite ː l'UDI Thierry Benoît conserve le siège de Fougères et le républicain Gilles Lurton est réélu à Saint-Malo, tous deux avec des scores confortables face à leurs opposantes marcheuses. Enfin, à gauche, des cinq sortants socialistes, hormis François André, seule Marie-Anne Chapdelaine se représentait à Rennes-Bruz et elle est éliminée au premier tour, devancée de peu par le candidat de la droite et talonnée par celui de la FI, les insoumis qui réussissent sinon à se maintenir à Redon-Guichen et à Rennes-Saint-Jean-de-la-Lande où ils sont à chaque fois largement battus.
Bien que l'heure soit au changement avec l'élection de novices en politique, les électeurs indriens n'ont pas élu de parfaits inconnus ː les marcheurs grâce à leur élan national réussissent à faire largement élire face au FN, François Jolivet, le maire ex-LR de Saint-Maur, dans le secteur de Châteauroux. Mais leur allié MoDem échoue à Issoudun et sa candidate se fait battre au second tour par l'ancien député républicain Nicolas Forissier. À l'image de la situation à l'échelle nationale, les sortants socialistes échouent largement en étant battus dès le premier tour ː après 20 ans au Palais-Bourbon, la défaite de Jean-Paul Chanteguet est emblématique.
Les marcheurs conquièrent l'Indre-et-Loire et font basculer quatre sièges sur cinq. Seul le siège de Loches leur échappe et élit la candidate de centre droit, Sophie Auconie, face à l'ancienne ministre socialiste de la Santé, Marisol Touraine qui se revendiquait de la majorité présidentielle. Tous les sortants sont ainsi battus dont Laurent Baumel dès le premier tour à Chinon-Joué-lès-Tours, devancé par son prédécesseur LR, l'ancien secrétaire d'état de Nicolas Sarkozy, Hervé Novelli que la candidate d'en marche ǃ Fabienne Colboc, bat aisément. Philippe Briand, le président LR de la métropole tourangelle, est le seul sortant à avoir renoncé à se représenter après 24 ans à l'Assemblée et le candidat qui représente son parti pour lui succéder est le plus largement battu du département.
La vague des marcheurs et des nouveaux élus déferle sur l'Isère et fait tomber neuf circonscriptions sur dix dans l'escarcelle du centre. Dans le même temps, on notera la féminisation de la délégation parlementaire avec huit femmes sur dix élus dont la seule sortante réélue, la socialiste Marie-Noëlle Battistel. L'ancienne suppléante du premier président de la Cour des Comptes, Didier Migaud, bat son propre ancien suppléant, désormais marcheur. Pour le reste à gauche, le résultat est assez pauvre puisque seul un insoumis réussit à se qualifier à Grenoble-ouest mais est battu (et ce, alors que Jean-Luc Mélenchon était arrivé en tête dans la ville en avril avec près de 29 % des voix). Ceci est en partie dû à des divisions entre écologistes, socialistes, radicaux, communistes, insoumis... La droite, mieux organisée autour de l'union LR-UDI, parvient à faire qualifier quatre candidats mais ne l'emporte nulle part et perd ses deux derniers secteurs ː Bourgoin-Jallieu-Nord perdu dès le premier tour où Alain Moyne-Bressand, député depuis 31 ans, est battu et la 7e circonscription est cédée au second tour par le maire LR de Saint-Étienne-de-Saint-Geoirs, Yannick Neuder face à la maire marcheuse du petit village de Bressieux, Monique Limon. Enfin, le FN se qualifie pour le second tour de quatre sièges mais se fait systématiquement battre largement sauf à Saint-Égrève-Pontcharra où le parti d'extrême droite atteint presque les 45 % au second tour (Marine Le Pen y avait dépassé les 31 % en avril) mais est tout de même vaincu par les marcheurs plébiscités.
Au vu du contexte de réussite nationale des marcheurs, la droite jurassienne résiste plutôt bien. Elle parvient à faire réélire assez confortablement Marie-Christine Dalloz à Saint-Claude, élue depuis 10 ans, et Jean-Marie Sermier, député de Dole depuis 15 ans, face au MoDem. Seul le siège de Lons-le-Saunier suit la tendance nationale en élisant l'ancienne vice-présidente socialiste du département et désormais marcheuse, Danielle Brulebois qui succède à celui qui l’avait battue en 2012, Jacques Pélissard, député-maire de Lons-le-Saunier depuis 24 ans, qui ne se représentait pas.
Entre la gauche et les marcheurs, le cœur des Landais balance alors qu'aucun sortant socialiste ne se représentait. Pour succéder à l'ancien ministre Alain Vidalies, le secteur du nord du département se choisit largement la maire MoDem de Mont-de-Marsan, Geneviève Darrieussecq face à un conseiller socialiste d'opposition de cette même ville, Renaud Lagrave. La circonscription de Dax fait également le choix d'un maire, celui de Saint-Martin-de-Seignanx, l'ancien socialiste Lionel Causse, confortablement élu face à une candidate insoumise. C'est finalement le sud-est qui aura été le secteur le plus disputé : alors qu'il accusait près de 9 points de retard sur son opposant marcheur, Boris Vallaud, le mari de Najat Vallaud-Belkacem, l'ancienne ministre socialiste de l'Éducation Nationale, conserve de peu le siège qu'aura occupé pendant près de 39 ans, l'ancien président socialiste de l'Assemblée Nationale, Henri Emmanuelli, décédé en mars.
Bien que plébiscités à l'échelle nationale, les marcheurs sont mis en difficulté par la droite loir-et-chérienne dès le premier tour, dans les secteurs de Romorantin-Lanthenay et de Vendôme. Pour le premier, c'est le porte-parole des Républicains, Guillaume Peltier, qui l'emporte, à la suite de Patrice Martin-Lalande qui était élu à ce siège depuis 24 ans. Quant au second, c'est le président UDI du département et ancien ministre, Maurice Leroy qui est aisément réélu pour un cinquième mandat face à la candidate marcheuse. Finalement, c'est le maire MoDem du village de Marchenoir, Marc Fesneau, qui sauve l'honneur de la coalition centriste, à l'échelle départementale, en étant largement élu pour le siège de Blois face au candidat FN, Michel Chassier. Le conseiller régional d'extrême droite aura réussi à se hisser au second tour en grande partie grâce aux divisions à droite, entre le candidat LR et Rama Yade, et à gauche, entre le sortant socialiste et la candidate insoumise.
Les marcheurs "marchent" sur le département de la Loire et emportent avec eux quatre des six sièges de ce département. Après 29 ans au Palais Bourbon, l'UDI François Rochebloine se fait battre, pour le siège de Saint-Chamond, par la jeune candidate marcheuse, Valéria Faure-Muntian (ce qui déclenchera des propos polémiques de la part du perdant[4]). C'est également le nord du département, plus rural, et historiquement plus ancré à droite, qui voit ses deux sièges basculer : celui de Feurs-Montbrison sanctionne le sortant LR, Paul Salen face à En Marche et celui de Roanne élit l'ancienne première adjointe MoDem de Villerest, Nathalie Sarles, avec le soutien de Laure Déroche, ancienne maire PS de Roanne. Les marcheurs s'emparent enfin du siège de Saint-Étienne-Sud grâce à l'ancien socialiste Jean-Michel Mis. Celui-ci était opposé à la France insoumise au second tour, présence matérialisant la légère avance obtenue par Jean-Luc Mélenchon, en avril, dans Saint-Étienne, devant Emmanuel Macron (24,94 % contre 24,82 % des voix). Deux sièges résistent donc, de justesse, à la vague centriste : Régis Juanico est réélu avec 23 voix d'avance face à une marcheuse à Saint-Étienne-Nord qui confirme qu'il existe encore un certain électorat de gauche dans une ville qui avait basculé à droite en 2014. Enfin, c'est Dino Cinieri qui sauve les meubles à droite, l'ancien maire chrétien-démocrate étant réélu avec 99 voix d'avance face à un marcheur.
La Haute-Loire préfère suivre ses traditions en maintenant, comme depuis près de 40 ans, la droite à sa tête. À la suite du nouveau président d'Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, le secteur du Puy-Yssingeaux, à droite depuis 1945, élit, pour la première fois dans l'histoire du département, une femme à sa tête : la conseillère régionale LR Isabelle Valentin. À l'ouest, Jean-Pierre Vigier obtient aisément un second mandat face, comme sa nouvelle collègue, à En Marche. Le mouvement présidentiel, qui aura été le grand perdant ici alors même qu'Emmanuel Macron était arrivé en tête à l'échelle départementale en avril.
C'est un franc succès pour la coalition centriste LREM-MoDem qui s'offre un grand chelem, menée par l'ancien écologiste et député de Nantes-Orvault depuis 10 ans, François de Rugy qui écrase son opposant LR avec près de deux tiers des voix et le meilleur résultat départemental. En élisant quatre marcheuses à leur tête, les quatre autres circonscriptions nantaises confirment également les 31 % obtenus dans la préfecture par Emmanuel Macron en avril mais aussi la présence dans la ville des ducs de Bretagne, d'un électorat de gauche représentée au second tour par trois insoumis et le seul sortant fidèle au PS réussissant à y être présent, Michel Ménard, député sortant de Nantes-Carquefou. La plus forte résistance aura été offerte par l’insoumise Martine Gourdon, ancienne communiste, dans ce qui a longtemps été le fief de l'ancien premier ministre, Jean-Marc Ayrault. La France insoumise aura également eu l'occasion de se frotter, toujours sans succès, aux marcheurs à Saint-Nazaire après que leur candidat ait devancé l'ancienne présidente du MJS, Laurianne Deniaud qui perd ce secteur qui était acquis au PS depuis 20 ans. Les challengers des marcheurs auront sinon été les candidats républicains tous balayés avec moins de 40 %. (parmi ces élus marcheurs, on compte les deux sortants, ex-PS, Yves Daniel à Châteaubriant-Blain et Sophie Errante à Vertou-Clisson)
Le Loiret montre l'hésitation de ses électeurs entre la droite longtemps ancrée et les marcheurs favoris nationaux qui ébranlent cette dernière qui depuis 24 ans s'était assurée cinq sièges. Cette hésitation se traduit par l'acquisition de trois sièges pour chaque camp après des élections assez et parfois même très serrées partout. Exception faite d'Orléans-sud qui plébiscite la candidate marcheuse, Stéphanie Rist face au président LR d'Orléans Métropole, Charles-Éric Lemaignen, après 24 ans de domination des cousins Carré (Antoine et Olivier) dont le maire d'Orléans, Olivier Carré. Deux autres sièges sont acquis par le centre mais moins largement : Orléans-ouest où Serge Grouard échoue à obtenir un quatrième mandat et Orléans-Saint-Jean-de-Braye, seul secteur socialiste en 2012 que la sortante perd dès le premier tour, éliminée par l'UDI par 455 voix et finalement remplacée par le MoDem Richard Ramos, conseiller municipal de Fay-aux-Loges. En revanche, les trois autres sortants républicains sont bien plus chanceux en étant tous réélus sur le fil face à des marcheurs dont le maire de Montargis, Jean-Pierre Door réélu pour un quatrième mandat avec 8 voix d'avance (soit 50,01 % des voix, une élection partielle le fera réélire bien plus largement en 2018).
Le Lot confirme la déroute nationale de la gauche parlementaire victorieuse en 2012. Celle-ci signe ici le retour de la droite à Cahors après 10 ans de direction de la radicale de gauche Dominique Orliac, éliminée en quatrième position dès le premier tour, derrière la FI. C'est le jeune maire LR de Cœur de Causse, Aurélien Pradié, candidat malheureux en 2012, qui est élu face au candidat marcheur. Pour succéder à Jean Launay, à Figeac, les électeurs auront fait le même choix que ce dernier lors des présidentielles : celui des marcheurs face au PS qui aura tenu le secteur pendant 39 ans.
Pour la première fois sous la Ve République, la gauche est ici totalement absente du second tour (on notera notamment la défaite du plus jeune, bien qu'éphémère, ministre français de l'Intérieur de l'histoire, Matthias Fekl). La gauche balayée, ce sont les marcheurs qui prennent le relais avec un grand chelem face au FN dans les deux secteurs du nord, qui concrétise la première place de Marine Le Pen en avril, dans le département. Dans le secteur d'Agen, c'est l'UDI Jean Dionis du Séjour, maire de la ville et ancien député, qui fait face au second tour mais se fait battre par le maire marcheur de Bon-Encontre, l'ancien socialiste Michel Lauzzana.
Imperturbable face aux tendances nationales, le républicain Pierre Morel-À-L'Huissier réussit à conforter la droite dans son assise départementale. Le maire du village de Fournels obtient ainsi un quatrième mandat avec un score plus large qu'en 2012 face au candidat marcheur, pouvant s'appuyer sur la première place départementale de François Fillon en avril (comme dans seulement quatre autres départements de métropole) malgré la conquête par la gauche du conseil départemental en 2015 qui partait ici divisée entre socialistes, insoumis et communistes.
Les législatives angevines se seront surtout résumées en un affrontement entre la droite et les marcheurs qui aura tourné en faveur de ces derniers. En effet, les partisans du président de la République emportent 6 des 7 sièges mis en jeu. Seul le secteur ancré à droite de Saumur-Baugé s’oppose aux marcheurs en maintenant à sa tête, pour un quatrième mandat, Jean-Charles Taugourdeau, maire LR de Beaufort, confirmant les résultats de la présidentielle où Mme Le Pen et M. Fillon avaient emporté localement près de 50 % des suffrages à eux deux. En revanche, le reste du département plébiscite l'alliance du centre LREM-MoDem à plus de 60 % des voix, partout sauf à Saumur-Doué où la marcheuse Laëtitia Saint-Paul parvient tout de même à s'imposer avec plus de 16 points d'avance, devenant par ailleurs la première militaire jamais élue à l'Assemblée. On note aussi la déroute locale de la gauche qui ne réussit nulle part à passer le premier tour, empirant le résultat local déjà assez moyen de Jean-Luc Mélenchon en avril (17 %).
La droite recule à nouveau dans un département où elle avait emporté le grand chelem en 2002. Après avoir cédé Cherbourg en 2007 puis Coutances en 2012 aux socialistes, c'est cette fois Granville que les Républicains laissent aux marcheurs, le sortant Guénaël Huet n'obtient pas de quatrième mandat et se fait sanctionner par le maire marcheur de Saint-Pair-sur-Mer, Bertrand Sorre. Seul Philippe Gosselin, après avoir été devancé au premier tour, sauve finalement l'honneur de la droite départementale en emportant un troisième mandat à Saint-Lô. Sinon, l'ancien socialiste, désormais marcheur, Stéphane Travert est également réélu mais beaucoup plus confortablement, avec deux tiers des voix, face à Jean-Manuel Cousin, adjoint LR au maire de Coutances. Pour succéder au premier ministre, Bernard Cazeneuve à Cherbourg, cela s'est joué entre le candidat officiel d'en marche et une dissidente, Sonia Krimi qui l'a finalement emporté pour devenir la première femme élue députée de l'histoire du département. On notera enfin une abstention très élevée de 56 % à l'échelle du département au second tour, atteignant presque 65 % des électeurs à Cherbourg.
Les électeurs marnais envoient pour la première fois une majorité de femmes dans leur délégation parlementaire après que Catherine Vautrin, présidente du Grand Reims, ait été la seule femme pendant 15 ans. Cependant, l'ancienne ministre de Jacques Chirac est défaite par une candidate marcheuse, dans le secteur de Reims-ouest qui avait déjà le plus voté, au niveau départemental, pour Emmanuel Macron au cours de la présidentielle. Seul un autre marcheur est élu par ailleurs, Éric Girardin, à Épernay face au FN qui y réalise son meilleur score départemental à 40 % au second tour. La droite sauve sinon les meubles en conservant la majorité des sièges même si deux sièges n'avaient pas de candidat marcheur pour s'opposer aux candidates LR mais plutôt des candidats se présentant avec l'étiquette de la majorité présidentielle. Ainsi, l'adjointe au maire de Reims, Valérie Beauvais est élue face à l'un d'eux et Lise Magnier est largement élue face au FN, à Châlons-en-Champagne. Enfin, seul sortant réélu, l'UDI Charles de Courson obtient un sixième mandat à Vitry-le-François avec le score le plus large du département face, à nouveau, au FN dont la candidate à la présidentielle, Marine Le Pen, était pourtant arrivée en tête dans ce secteur le .
Après 15 ans de suprématie de la droite sur les deux sièges départementaux, la vague En marche ǃ réussit à faire vaciller cet ancrage. Pour succéder à Luc Chatel qui ne se représentait pas, les électeurs du sud du département choisissent une conseillère municipale marcheuse de Chaumont transfuge de la droite, Bérangère Abba face au candidat LR, Adrien Guené, fils du sénateur Charles Guené. En revanche, le siège de Saint-Dizier confirme son fort ancrage à droite en ne qualifiant même pas le candidat marcheur pour le second tour, facilitant l'obtention d'un sixième mandat face au FN, sans réserve de voix, pour le maire de Saint-Dizier, François Cornut-Gentille.
Alors que la situation nationale leur est largement favorable, les marcheurs font face à une certaine réticence des électeurs mayennais. En effet, seule Géraldine Bannier, maire MoDem du petit village de Courbeveille, parvient à faire chuter Guillaume Chevrollier, après un seul mandat à Château-Gontier, fief historique de la droite qui le détenait depuis 1968 au moins. Dans le même temps, donc, les candidats marcheurs ne parviennent même pas à faire trembler les sortants, l'ancien maire PS de Laval et ancien ministre, Guillaume Garot améliorant même son score de 2012 avec plus de 20 points d'avance sur son opposante marcheuse. Une confortable avance également obtenue à Mayenne, par l'UDI Yannick Favennec même si après deux élections au premier tour, en 2007 et 2012, il doit cette fois attendre le second pour être réélu.
Le renouvellement politique observé à l'échelle nationale se traduit par une importante pluralité de la délégation parlementaire en Meurthe-et-Moselle. Tout d'abord, la vague En Marche ǃ affecte surtout la préfecture, Nancy, dont les deux sièges basculent largement (assez logiquement après les 28,5 % obtenus en avril par M. Macron dans la ville). La sortante PS Chaynesse Khirouni accuse 12 points de retard à Nancy-nord face à la candidate marcheuse et son ancien collègue Hervé Féron est battu dès le premier tour à Nancy-ouest derrière la porte-parole de LR Valérie Debord défaite au second avec moins d'un tiers des voix face au maire MoDem de Laxou, Laurent Garcia. Sinon les marcheurs ne parviennent à l'emporter qu'à Longwy face aux insoumis qui obtiennent un score honorable. Le reste du département leur échappe donc avec des situations diverses, à Lunéville, le jeune conseiller départemental LR Thibault Bazin parvient à maintenir ce siège dans son camp à la suite du maire de Lunéville qu'il suppléait jusque là, Jacques Lamblin. À Toul, Dominique Potier est le seul survivant du renouvellement politique en étant le seul réélu pour un deuxième mandat avec un score large face à une marcheuse malgré un contexte difficile pour son parti. Enfin, à Pont-à-Mousson, bastion socialiste depuis 1988, la question de la succession à Jean-Yves Le Déaut divise les électeurs avec notamment deux candidates se présentant soutiens du parti présidentiel sans candidat officiel qui finalement se neutralisent pour donner lieu au seul duel à l'échelle nationale FI-FN que remportera largement l'ancienne communiste Caroline Fiat.
Le succès national des marcheurs se fait ressentir dans la Meuse avec la présence des deux candidates du mouvement au second tour dans les deux circonscriptions départementales. Mais comme depuis 2007, Bar-le-Duc et Verdun ne font pas les mêmes choix. Tandis qu'au sud le sortant UDI, Bertrand Pancher améliore son score de 2012 face à la même candidate alors socialiste, l'ancienne conseillère générale, Diana André. Le siège du nord du département choisit largement la candidate marcheuse après l'élimination au premier tour du sortant PS Jean-Louis Dumont à 10 % des voix et de la droite divisée et la défaite au second du FN dont la candidate à la présidentielle avait pourtant obtenu l'un de ses meilleurs scores départementaux ici en mai (48,4 % des voix).
Après avoir placé Emmanuel Macron largement en tête des deux tours de la présidentielle dans leur département (28 puis 71,5 % des voix), les électeurs morbihannais confirment cette tendance au cours de ces élections. En effet, ils permettent aux marcheurs et leurs alliés d'emporter un grand chelem. La formation du président de la République bénéficiait du soutien direct de quatre sortants dont trois sont largement réélus, Hervé Pellois à Vannes, Paul Molac à Ploërmel, l'un des quatre seuls députés de cette élection à être élu au premier tour. Gwendal Rouillard est également réélu sous la bannière des marcheurs à Lorient, dans l'ancien secteur du ministre d'Emmanuel Macron, Jean-Yves Le Drian, face à un candidat insoumis qui matérialise la deuxième place obtenue dans la sous-préfecture par Jean-Luc Mélenchon en avril précédent (21 % des voix). Parmi les nouveaux élus, la seule femme du département, Nicole Le Peih est largement élue à Pontivy face à une insoumise, bénéficiant du soutien aux marcheurs du sortant non candidat, le socialiste Jean-Pierre Le Roch. Jean-Michel Jacques, maire de la petite commune de Brandérion, l'emporte confortablement à Hennebont, défaisant notamment dès le premier tour le sortant de gauche, Philippe Noguès qui n'obtient qu'environ 10 % des voix. Enfin, le dernier sortant de droite, Philippe Le Ray, à Quiberon, seul siège ayant survécu à la vague rose de 2012, tombe cette fois lui aussi au cours de l'élection la plus serrée du département. C'est le skipper Jimmy Pahun, soutien du président, qui l'emporte finalement.
La coalition centriste LREM-MoDem est largement victorieuse dans ce département. Au-delà de ce succès surtout révélateur de la situation à l'échelle nationale, les qualifiés du second tour face aux marcheurs présents partout sont plus révélateurs de la situation politique locale. La droite parvient à se qualifier dans toutes les circonscriptions qu'elle avait su conserver en 2012, à l'exception du secteur de Thionville à cause de divisions pour succéder à Anne Grommerch, décédée en 2016, permettant à la candidate FN de devancer de peu un dissident et la candidate officielle LR-UDI. Une fois au second tour, les républicains chutent partout de peu sauf à Sarrebourg où le jeune candidat LR empêche le grand chelem des macronistes dans le seul siège paradoxalement de gauche lors de la vague bleue de 1993. Dans le reste des sièges, c'est donc le FN qui se qualifie face aux marcheurs mais ses candidats ne parviennent pas à concrétiser la première place obtenue en avril par Marine Le Pen et n'emportent aucun siège. La défaite la plus symbolique étant celle de l'influent vice-président du parti, Florian Philippot, à Forbach. Mais la défaite la plus nette reste celle de la gauche qui ne parvient à se qualifier nulle part et n'est en troisième position que dans deux secteurs dont Metz-Woippy où la sortante Aurélie Filippetti chute, 10 ans après son entrée au Palais Bourbon.
Ce département, qui a entre autres élu l'ancien président de la République, François Mitterrand, dès 1946 et l'ancien premier ministre Pierre Bérégovoy à partir de 1986, en faisant une haute terre socialiste, n'envoie aucun député de gauche à l'Assemblée pour la première fois depuis 1958. En effet, ni les insoumis ni les représentants du PS, le sénateur Gaëtan Gorce et l'ancien secrétaire d'état Christian Paul, député depuis 20 ans, n'auront été de taille face à la vague En Marche ǃ. Le mouvement présidentiel l'emporte largement à Decize-Clamecy face au frondeur Christian Paul grâce à Patrice Perrot, fils de l'ancien suppléant de Christian Paul. À Nevers, Gaëtan Gorce est éliminé dès le premier tour au profit du FN qui se fait écraser par la candidate marcheuse.
Dans le département le plus peuplé de France, la vague en marche se heurte à la situation politique locale et aux succès locaux du FN lors de la dernière présidentielle. Sur 21 sièges, les marcheurs en obtiennent 9 sièges dont la majorité des anciens sièges socialistes où ils se heurtent au FN au second tour qui est défait plus ou moins largement - à peine un tiers des voix à Lille-Armentières à presque 49 % des voix à Maubeuge, circonscription gagnée par Marine Le Pen en mai. Marine Le Pen qui l'avait emporté dans 7 circonscriptions voit les candidats de son parti arriver au second tour dans ces secteurs mais seul Sébastien Chenu, ancien adjoint au maire UMP de Beauvais, gagne largement un siège pour l'extrême droite à Denain là où Marine Le Pen l'avait emporté à 58 %. Outre des sièges socialistes, les marcheurs conquièrent la moitié des sièges des Républicains qui résistent malgré tout mieux que la gauche. En effet, ils parviennent à se qualifier au second tour dans tous leurs sièges et sauvent les meubles en conservant confortablement Seclin, Tourcoing-Nord et Dunkerque-Gravelines. Leur allié UDI, lui, se maintient dans tous ses secteurs. À gauche, le PS disparaît totalement avec à peine plus de 5 % des voix à l'échelle du département mais ses anciens alliés de 2012 résistent bien mieux. Les communistes conservent face au FN Marchiennes et Saint-Amand-les-Eaux, deux secteurs ayant pourtant choisi à 56 % Marine Le Pen en mai mais le siège de Douai de leur allié de 2012, Marc Dolez, échoit à un marcheur. Le chevénementiste Christian Hutin obtient lui aussi aisément un troisième mandat à Dunkerque-Grande-Synthe face au FN. Enfin, Lille qui avait voté à 30 % pour Jean-Luc Mélenchon en avril élit deux jeunes insoumis, Ugo Bernalicis qui l'emporte largement à Lille-Villeneuve-d'Ascq après une candidature Front de Gauche en 2012 et Adrien Quatennens qui l'emporte sur le fil face au candidat marcheur à Lille-Sud.
La première place départementale de Marine Le Pen en avril avec 31 % des voix, l'ancrage à droite du département depuis 15 ans et la vague nationale des marcheurs se confrontent au cours de ces législatives dans l'Oise. Les Républicains, le FN et LREM-MoDem forment ainsi systématiquement le trio de tête sauf à Noyon-Compiègne où le sortant communiste arrive en troisième position. Les deux seuls sièges de gauche jusqu'ici sont conquis par les marcheurs face au FN, dont Creil-Méru perdu par la gauche surtout en raison des divisions entre le sortant dissident, les candidats socialiste, insoumis et communiste. Mais les marcheurs n'obtiennent sinon que le siège de l'ouest du département grâce à une ancienne socialiste, Agnès Thill qui défait notamment dès le premier tour, le candidat LR, Alexis Mancel, fils du sortant, Jean-François Mancel qui était entré à l'Assemblée en 1978. Les Républicains résistent sinon bien puisque hormis ce dernier siège, ils conservent toutes leurs circonscriptions face aux marcheurs. Olivier Dassault obtient deux tiers des voix à Beauvais pour un sixième mandat tandis que l'ancien ministre Éric Woerth est aussi réélu mais avec 7 points de moins que 2012. Enfin, deux nouveaux élus représentent la droite, à Compiègne-Sud, Pierre Vatin, ancien assistant parlementaire de Lucien Degauchy et à Clermont-Creil, le jeune maire d'Étouy, Maxime Minot.
La vague en marche ne se matérialise finalement pas vraiment en élus dans le département de l'Orne. L'un des rares départements à avoir placé François Fillon en tête en avril réélit la seule sortante de droite, Véronique Louwagie, maire de L'Aigle. Elle l'emporte confortablement face à une marcheuse comme le maire de Tinchebray-Bocage, Jérôme Nury, qui refait basculer à droite le siège qu'avait conquis Yves Goasdoué, maire de Flers en 2012, soutien d'Emmanuel Macron. Seul Alençon ne voyait pas de candidat directement marcheur, le mouvement présidentiel considérant "Macron-compatibles" les deux principaux candidats qui s'affrontent au second tour[6]. C'est finalement le maire socialiste d'Alençon, Joaquim Pueyo qui obtient un deuxième mandat face à sa prédécesseure à la mairie, Christine Roimier qui a devancé au premier tour le candidat LR-UDI officiel, le conseiller régional, Bertrand Deniaud.
La gauche pas-de-calaisienne qui s'était imposée depuis l'Après-Guerre comme la principale force politique du département, et de loin, n'est absolument pas épargnée par le renouvellement politique de ces élections. Elle n'atteint nulle part le second tour, souffrant des divisions entre insoumis, socialistes, écologistes et dissidents. La vague en marche atteint le département et explique en partie la chute du PS. Deux sortantes de ce parti sont réélues marcheuses avec de très larges scores face au FN. Deux élus du MoDem l'emportent également, Bruno Duvergé, maire du village d'Hamelincourt et Marguerite Deprez-Audebert, adjointe au maire de Béthune, et on note aussi le retour à Boulogne-sur-Mer sous la bannière d'En marche, de Jean-Pierre Pont qui avait été élu député UDF en 1993 et systématiquement battu entre 1997 et 2007. Accompagnant le succès d'en marche, le FN accroît considérablement sa popularité locale. Après que la cheffe du parti, Marine Le Pen, se soit fait battre sur le fil en 2012 à Hénin-Beaumont, elle et son parti confirment leur victoire locale de mai où Marine Le Pen l'avait emporté dans le département avec 52 % des voix. Ce sont pas moins de quatre circonscriptions du bassin minier qui tombent sous l'emprise de l'extrême droite. José Évrard, ancien communiste, s'impose à Lens tandis qu'Auchel élit le nouveau benjamin de l'Assemblée, Ludovic Pajot, le conseiller régional, Bruno Bilde l'emporte à Liévin et enfin Marine Le Pen prend sa revanche sur Philippe Kemel, éliminé au premier tour, et l'emporte largement face à la candidate marcheuse. La droite plus modérée des Républicains ne souffre finalement pas tant de la situation puisqu'ils conservent Étaples, pourtant secteur où vote le président de la République, Daniel Fasquelle obtenant un troisième mandat. Ils gagnent même Calais-Est grâce aux divisions de la gauche qui hissent Pierre-Henri Dumont, maire LR de Marck, au second tour qu'il emporte aisément face au FN.
Le Puy-de-Dôme ne suit que partiellement la tendance nationale en faveur de la coalition centriste LREM-MoDem. Bien que tous les candidats de cette dernière soient parvenus au second tour, 3 sur 5 sont élus. Valérie Thomas prend aisément le siège de Clermont-Ferrand face au leader de l'extrême gauche clermontoise, Alain Laffont. Ce sont sinon deux MoDem qui accèdent à l'Assemblée : Michel Fanget, député UDF de Clermont-Ferrand de 1993 à 1997 obtient le siège d'Issoire face au maire LR de la ville, Bertrand Barraud, dont c'est la deuxième candidature, qualifié avec seulement 123 voix d'avance sur la candidate insoumise. Laurence Vichnievsky complète le tableau des conquêtes des marcheurs, cette ancienne écologiste l'emporte à Clermont-Chamalières face à Louis Giscard d'Estaing qui ne parvient pas à récupérer le siège de son père, Valéry Giscard d'Estaing, qu'il a perdu cinq ans plus tôt face à Danielle Auroi qui ne se représente pas. La vague en marche se heurte donc surtout à la résistance de la gauche, bien ancrée depuis 20 ans sur le territoire, contre laquelle elle n'aura rien pu faire dans deux secteurs. Thiers réélit largement pour un quatrième mandat, le chef des communistes à l'Assemblée, André Chassaigne qui obtient le score le plus large du département tandis que la seule sortante PS-EELV à avoir "osé" se représenter voit ses efforts récompensés, Christine Pirès-Beaune obtient un deuxième mandat à Riom avec un score même plus large qu'en 2012 alors même qu'elle était menée au premier tour, mais pouvant compter sur les voix insoumises.
La popularité nationale de la coalition centriste LREM-MoDem permet dans les Pyrénées-Atlantiques à François Bayrou, président du MoDem et maire de Pau, d'indirectement prendre sa revanche après sa défaite personnelle en 2012. En effet, les quatre candidats MoDem sont élus largement dans leurs secteurs respectifs. Deux proches de François Bayrou prennent les sièges de Pau, sa première adjointe, Josy Poueyto, s'emparant de Pau-Billère et Jean-Paul Mattei, maire de Ger, de Pau-Morlaàs, battant largement la tombeuse de François Bayrou, la sortante socialiste Nathalie Chabanne. Cette dernière a d'ailleurs failli être battue dès le premier tour en raison notamment des difficultés nationales du PS et de la popularité des insoumis, Jean-Luc Mélenchon était déjà arrivé deuxième à Pau en avril précédent avec 22 % des voix paloises. Ces facteurs auront pour conséquence l'absence de la gauche au second tour de Pau-Ouest pour succéder à Martine Lignières-Cassou, qui tenait le siège pour le PS depuis 20 ans. Le MoDem s'empare sinon des deux sièges côtiers de Bayonne et Biarritz grâce à Florence Lasserre, adjointe au maire d'Anglet qui sanctionne la sortante socialiste et Vincent Bru, maire de Cambo-les-Bains face à Maider Arosteguy, conseillère municipale de Biarritz qui ne parvient pas à reprendre l'ancien siège de Michèle Alliot-Marie. Ce sont finalement les circonscriptions plus rurales que les marcheurs n'auront pas réussi à "mettre au pas". Le socialiste David Habib obtient un quatrième mandat à Orthez et enfin, à Oloron-Sainte-Marie, le seul "résistant" départemental à la vague rose de 2012, Jean Lassalle, candidat à la présidentielle, parvient à créer la surprise, après avoir été mené de 8 points au premier tour par le candidat marcheur, et à l'emporter pour la quatrième fois.
À l'image du département voisin du Gers, la vague "en marche" se heurte dans les Hautes-Pyrénées à une tradition politique locale ancrée à gauche depuis de nombreuses années. Cela conduit ainsi les deux circonscriptions départementales à suivre deux tendances différentes. L'est du département porte largement en tête des deux tours le maire de Bagnères-de-Bigorre, ancien UDI et désormais marcheur, Jean-Bernard Sempastous, face notamment au sortant Jean Glavany, ancien secrétaire d'État et député depuis 24 ans battu dès le premier tour, devancé de peu par la candidate insoumise, confirmant la présence d'un électorat insoumis non négligeable dans le département qui avait déjà apporté à Jean-Luc Mélenchon en avril 23 % des voix et la deuxième place départementale. Sylvie Ferrer est néanmoins battue sans surprise. La surprise est plutôt venue de la circonscription de l'ouest qui réélit la radicale de gauche Jeanine Dubié, qui était menée de plus de 15 points au premier tour par la candidate marcheuse.
Le paysage politique départemental est bouleversé par les nouvelles tendances de ces élections. La République en Marche, alliée au MoDem, victorieuse à l'échelle nationale, se confronte au Front National dans les Pyrénées-Orientales dont les électeurs ont placé la candidate en tête du premier tour de la présidentielle dans chaque circonscription. Finalement ce parti tire son épingle du jeu dans le seul secteur qui lui avait attribué sa confiance en mai précédent. Canet-en-Roussillon élit en effet le mari de Marine Le Pen, Louis Aliot, conseiller municipal de Perpignan. Mais comme en 2012, les autres circonscriptions font le choix opposé à celui du secteur du nord du département, puisque les marcheurs sortent victorieux de leur confrontation avec le FN dans les trois autres secteurs. Le premier adjoint au maire de Perpignan, ex-LR, Romain Grau est élu largement à Perpignan-Centre tandis qu'à Prades, Laurence Gayte, ancienne adjointe UDI au maire de Saint-Estève, obtient l'élection la plus large du département en éliminant notamment dès le premier tour, l'ancienne secrétaire d'état socialiste et députée sortante, Ségolène Neuville. Enfin, pour succéder à l'ancien maire socialiste d'Argelès-sur-Mer, Pierre Aylagas, c'est finalement un ancien militant socialiste, Sébastien Cazenove qui obtient le siège d'Argelès-Elne en battant au premier tour la prédécesseure LR de Pierre Aylagas, Jacqueline Irles.
Les marcheurs obtiennent d’excellents résultats dans le Rhône, surfant sur une vague nationale et aidés par le soutien au président de la République de Gérard Collomb, maire de Lyon et nouvellement ministre de l’Intérieur. Pour s’opposer à eux, les Républicains offrent la meilleure résistance, parvenant à tenir tête à En Marche jusqu’au second tour notamment dans tous les sièges qu’ils détiennent. Seuls les secteurs assez ruraux du nord et ancrés à droite de Villefranche et Écully-Tarare maintiennent leurs députés LR sortants, les seuls empêchant le grand chelem des marcheurs. Quatre de leurs anciens collègues du même parti n’ont pas cette chance et sont tous balayés dont notamment Dominique Nachury dans le nord-est de Lyon, secteur de l’ancien ministre Dominique Perben et Philippe Cochet, député de Caluire-et-Cuire depuis 2002, tous deux battus avec moins de 40 % des voix. Dans les sièges jusque là PS/PRG, la résistance de la gauche est inégale. Tandis qu’à Vaulx-en-Velin, siège de l’ancienne secrétaire d’état Hélène Geoffroy et de l’ancien président du conseil régional Jean-Jack Queyranne, le siège a même bien failli basculer Les Républicains, dans le centre de Lyon et à Villeurbanne la gauche parvient au second tour. L’ancienne ministre Najat Vallaud-Belkacem est la seule représentante du PS au second tour de tout le département et est largement battue à Villeurbanne par l’entrepreneur marcheur Bruno Bonnell. C’est sinon la gauche radicale qui arrive au second tour : Nathalie Perrin-Gilbert, maire du 1er arrondissement de Lyon soutenue par le PCF réalise un score honorable mais est battue et les insoumis parviennent au second tour au sud et à l’ouest de la ville mais sont largement battus. Enfin, on note la réélection pour En Marche de deux transfuges du PS dans le sud de Lyon, Jean-Louis Touraine et Yves Blein, ce dernier voyant sa réélection facilitée par les divisions entre PCF et FI notamment qui « aident » le FN à arriver au second tour, aisément défait.
La vague en marche atteint largement la Saône-et-Loire et bouscule le paysage politique local. Après s’être qualifiés pour le second tour dans toutes les circonscriptions, les marcheurs ne transforment finalement l’essai que pour 3 sièges sur 5. Cinq ans après un grand chelem de la gauche, celle-ci est éliminée dès le premier tour dans presque tous les secteurs, avec l’effondrement du PS et un résultat départemental de la FI (10 %) assez faible. Seule Cécile Untermaier, la successeure socialiste d’Arnaud Montebourg, élue sur le fil en 2012, en Bresse - Val de Saône, parvient à accéder au second tour et défait Catherine Gabrelle, maire marcheuse du village de Royer. Sinon, ce sont les Républicains qui parviennent au second tour face aux marcheurs, profitant en partie de la mauvaise situation de la gauche. Cependant, le maire LR de Mâcon, Jean-Patrick Courtois, se montre impuissant face à son opposant marcheur tout comme celui de Chalon-sur-Saône, Gilles Platret, face à l’avocat Raphaël Gauvain et le chef de la droite creusotine, Charles Landre face au maire marcheur d’Autun, Rémy Rebeyrotte, qui tient sa revanche sur Philippe Baumel, éliminé de peu dès le premier tour, face auquel il s’était déjà présenté sans succès en 2012. Mais c’est finalement Josiane Corneloup, seule femme candidate LR du département, qui parvient à prendre pour la droite le siège de Digoin-Gueugnon, face à un adjoint de Rémy Rebeyrotte, Vincent Chauvet.
Alors que les marcheurs sont largement victorieux à l’échelle nationale, leur succès est plus modeste dans la Sarthe, département du candidat LR à la présidentielle, François Fillon. En effet, seuls deux sièges tombent entre les mains des soutiens du président, celui du Mans-nord-ouest, emporté sur le fil par le jeune candidat issu de la droite, Damien Pichereau, face à Christelle Morançais, vice-présidente LR de la région, et celui de La Flèche, que la musicienne Pascale Fontenel-Personne, remporte face à Béatrice Pavy-Morançais députée du secteur jusqu’en 2012 et première vice-présidente LR du département auprès de Dominique Le Mèner. Ce dernier renonce par ailleurs à un quatrième mandat au Palais Bourbon mais son secteur du Mans-La Ferté-Bernard, cinq ans après avoir été le seul dans le département à résister à la vague rose, reste fidèle à la droite et élit Jean-Carles Grelier, qui était son suppléant jusque là. Sinon, les socialistes sarthois s’en sortent honorablement, au vu de la situation nationale, en conservant deux sièges. Au Mans-est, seul secteur où Jean-Luc Mélenchon a dépassé 20 % des voix en avril, Marietta Karamanli obtient largement un troisième mandat face à une collègue conseillère municipale du Mans, Aurélie Perot, marcheuse transfuge de la droite. Enfin, Stéphane Le Foll, ministre sortant de l’Agriculture, qui, sans de sympathie annoncée pour le mouvement, n’avait pas de candidat en Marche face à lui, conserve l’ancien siège de François Fillon, face au candidat LR, Emmanuel Franco, président de la communauté de communes du Val de Sarthe, au cours de l'un des seuls sept duels PS-LR de ces élections législatives de 2017.
La Savoie est elle aussi atteinte par la vague en Marche mais ses électeurs manifestent à nouveau un certain attachement pour la droite malgré la troisième place départementale de François Fillon au premier tour de la présidentielle d’avril précédent. En effet, Les Républicains réussissent à garder deux circonscriptions sous leur emprise. Tenu d’une main de fer par Hervé Gaymard, président du département, depuis 1997 et le départ de Michel Barnier, le secteur d’Albertville-Bourg-Saint-Maurice maintient la droite à sa tête après avoir placé François Fillon en tête en avril. L’ancien suppléant d’Hervé Gaymard, Vincent Rolland est largement élu face à un candidat de la majorité présidentielle. En revanche, Les Républicains ne réussissent pas à conserver le secteur d’Aix-les-Bains que celle qui devient la plus jeune femme députée de cette législature, Typhanie Degois emporte de peu face au maire LR d’Aix, Dominique Dord, qui chute après 20 ans au Palais Bourbon. Toutefois, ils parviennent à prendre la circonscription du sud, que la maire PS de Montmélian, Béatrice Santais, avait emporté en 2012. C’est la jeune vice-présidente LR de la région, Émilie Bonnivard, qui permet cette conquête face au novice en politique, initialement soutenu par le PS, le marcheur Philip Vivier. Outre Dominique Dord, seule Bernadette Laclais était ainsi candidate à sa succession pour le siège de Chambéry, ville dont elle était maire PS jusqu’en 2014. Après avoir placé Jean-Luc Mélenchon en 2ème position en avril, la circonscription montre une nouvelle fois une sensibilité certaine pour la gauche en permettant la qualification au second tour de Bernadette Laclais devant la candidate insoumise mais cela ne suffira cependant pas au second tour. Elle s’incline ainsi face à un colistier d’Émilie Bonnivard aux élections régionales de 2015, Patrick Mignola, maire MoDem de La Ravoire.
Après un règne sans partage de la droite sur la Haute-Savoie depuis 1958, seulement ébranlé par la gauche et Dominique Strauss-Kahn en 1986, les marcheurs effectuent un tour de force dans ce département. À l’issue du premier tour, les marcheurs sont en ballottage favorable dans tous les secteurs face à la droite, la gauche étant totalement balayée avec à peine 8 % des voix pour les insoumis et tout juste 2 % pour les socialistes. Le deuxième tour mène à quatre victoires de la République en marche. Deux novices en politique sont élues, Véronique Riotton l’emporte largement à Annecy-Annecy-le-Vieux face à une conseillère régionale LR, dans le siège qu’aura occupé pendant 24 ans, l’ancien président de l’Assemblée, Bernard Accoyer. Frédérique Lardet l’emporte également à Annecy-Seynod face au sortant LR, Lionel Tardy qui échoue à obtenir un troisième mandat. Son ancienne collègue, Sophie Dion, chute également face à un ancien UDI, le maire marcheur des Houches, Xavier Roseren et c’est une autre ancienne militante UDI, Marion Lenne, qui complète le tableau des marcheurs. La conseillère municipale de Thonon-les-Bains l’emporte face à une collègue ex-LR du conseil municipal, Astrid Baud-Roche, déjà candidate et déjà dissidente en 2012. Finalement ce sont deux sortants qui réussissent à sauver l’honneur de la droite. Le vice-président LR de la région, Martial Saddier obtient un quatrième mandat à Bonneville-La Roche-sur-Foron et Virginie Duby-Muller, également conseillère départementale, obtient un deuxième mandat à Annemasse.
Paris, qui a été le département ayant le plus voté pour Emmanuel Macron aux deux tours de la présidentielle, (34,8 puis 89,7 % des voix) confirme cette nouvelle tendance en faveur d’En Marche. Ce sont pas moins de 13 circonscriptions qui vont directement à l’alliance LREM-MoDem. Symbole de cette large victoire, l’adjoint au maire ex-UDI du 9ème arrondissement, Sylvain Maillard qui l’emporte dès le premier tour dans la 1re circonscription, notamment face au maire LR du 1er arrondissement, Jean-François Legaret. Dans les cinq autres sièges jusque là tenus par LR, Nathalie Kosciusko-Morizet se montre incapable de succéder à François Fillon, tandis que les sortants Philippe Goujon et Jean-François Lamour sont balayés dans le sud-ouest de la capitale. Dans le 16ème arrondissement, seul Claude Goasguen est réélu parmi les sortants LR. Toutefois, la maire du 17ème arrondissement, Brigitte Kuster parvient surprenamment à l’emporter pour succéder à l’ancien ministre Bernard Debré et Pierre-Yves Bournazel l’emporte dans le nord de Paris, avec le soutien du premier ministre, face à l’ancienne ministre PS du Travail, Myriam El Khomri. Une ancienne collègue ministre de cette dernière, George Pau-Langevin, sauve cependant l’honneur du PS parisien dans le 20ème arrondissement, élue face à un candidat insoumis. Les insoumis qui parviennent à se qualifier dans 5 autres circonscriptions et même à faire élire, dans la 17ème circonscription, Danièle Obono, qui a notamment devancé au premier tour, le sortant, un adjoint au maire PCF de Paris et Babette de Rozières. Pour le reste à gauche, seuls deux autres sortants parviennent au second tour au nord-est de Paris mais sont balayés. On note l’élection de la ministre et conseillère MoDem de Paris, Marielle de Sarnez, dans le sud de Paris et celle du secrétaire d’état au Numérique, Mounir Mahjoubi, qui s’est tout de même fait peur face à la candidate insoumise, tout comme Pierre Person, président des Jeunes avec Macron face à la conseillère insoumise de Paris, Danielle Simonnet, dans le secteur de l'ancienne ministre Cécile Duflot, éliminée au premier tour.
Le département de naissance du président sortant et d'élection du nouveau premier ministre Édouard Philippe et du président du Conseil constitutionnel, Laurent Fabius, se montre plutôt favorable au mouvement présidentiel sans lui donner directement plus de la moitié de ses sièges. Trois marcheurs sont largement élus face au FN, Xavier Batut à Yvetot, l'ancienne radicale de gauche Stéphanie Kerbarh à Fécamp et l’avocate Sira Sylla à Elbeuf-Le Grand-Quevilly, ces deux dernières ayant pu profiter de larges divisions à gauche avec dans les deux cas l’élimination du sortant socialiste de peu au premier tour. Toutefois, le Parti communiste français, bien implanté au sud du Havre, avec le maire de Gonfreville-l'Orcher et ancien député, Jean-Paul Lecoq, à Dieppe, avec le maire de la ville, Sébastien Jumel et au sud de Rouen avec le maire de Saint-Étienne-du-Rouvray, Hubert Wulfranc, prend sa revanche sur 2012 et parvient à faire élire ces trois élus locaux, en partie grâce au soutien de la France insoumise pour ces deux derniers candidats et des Verts pour Hubert Wulfranc. On notera l’élimination, dès le premier tour avec 20 voix de retard sur Sébastien Jumel, de Nicolas Bay, député européen et secrétaire général du FN, dans un secteur où Marine Le Pen avait pourtant dépassé les 49 % des voix en mai précédent. Deux autres secteurs n’échoient pas aux marcheurs directement : Caudebec-en-Caux, secteur socialiste depuis 1981, réélit largement pour un troisième mandat, le maire PS de Canteleu, Christophe Bouillon, sans opposant marcheur, s'étant déclaré opposant non systématique aux marcheurs. Le Havre-Nord, également sans candidat marcheur, porte au second tour les deux candidats « modérés », Antoine Siffert du PRG et Agnès Firmin-Le Bodo soutenue par le premier ministre, député sortant du secteur, qui est largement élue. Enfin, Annie Vidal, conseillère municipale de Bonsecours, transfuge de la droite, emporte largement Bois-Guillaume-Gournay-en-Bray et le jeune banquier Damien Adam emporte Rouen-rive droite face à la députée sortante, Valérie Fourneyron, ancienne ministre socialiste et maire de Rouen.
Ces élections législatives laissent apparaître une fracture assez nette en Seine-et-Marne entre les secteurs de l'ouest plus urbains, proches de la petite couronne parisienne, et ceux plus étendus et, de fait, plus ruraux de l'est du département. Les secteurs de Coulommiers et Montereau-Fault-Yonne réélisent largement leurs sortants « modérés » face au FN et sans candidat marcheur. Mais même avec un candidat marcheur face à elle, la droite l’emporte assez confortablement grâce à ses sortants à Provins et Fontainebleau-Nemours, Christian Jacob, président du groupe Les Républicains à l’Assemblée et maire de Provins et Valérie Lacroute, maire de Nemours. Enfin, Jean-François Parigi, adjoint de Jean-François Copé à la mairie de Meaux, lui succède à l’Assemblée face à une ancienne militante socialiste, Laëtitia Martig-Decès, désormais marcheuse. En revanche, ses nouveaux camarades de parti sont donc plus victorieux dans l’ouest du département. C’est également un ancien militant socialiste, Rodrigue Kokouenko, qui l’emporte largement à Mitry-Mory face au FN après avoir éliminé dès le premier tour le sortant LR Yves Albarello, après 10 ans à l’Assemblée. Son ancien collègue LR Guy Geoffroy échoue également à obtenir un quatrième mandat à Brie-Comte-Robert-Pontault-Combault face à une ancienne socialiste, Michèle Peyron. Jean-Claude Mignon, lui, renonce à briguer un septième mandat à Melun et Denis Jullemier, ancien adjoint LR au maire de Melun se montre impuissant face à la candidate MoDem. À gauche, le sortant socialiste Eduardo Rihan Cypel est largement distancé au premier tour à Torcy-Bussy-Saint-Georges, notamment par sa prédécesseure, Chantal Brunel, mais la maire LR de Bussy-Saint-Georges est elle-même largement battue au second tour par Jean-Michel Fauvergue, membre de « l’avant-garde » des marcheurs et ancien chef du RAID. Le secteur de Chelles ne laisse aucune chance non plus à l’ancienne secrétaire d’état, Juliette Méadel, et c’est une fonctionnaire, Stéphanie Do, qui est élue pour En Marche ! face à un insoumis. Toutefois, le PS parvient à se raccrocher au seul siège de Savigny-le-Temple, tenu par le président de son groupe parlementaire à l’Assemblée, Olivier Faure, qui rattrape son retard au premier tour pour l’emporter largement face à une marcheuse.
Terre d’élection de nombreux personnages politiques nationaux, les Yvelines voient s’affronter notamment la droite qui a dominé son paysage politique depuis 1988 et les partisans d’Emmanuel Macron qui a obtenu une légère avance sur François Fillon dans le département en avril (28,86 contre 27,25 % des voix). Ces derniers sortent largement victorieux en frôlant le grand chelem. Parmi les élus du camp marcheur, on en remarque trois issus du MoDem : Jean-Noël Barrot, élu parachuté de la Haute-Loire, qui défait largement Pascal Thévenot, ancien suppléant de Valérie Pécresse, Bruno Millienne, journaliste, élu face au député-maire de Houdan, Jean-Marie Tétart, et une adjointe au maire de Poissy, Michèle de Vaucouleurs, également élue face au sortant à Conflans-Sainte-Honorine. Dans les 9 autres circonscriptions, le second tour se décide entre Républicains et marcheurs. On note la chute de l’héritier de Christine Boutin, Jean-Frédéric Poisson, sanctionné par une ancienne juppéiste, Aurore Bergé. Jacques Myard, député issu de la droite des Républicains, échoue également à obtenir un sixième mandat et c’est une ancienne militante socialiste, Yaël Braun-Pivet qui le bat au second tour. L’ancien ministre des sports David Douillet et le maire de Chambourcy, Pierre Morange, figurent également parmi les victimes des marcheurs. De même, le jeune adjoint au maire de Versailles, François-Xavier Bellamy, se montre impuissant pour succéder à François de Mazières, le maire de Versailles, tout comme le maire du Chesnay, Philippe Brillault, à la suite de Henri Guaino dans un secteur pourtant considéré très à droite, ou encore le maire de Chatou, Ghislain Fournier face à une très jeune marcheuse, Marie Lebec. À gauche, les insoumis obtiennent un maigre résultat de 9 % à l’échelle départementale tandis que le PS n’atteint pas les 5 %. Les deux seuls sièges gagnés par ce dernier en 2012 sont perdus. L’ancien ministre et candidat à la présidentielle d’avril, Benoît Hamon, perd son siège de peu dès le premier tour face à Nadia Hai, la candidate marcheuse qui l’emportera face à son prédécesseur, Jean-Michel Fourgous. Françoise Descamps-Crosnier est également empêchée, dès le premier tour, de conserver son siège, en partie en raison des divisions à gauche et finalement Michel Vialay, maire LR de Mantes-la-Jolie, est ironiquement le seul rescapé départemental de la vague en Marche dans un des deux seuls anciens sièges de gauche.
Les électeurs deux-sévriens confirment leur verdict de la présidentielle où ils avaient placé Emmanuel Macron nettement en tête des deux tours. Pour succéder à l’ancienne maire PS de Niort, Geneviève Gaillard, qui ne se représente pas après 20 ans au Palais Bourbon, ses anciens électeurs montrent une claire préférence dès le premier tour pour le candidat marcheur, ancien socialiste, Guillaume Chiche. Face à lui, la droite se neutralise, divisée entre le premier adjoint au maire de Niort, Marc Thébault, et la conseillère départementale, Coralie Dénoues. C’est finalement la conseillère municipale insoumise de Niort Nathalie Seguin qui accède au second tour. Elle se fait cependant largement battre. Jean-Marie Fiévet se retrouve dans une position similaire à Bressuire, largement en tête du premier tour. Mais cette fois, c’est à gauche que les divisions ruinent toute chance d’arriver au second tour, entre le jeune conseiller municipal socialiste bressurois, Marc Bonneau, et Philippe Cochard, adjoint insoumis au maire de Thouars. C’est la droite unie derrière l’ancienne sous-préfète, Véronique Schaaf-Gauthier, qui y parvient mais là encore, le second tour offre une victoire sans appel à Jean-Marie Fiévet. La situation à l’issue du premier tour est en revanche plus incertaine à Parthenay. La seule sortante à se représenter, l’ancienne ministre de l’écologie, la socialiste Delphine Batho, parvient à se positionner au coude à coude avec Christine Heintz, candidate marcheuse novice en politique. Le soutien de Ségolène Royal pour cette dernière ne lui suffira cependant pas et Delphine Batho obtient un score confortable pour un troisième mandat à l’Assemblée.