Loi martiale
La loi martiale est l'instauration dans un pays d'un état judiciaire d'exception, au sein duquel l'armée assure le maintien de l'ordre à la place de la police ou en collaboration avec celle-ci. C'est le chef d'État qui « invoque » la loi martiale, ce qui signifie que le général de l'armée prend le pouvoir pendant un temps délimité.
La loi martiale est proclamée lors d'une crise profonde au sein d'un État, dans le cas d'un coup d'État ou d'une guerre civile. C'est le gouvernement qui est amené à instaurer la loi martiale, c'est l'armée qui l’exécute.

Le terme « martial » dérive du nom de Mars, dieu de la guerre dans la mythologie romaine.
Application de la loi martiale dans l'histoire
Elle se traduit généralement par la suspension totale ou partielle des libertés fondamentales des citoyens, notamment celles de se rassembler, de manifester et de ne pas être emprisonné sans fondement judiciaire.
La loi martiale n'entre en vigueur qu'en raison d'une situation exceptionnelle, ou perçue comme telle. En voici quelques exemples :
- Pendant la République Romaine, lors de la Guerre Civile entre César et Pompée.
- Pendant la Révolution Française, à partir du .
- La lutte de l'armée anglaise contre le luddisme du Lancashire dès avril 1812.
- Aux États-Unis, pendant la vague de répression contre le Ku Klux Klan en 1871.
- Le , peu après le massacre d'Amritsar, dans la ville du même nom (Inde).
- En 1925, en Bulgarie, sous le gouvernement d'Alexandre Tsankov.
- La préparation de la mise en place d'un régime totalitaire (Allemagne en 1933).
- Au Japon, le .
- En Israël, les réfugiés palestiniens de l'intérieur (les arabes israéliens) ont été soumis à la loi martiale de 1948 à 1966.
- En République de Chine, de 1949 à 1987 à l'issue de la guerre civile entre le gouvernement communiste de Mao Zedong et le gouvernement nationaliste de Tchang Kaï-chek.
- Pendant la guerre d'Algérie de 1954 à 1962, (comme exemple : la bataille d'Alger).
- Le soulèvement tibétain de 1959 à Lhassa au Tibet.
- En Égypte, depuis la guerre de 1967 et la prise du pouvoir de Hosni Moubarak en octobre 1981.
- Au Canada, dans la province de Québec, en 1970, lors de la Crise d'Octobre.
- Aux Philippines, sous la présidence de Ferdinand Marcos, de 1972 à 1981.
- Lors de la Révolution islamiste en Iran , en 1979 décrétée par le Chah d'Iran.
- Lors du soulèvement du 18 mai 1980 à Gwangju en Corée du Sud.
- En Pologne entre 1981 et 1983.
- Lors des événements politiques de 1988 en Birmanie.
- Lors des troubles au Tibet en 1989.
- En Chine, lors des manifestations de la place Tian'anmen en 1989.
- En Algérie, pendant la Guerre civile de 1991-2002 où l'armée a assuré, plusieurs fois le maintien de l'ordre.
- Lors d'un coup d'État en Thaïlande en 2006.
- En Somalie, en 2007.
- En Géorgie, en 2008.
- En Bolivie, en 2008.
- Le , dans certaines zones du sud des Philippines.
- Selon Lobsang Sangay, un universitaire tibétain en exil à Harvard, à la suite des troubles au Tibet en 2008, la situation à Lhassa s'apparente à une loi martiale non déclarée[1].
- Au Bahreïn, en 2011.
- En Thaïlande, en 2014.
- En Ukraine, le 16 juillet 2014, décrétée par l'État sécessionniste de la République populaire de Donetsk, dans cette même zone[2].
- En Turquie, le 15 juillet 2016, à la suite d'une tentative de coup d'État par un groupe armé non étatique.
- Aux Philippines, à la suite d’une fusillade entre les forces de l’ordre et des individus en liens avec le terrorisme (jihadistes ayant prêté allégeance au groupe État islamique) , le président a instauré, le mardi 23 mai 2017, la loi martiale sur l’île de Mindanao.