Aéroport de Nantes-Atlantique
Nantes-Atlantique | ||||||||||
![]() Logo de l'aéroport | ||||||||||
Localisation | ||||||||||
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Pays | ![]() |
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Ville | Nantes | |||||||||
Coordonnées | 47° 09′ 28″ nord, 1° 36′ 29″ ouest | |||||||||
Altitude | 27 m (90 ft) | |||||||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Loire-Atlantique
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Informations aéronautiques | ||||||||||
Code AITA | NTE | |||||||||
Code OACI | LFRS | |||||||||
Nom cartographique | NANTES | |||||||||
Type d'aéroport | Civil | |||||||||
Gestionnaire | Aéroports du Grand Ouest | |||||||||
Site web aéroport | Consulter | |||||||||
L'aéroport de Nantes-Atlantique, auparavant dénommé aéroport de Nantes-Château Bougon (code AITA : NTE • code OACI : LFRS), est un aéroport international français situé sur le territoire des communes de Bouguenais et de Saint-Aignan-Grandlieu[Note 1], au sud-ouest de Nantes.
L'aéroport de Nantes-Atlantique, comme celui de Saint-Nazaire - Montoir, est géré par la société concessionnaire Aéroports du Grand Ouest pour 55 ans. C'est le deuxième aéroport le plus important de l'Ouest de la France, après celui de Bordeaux, et le 9e de France (7e de province) en nombre de passagers[1]. L'aéroport Nantes Atlantique génère environ 1 300 emplois directs. En 2017, l'aéroport de Nantes a accueilli 5 489 000 voyageurs, soit une augmentation de 14,9% par rapport à 2016[2].
Sommaire
Histoire


En 1928, un camp d'aviation fut créé pour un usage essentiellement militaire, sur un terrain de 50 hectares au bord de la N23 de Nantes à Paimbœuf (actuelle RD 723), près du Château de Bougon (ancienne châtellenie du IXe siècle à l'origine du village de Bouguenais et dont le nom porte celui du « ruisseau de Bougon » qui coule à proximité). Aménagé à partir de 1932, il accueillit en 1934-1935 au Brossais une usine des établissements Breguet, avec un raccordement au terrain d'aviation.
En 1939, la piste en herbe est remplacée par une piste bétonnée de 900 m × 40 m.
Pendant l'occupation, les Allemands en firent un véritable camp avec baraquements, blockhaus, casemates en béton. De là partaient les bombardiers de la Luftwaffe vers l'Angleterre[3]. Les Alliés, mesurant l'importance stratégique du site, avec l'usine d'aviation à proximité, bombardèrent le terrain le . Il y eut 20 victimes civiles, et l'usine fut aux trois quarts détruite et rendue inutilisable[4].
À la fin de guerre, l'Armée de l'air française reprend possession du terrain, dont les Allemands avaient détruit les infrastructures au moment de leur retraite. En 1948-49, la superficie du terrain est portée à 300 hectares environ. Les premières activités commerciales de l'aérodrome apparaissent en 1951, avec la construction de premier bâtiment (en bois), alors que se développent les activités de tourisme et de vols d'essais.
La voie ferrée Nantes - Sainte-Pazanne (allant jusqu'à Saint-Gilles-Croix-de-Vie et Pornic) est déviée en 1967 sur une longueur 4 500 mètres[5]. Durant les années 1970, la longueur de la piste est portée à 2 300 mètres, tandis qu'une nouvelle salle d'embarquement et une aérogare de fret sont construits, et un parking payant pour automobiles est aménagé[5].
Dans les années 1980, la capacité d'accueil de l'aéroport est augmentée de 50 % : sa surface passe à 8 300 m2 pour l’aérogare passagers et 2 400 m2 pour l’aérogare de fret[5]. Il accueille son millionième passagers en 1988 et est rebaptisé « Nantes Atlantique »[5]. Une nouvelle tour de contrôle est érigée durant les années 1990, tandis que la surface de l'aérogare double et passe à 27 000 m2[5].
L'augmentation constante du trafic faisant craindre une saturation rapide de Nantes Atlantique, incite les pouvoirs publics et les collectivités locales à relancé en 2008 le projet d'un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes (ce projet existait déjà depuis 1963) au nord-ouest de l'agglomération nantaise. Face une forte opposition des populations impactés, le projet est abandonné par le gouvernement en .
L'aéroport de Nantes Atlantique a été géré jusqu'à fin 2010 par la chambre de commerce et d'industrie de Nantes et de Saint-Nazaire (CCI) et depuis le par la société concessionnaire Aéroports du Grand Ouest, qui associe Vinci, la CCI, à 10%, et l'Entreprise de Travaux Publics de l'Ouest (ETPO), à 5%[6].
En 2011, Nantes Atlantique reçoit le trophée ERA Award 2011-2012 du meilleur aéroport européen remis par l'association des compagnies aériennes régionales européennes[7].
Traitement des passagers

L'aéroport possède un terminal composé de trois parties principales (la première et la deuxième partie étant réservées aux vols internationaux). Une quatrième partie a été ajoutée sous un hangar pour les vols nationaux affrétés par la compagnie HOP!. La surface de l'aérogare est de 43 512 m2 et elle accueille chaque année près de 4 400 000 passagers. La surface totale des 26 aires de stationnement est de 105 000 m2 dont 5 d'entre elles sont reliées à des satellites et 21 autres qui ne le sont pas. L'aéroport possède aussi 3 685 m2 de hangars pour aéronefs.
Accès
L'aéroport est desservi par une navette de la TAN depuis la station de tramway Commerce en passant par la gare de Nantes. Ce service possède ses propres tarifs, différents de ceux pratiqués par la Semitan, sauf entre Neustrie et l'aéroport où les autres titres TAN sont valables[8]. La ligne de bus ligne 98 de la TAN relie également l'aéroport au pôle d'échange multimodal sud Loire de Pirmil, cependant l'arrêt aéroport est situé sur la D823, a à peine 2 minutes à pieds du terminal principal. Aussi, depuis le , il est également desservi par la nouvelle ligne 48 à partir du terminus de la ligne 3 de tramway Neustrie.
Caractéristiques
La piste unique de l'aéroport Nantes-Atlantique a un PCN de 49 F/C/W/T[9].
Évolution du trafic
Le trafic charter est passé de 659 000 en 2004, 34 % du total, à 690 000 en 2012, 19 % du total[10]. L'emport moyen, nombre moyen de passagers par vol commercial, est passé de 48 en 2000 (1 992 909 passagers pour 42 959 mouvements) à 86 en en 2014 (4 157 284 passagers pour 48 044 mouvements)[11].
Ayant plus que doublé avec +155 % de trafic passagers entre 2005 et 2017, Nantes Atlantique est le 2e aéroport de plus de 500 000 passagers connaissant la plus forte croissance en nombre de passagers parmi les aéroports français, après l'aéroport de Figari Sud Corse. Le cap des quatre millions de passagers est franchi en décembre 2014 et celui des cinq millions en novembre 2017[12].
Année | Mouvements | variation | Mouvements
Commerciaux |
variation | Passagers | variation | Low-Cost | Autre | Fret (tonnes) |
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1993 | 1 001 351 | 1 001 351 | |||||||
1994 | 1 124 569 | ![]() |
1 124 569 | ||||||
1995 | 1 240 000 | ![]() |
1 240 000 | ||||||
1996 | 1 398 000 | ![]() |
1 398 000 | ||||||
1997 | 1 452 000 | ![]() |
1 452 000 | ||||||
1998 | 1 663 000 | ![]() |
1 663 000 | 23 426 | |||||
1999 | 1 840 796 | ![]() |
1 840 796 | 22 957 | |||||
2000 | 72 154 | 42 959 | 1 992 909 | ![]() |
1 992 909 | 23 875 | |||
2001 | 71 027 | ![]() |
40 309 | ![]() |
1 981 438 | ![]() |
1 981 438 | 26 658 | |
2002 | 64 279 | ![]() |
36 891 | ![]() |
1 876 903 | ![]() |
1 876 903 | 26 817 | |
2003 | 63 813 | ![]() |
35 368 | ![]() |
1 905 855 | ![]() |
1 905 855 | 28 194 | |
2004 | 61 448 | ![]() |
32 643 | ![]() |
1 938 400 | ![]() |
1 938 400 | 29 813 | |
2005 | 61 849 | ![]() |
35 486 | ![]() |
2 154 400 | ![]() |
5 336 | 2 149 064 | 29 682 |
2006 | 57 849 | ![]() |
37 154 | ![]() |
2 423 700 | ![]() |
200 400 | 2 223 300 | 33 160 |
2007 | 54 858 | ![]() |
37 055 | ![]() |
2 596 580 | ![]() |
284 698 | 2 311 882 | 36 482 |
2008 | 53 084 | ![]() |
38 200 | ![]() |
2 731 563 | ![]() |
413 228 | 2 318 335 | 9 085 |
2009 | 52 364 | ![]() |
37 109 | ![]() |
2 650 593 | ![]() |
386 144 | 2 264 449 | 7 953 |
2010 | 55 861 | ![]() |
39 833 | ![]() |
3 031 556 | ![]() |
652 779 | 2 378 777 | 8 343 |
2011 | 60 800 | ![]() |
45 494 | ![]() |
3 246 226 | ![]() |
707 067 | 2 539 159 | 8 381 |
2012 | 68 622 | ![]() |
47 921 | ![]() |
3 631 693 | ![]() |
1 097 332 | 2 534 361 | 8 668 |
2013 | 68 417 | ![]() |
46 964 | ![]() |
3 930 849 | ![]() |
1 516 080 | 2 414 769 | 8 642 |
2014 | 69 940 | ![]() |
48 044 | ![]() |
4 157 284 | ![]() |
1 802 374 | 2 354 910 | 9 204 |
2015 | 68 215 | ![]() |
49 250 | ![]() |
4 394 996 | ![]() |
2 079 182 | 2 315 814 | 10 448 |
2016 | 69 594 | ![]() |
50 615 | ![]() |
4 778 967 | ![]() |
2 880 232 | 1 898 735 | 11 304 |
2017 | 74 607 | ![]() |
54 922 | ![]() |
5 489 087 | ![]() |
2 947 537 | 2 541 550 | 11 609 |
Compagnies aériennes et destinations
Les destinations desservies depuis l’aéroport de Nantes couvrent essentiellement l'Europe et l'Afrique du Nord, ainsi que trois vols transatlantiques (Montréal, Punta Cana et Fort-de-France).
L'aéroport de Nantes sert de base aux compagnies aériennes Volotea et Transavia France qui y basent respectivement 5 Airbus A319 et 3 Boeing B737-800. En octobre 2017, l'aéroport devient la base la plus importante d'Europe de la compagnie aérienne Volotea en termes de sièges, avant Venise, avec 1 100 000 sièges mis en vente[14].
Fret
Compagnies | Destinations |
---|---|
![]() opéré par European Air Transport Leipzig | Leipzig-Halle |
Projet de modernisation
À la suite de l'abandon du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le , le gouvernement envisage la modernisation de l'aéroport Nantes Atlantique[16], avec dans un premier temps l'agrandissement de l'aérogare sur l'emprise actuelle, puis la réfection de la piste actuelle et son éventuel allongement, avec l'objectif de réduire les nuisances sonores à Nantes et Saint-Aignan-Grandlieu[17]. Le rapport des médiateurs évoque une optimisation progressive des aménagements aéroportuaires à partir de 2020, avec un phasage des travaux en trois temps jusqu'à 2035[18], pour un coût chiffré entre 365 et 460 millions d'euros, y compris le prolongement du tramway jusqu'à l'aéroport, mais hors l'indemnisation qui devra être versée par l'État à Vinci en cas de résiliation du contrat. Cette estimation a été contestée par les pro-NDDL, qui estiment cette rénovation à « plus d'un milliard d'euros » avec les coûts induits par « le droit au délaissement » des maisons soumises à des prescriptions d'urbanisme[18]. Le syndicat mixte aéroportuaire du Grand Ouest estime que la procédure pour l'allongement de la piste, pour laquelle aucune études environnementales et d'ingénierie n'ont encore été engagées, pourrait prendre 10 ans, voire 15 en cas de recours[18].
Les actuels propriétaires, surtout ceux qui venaient d’acheter autour de l’aéroport de Nantes et qui espéraient son déménagement, craignent désormais une baisse de la valeur de leur logement[19]. 3 500 et 6 000 d'entre eux subiraient directement les nuisances sonores de cette décision, et 67 000 personnes habitant l'agglomération nantaise subiraient ces nuisances de manière « plus modérées »[19]. En revanche, les logements situés près de Notre-Dame-des-Landes devraient bénéficier d'une jolie plus-value[19].
De plus, l'extension de la piste vers le sud se heurterait à un espace naturel protégé et classé par l’Union européenne et la loi littoral, le lac de Grand-Lieu[19]. Lors de la controverse sur le projet d'aéroport du Grand Ouest, certains opposants à NDDL affirmait que le prolongement de la seule piste de Nantes Atlantique n'aurait aucun impact pour la faune de la réserve naturelle et préserverait même les rives du lac de toute urbanisation. Or, Philippe Viroulaud, directeur adjoint de la Dreal déclarait déjà en 2014 : « Ce n'est pas la proximité de l'aéroport actuel qui limite l'urbanisation de ces communes, mais les contraintes liées à la loi littoral qui resteront en vigueur même si Nantes-Atlantique déménage ailleurs »[20],[21]. Déjà en 2015, d'autres opposants au projet de Notre-Dame-des-Landes (dont l'ACIPA) jugeait eux-mêmes la prolongation de cette piste totalement inutile jugeant que l'ensemble de propositions et de chiffrages de la DGAC était destinés à augmenter artificiellement le coût d’un réaménagement de la plateforme aéroportuaire de Nantes-Atlantique afin de justifier le transfert à Notre-Dame-des-Landes[22].
Cinéma
L'aéroport de Château-Bougon sert de décor pour une partie du film Soigne ta droite de Jean-Luc Godard (1987)[23].
Notes et références
Notes
- L'aérogare se trouve sur la commune de Bouguenais, le tiers sud de la piste sur celle de Saint-Aignan.
Références
- Aéroports français classés par le nombre de passagers.
- https://www.easybourse.com/marches/valeurs/communique-presse/1284319/vinci-airports-trafic-4e-trimestre-2017-bilan-annuel.html.
- Les escadres de la Luftwaffe à Nantes-Château-Bougon.
- (en) Luigi Vallero. "France's Oceanic Gateway". Airports of the World (Key Publishing Ltd). p. 64–67. - juillet–aout 2009.
- Manon Stum, « ménagement du Site de L’Aéroport Nantes Atlantique Dynamiser une zone aéroportuaire » [PDF], sur Ville de Bouguenais, (consulté le 1er novembre 2016), p. 17.
- « Démarrage de la concession au 1er janvier », sur Projet d'aéroport du Grand Ouest Notre-Dame-des-Landes (consulté le 31 janvier 2011).
- « L’aéroport Nantes Atlantique élu meilleur aéroport européen », www.nantes.maville.com, 30 septembre 2011.
- Navette aéroport sur le site de la TAN.
- https://www.sia.aviation-civile.gouv.fr/dvd/eAIP_25_MAY_2017/FRANCE/AIRAC-2017-05-25/html/eAIP/Cartes/IAC/LFRS/AD%202%20LFRS%20ADC%2001.pdf.
- « Evaluation de l’impact économique de l’Aéroport Nantes Atlantique en 2012 - Note de synthèse », Chambre de commerce et d'industrie de Nantes et de Saint-Nazaire, .
- « Projet de transfert de l’aéroport de Nantes Atlantique sur la commune de Notre-Dame-des-Landes, Document de synthèse », Commission nationale du débat public, .
- « Niveau record de l'aéroport de Nantes-Atlantique », Le Figaro, 21 novembre 2017.
- « Statistiques annuelles - Aéroport de Nantes Atlantique », Union des aéroports français.
- « Lanzarote et Pula, deux nouvelles destinations à partir de Nantes », Ouest-France.fr, (lire en ligne).
- Jérôme Renaud, « Chalair reliera Nantes à Pau », sur airinfo.org, (consulté le 7 décembre 2016).
- « L'aéroport de Nantes-Atlantique sera « modernisé » selon Edouard Philippe », Libération.fr, (lire en ligne).
- Présidence de la République, « Décision du Gouvernement sur l’avenir du projet aéroportuaire du Grand Ouest. », sur www.elysee.fr (consulté le 3 février 2018)
- Le Point, magazine, « L'actuel aéroport de Nantes réaménagé, mais sous quel délai ? », Le Point, (lire en ligne).
- lefigaro.fr, « Extension de l’aéroport de Nantes: une mauvaise affaire pour les riverains », Le Figaro, (lire en ligne).
- « Notre-Dame-des-Landes Un "rapport" embarrassant révélé par le Canard Enchaîné », sur presseocean.fr.
- « Carte indiquant la zone autour du lac protégée par la loi littoral », sur loire-atlantique.gouv.fr (consulté le 19 mai 2016).
- « "Pas besoin d'allonger la piste" répondent les anti-transfert », Ouest-France.fr, (lire en ligne)
- Antoine Rabaste, Il était une fois à l'Ouest : Nantes et Saint-Nazaire sous les projecteurs, Nantes, éditions Coiffard, , 256 p. (ISBN 978-2-91933-929-7), p. 252.